On en sait un peu plus sur le séjour à Paris de celui qui est désormais convenu d’appeler l’ex-ministre de l’Economie, des Finances et de la Planification du développement, Adji Otèth Ayassor. Débarqué du gouvernement le 1er août dernier au JT de 20h, l’ex-tout-puissant ministre est arrivé à Paris le 12 août dernier au matin. Il a été admis une semaine plus tard à l’hôpital Cochin de la capitale française où il a été opéré avec succès d’une prostate le jeudi 18 août.
On ignore pour l’instant le coût financier de cette opération. Adji Otèth Ayassor, Maître-assistant à la Faculté de droit à l’Université de Lomé, est devenu un crésus de la place après presque une décennie passée à la tête du ministère de l’Economie et des Finances.
Naturellement il en a amassé beaucoup pour aller se soigner à Paris. Pendant qu’il s’en mettait plein les poches au ministère, il refusait de donner suite aux revendications des travailleurs. Sur le plan médical, il a refusé d’augmenter les subventions aux hôpitaux publics, particulièrement au CHU-SO Olympio malgré les plaidoyers des premiers responsables de cet centre hospitalier universitaire devenu un vrai mouroir. Pourquoi l’ex tout-puissant argentier du Togo n’est-il pas allé soigner sa prostate au CHU-SO ou au CMS de Défalé ?
Les Togolais ordinaires peuvent mourir dans les hôpitaux crasseux du pays pendant que les dirigeants vont engloutir des dizaines de millions dans les hôpitaux en Europe. Personne ne dénie le droit aux dirigeants d’aller se soigner en Europe, en Israël et ailleurs. Mais le scandale est lié au fait qu’ils refusent de construire les hôpitaux modernes au Togo et au même moment ils utilisent l’argent du contribuable pour se soigner en Occident. Cela relève d’une méchanceté gratuite envers les populations.
L’hôpital Cochin à Paris semble une destination prisée des tenants du pouvoir de Lomé. L’année dernière, l’épouse d’un inamovible directeur de cabinet avec rang de ministre y a passé une dizaine de jours pour une facture de 56 000 euros, environ 37 millions de F CFA. C’est un hôpital de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) situé au 27 rue du Faubourg Saint-Jacques dans le 14è arrondissement. Il dépend de la Faculté de Médecine Paris-Descartes.
En rappel, le plateau technique du système sanitaire au Togo se trouve dans un état lamentable. Sur l’ensemble du territoire, il n’existe aucun scanner en état de fonctionnement. Les trois scanners défectueux acquis sur le projet BIDC (prêt de 10 milliards) n’ont fonctionné que le temps de leur installation. Les auteurs de ce scandale continuent d’arpenter les couloirs de la présidence? en toute impunité.
Les patients de l’intérieur du pays doivent depuis Cinkassé rejoindre la capitale pour passer un scanner, dans les cliniques privées. La plupart succombent en chemin. A Lomé, trois cliniques privées sont équipées de scanner notamment Autel d’Elie à Bè, la Clinique Biasa à Nyékonakpoè et la Clinique Saint Joseph à Hedzranwoé qui dispose aussi de l’IRM.
Un scanner neuf 64 barotte General electric coûte en moyenne 1 millions d’euros, soit 655 957 000 F CFA. Les frais de renoncement d’un seul voyage de Faure Gnassingbé en Occident suffisent pour doter un CHU au Togo d’un scanner neuf.