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Scrutin présidentiel 2016 au Gabon: Le fossé démocratique s’élargit davantage entre l’Afrique francophone et anglophone
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  Afriquinfos


© AFP par DR
Présidentielle au Gabon : Bongo réélu, le camp Ping dénonce une élection "volée"


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LIBREVILLE (© 2016 Afriquinfos) – La logique de la domination du parti du Président sortant a encore prévalu, à la faveur de l’organisation d’une élection en Afrique francophone. Au grand dam des opposants gabonais et de ces millions d’Africains qui croisent les doigts, à chaque élection, pour assister à des alternances pacifiques sur le continent…


Après le Togo, le Congo-Brazzaville, le Burundi, le Tchad (entre 2015 et 2016), un nouveau pays d’Afrique francophone vient de servir un mauvais exemple d’apprentissage démocratique au monde, en matière d’élection. Il s’agit du Gabon où il a fallu 96 heures aux structures officielles pour proclamer les résultats du scrutin présidentiel du 27 août 2016 auquel prenaient part moins de 700 électeurs. Un délai hyper long qui traduit ouvertement les approximations ayant marqué ce processus électoral. Des insuffisances déjà décriées par divers scrutateurs de ce processus censé doter pacifiquement ce pays faiblement peuplé d’Afrique centrale de son Président pour les sept prochaines années.

Contrairement aux processus électoraux au Congo-Brazzaville, au Burundi, au Tchad, celui qui vient de se dérouler au Gabon n’a été entaché de violences qu’à la faveur de la proclamation des résultats provisoires officiels. Et s’est révélé un scrutin serré, officiellement, au regard des décomptes provisoires. Mais, comme dans tous ces pays africains francophone précités, les résultats provisoires issus de l’élection du 27 août au Gabon sont une nouvelle fois contestés… Comme en 2009 et comme durant différentes années dans ces Républiques sus-mentionnées.

Le Bénin et le Sénégal, ces derniers mois, ont certes honoré l’Afrique francophone au moyen de différentes consultations électorales exemplaires, mais il s’avère plus que jamais urgent de plancher sur les énormes blocages aux avancées démocratiques dans la partie d’expression francophone du continent noir, chaque fois qu’est organisée une élection.

Parti au pouvoir bénéficiant d’outrageux moyens financiers et logistiques, fonctionnaires réquisitionnés pour battre campagne pour le Président sortant, intimidations à l’égard d’opérateurs économiques soutenant l’opposition qui elle-même est habituellement dépourvue de ressources financières et matérielles… C’est la photographie générale que livre la tenue des scrutins en Afrique francophone ! La faute à l’inexistence d’institutions crédibles, respectables et respectées dans ces Etats africains, et surtout à la mauvaise foi des gouvernants qui ne se montrent pas volontaristes quand sonne l’heure de moderniser les institutions sous ces latitudes africaines. Un état d’esprit permanent qui dénote de l’envie de ces gouvernants de garder le pouvoir ad vitam aeternam, sans hâter au même moment la modernisation de leurs terres natales.

Nécessité de rupture dans les Oppositions comme dans les partis au pouvoir…

Ces tiraillements, différends, quiproquos, divergences ouvertes qui enfantent le cycle élection-contestations-violences-morts-dialogue-gouvernement d’union ne grandissent pas l’Afrique francophone, à l’opposé par exemple des grands efforts qui sont accomplis ces dix dernières années en Afrique anglophone, des exceptions comme le Zimbabwe, la Gambie mises de côté. Quand un peuple et ses gouvernants fument le calumet de l’entente, cela déteint sur la gouvernance économique. L’Afrique australe et ses jeunes démocraties sont des exemples édifiants et patents de cette corrélation gagnante.
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