La conférence ministérielle africaine sur les économies bleues et le changement climatique se tient à Maurice du 1er au 3 septembre 2016. Â l’initiative conjointe du Groupe de la Banque mondiale et de la République de Maurice, cette rencontre réunit des pays africains, des partenaires au développement, des scientifiques, des leaders d’opinion ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire, des médias et des communautés dont le quotidien dépend de la bonne santé des océans.
 moins de 3 mois de la COP 22 de Marrakech, l’étape de Maurice est l’occasion de faire le point sur les ripostes et mesures prises par les pays côtiers face aux phénomènes naturels et aux dégradations causées sur le littoral et le fond marin par les activités humaines. C’est surtout l’occasion de jeter la passerelle vers l’économie bleue laquelle suppose une approche durable c’est à Siré économique, environnementale et sociale.
Selon les mots de Benoît Bosquet, directeur sectoriel Environnement et Ressources naturelles pour la région Afrique à la Banque mondiale, « il faut intégrer le changement climatique aux plans de développement de l’économie bleue, en utilisant divers scénarios et en s’inspirant des meilleures pratiques dans le monde entier ».
A l’instar de toutes les îles de l’Océan Indien, Maurice subit le réchauffement climatique, l’érosion côtière, la dégradation du récif corallien, les baisses drastiques des pêcheries et la montée sensible du niveau de la mer. Conscient de leurs spécificités, les Etats de la communauté de l’Océan Indien (OCI) avaient, lors de la COP 21 de Paris, pesé dans le groupe G77 + Chine pour maintenir l’objectif du 1,5 degrés au lieu des 2 degré de réchauffement d’ici 2100. Cette forte mobilisation pour les questions climatiques traduit une réalité palpable sur le terrain : la raréfaction des ressources halieutiques.
Par exemple, à la fin des années 80, l’on dénombrait 800 tonnes de production annuelle de poulpe dans l’Ile de Rodrigue, région autonome située à 560 km au Nord-Est de Maurice. Aujourd’hui, les prises ne dépassent pas 200 tonnes sur cette espèce à cycle de vie court.
Pour faire face au phénomène, les Etats ont mis en place des repos biologiques et des aires marines protégées. A court terme, l’aménagement d’un repos biologique de 4 mois aura des effets positifs plus rapides sur le poulpe (appelé encore Ourite dans cette région de l’Océan Indien) mais pas forcément sur d’autres poissons de fond à cycle de vie plus long (8 ans et plus).
De même, la mobilité des espèces comme le thon ou les pélagiques en général appellent une concertation régionale pour plus d’efficacité, le poisson ne connaissant pas de frontière. Les concertations permanentes au sein de la Communauté des Etats de l’Ocean Indien (OCI) traduit cette convergence de vue entre ces différentes îles qui vivent de la pêche et du tourisme.
Au delà de l’Océan Indien, la problématique du réchauffement se ressent tout le long de la longue façade atlantique africaine. Plus de 31% de la population de l’ Afrique de l’Óuest vivant sur le littoral, il est essentiel que ces pays anticipent sur les défis à venir.
Les Océans, soulignent les experts de la banque mondiale, représenteraient une ressource extraordinaire pour l’Afrique s’ils étaient exploités de manière durable.
«Les océans, les côtes et les mers du continent africain sont indissociables de son développement et de sa prospérité, » explique Jamal Saghir, conseiller régional senior pour la Banque mondiale et coprésident de la Conférence interministérielle africaine sur les économies bleues et le changement climatique.
« La communauté internationale doit prendre davantage conscience de leur importance dans le contexte des actions sur le climat, et plus particulièrement de l’adaptation au changement climatique », ajoute-t-il.... suite de l'article sur Autre presse