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Les populations d’Adakpamé et les commerçants du TP3 dans l’enfer du clinker du CIMFASO de Kanazoé
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  L'Alternative


© Autre presse par DR
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Si ce n’est pas un enfer, cela y ressemble beaucoup. Vivre dans le quartier Adakpamé ou travailler au TP3, c’est mourir à petit feu, et pour cause, toute la zone est au coeur d’un scandale de pollution. A l’origine de ce grave problème de santé publique, la société CIMFASO du milliardaire burkinabè Kanazoé. En effet, depuis des années, cette société a baillé auprès de la Direction Générale du Port autonome de Lomé un parc pour le stockage du clinker venu de l’extérieur et à destination du Burkina Faso.

Ce fameux parc au stockage à ciel ouvert des tonnes de clinker jouxte le parc communément appelé TP3 où des milliers de personnes de toute nationalité (Togolais, Burkinabè, Maliens, Nigériens, Béninois etc ) s’adonnent à des activités commerciales. Faut-il le rappeler, le clinker destiné à la société CIMFASO arrive de l’extérieur par bateau, est ensuite déversé dans le parc et rechargé par la suite par les camions de la société en direction du Burkina Faso.


C’est donc le processus de déchargement et de rechargement du clinker à ciel ouvert qui pollue tout le quartier avec des conséquences graves sur la vie quotidienne des habitants du quartier et ceux qui y travaillent.


Dégâts environnementaux mortels, problème de santé publique


Vivre dans le quartier Adakpamé et environs, c’est mourir à petit feu. Et les décès, on n’en dénombre déjà parmi les commerçants qui ont fait du TP3 leur centre commercial. La cause, l’extrême pollution qui cause des maladies pulmonaires, des irritations des yeux, la contamination des nourritures, de l’eau, etc. Une dizaine de minutes passées dans la clôture du TP3 permet d’évaluer l’ampleur du phénomène. On se retrouve facilement avec des dépôts du clinker portant sur le corps.

L’ensemble des véhicules stockés dans le parc se retrouve avec une épaisse couche de clinker comparable à une zone qui vient de subir de forts bombardements de guerre. Aucun véhicule au TP3 n’échappe à cette triste réalité. Pour remettre les voitures dans leur état et avant une éventuelle vente, il faut se servir de l’acide pour le lavage avec toutes les conséquences qui en découlent.

Les conséquences ne sont pas seulement environnementales ou de santé publique c’est la vie dans son ensemble et les activités génératrices de revenus qui sont menacées dans toute la zone.

Les activités économiques menacées

Ils sont environ 3 mille personnes à se débrouiller tous les jours au TP3. Le parc lui-même reçoit plus de 5 mille visiteurs par jour en moyenne. Chaque visiteur doit s’acquitter d’un ticket d’entrée de 300 F CFA. Il faudra en plus payer une somme par objet acheté avant de sortir du parc. Tous ces commerçants payent des impôts et le parc abrite un bureau de l’OTR.

Au vu de l’ampleur de la pollution et surtout de l’épaisse couche de clinker qui se dépose sur les voitures, les clients ont déserté le TP3 pour se rabattre sur d’autres parcs de véhicules à l’abri du phénomène. Les partenaires en Europe et aux USA qui envoient les marchandises et les véhicules se rétractent.


Les activités sont donc en chute libre et plusieurs milliers de personnes sont menacées de chômage. Une baisse des activités qui risque d’impacter aussi les recettes fiscales.

Les autorités compétentes interpellées

Face au danger, les commerçants du TP3 ont saisi les autorités compétentes du Port Autonome de Lomé. Le Directeur Général, le Contre-Amiral Fogan Adegnon a été mis au parfum de ce drame, tout comme son Directeur des exploitations. Mais à ce jour, les responsables du port peinent à trouver une solution au problème.

Quant au milliardaire burkinabe, du haut de sa fortune, il s’est adressé avec mépris aux commerçants en déclarant dans un premier temps qu’il ne pouvait construire un entrepôt de stockage, comme l’a fait CIMTOGO parce que le prix lui revenait cher. Ensuite, il s’est permis de leur dire d’aller compter les véhicules au TP3 qu’il pourrait acheter dans l’ensemble et vider le parc de ses occupants.

Abandonnés à eux-mêmes, lâchés par les autorités portuaires qui seraient plus complaisantes à l’égard de Kanazoé, les commerçants du TP3 interpellent les ministres en charge de la Santé et de l’Environnement afin qu’une solution rapide et pérenne soit trouvée à ce drame qui continue de faire des victimes dans tout le quartier. Il y a urgence à agir pour sauver des vies humaines dans ce quartier.

Mensah K.


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