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Kouwadan Dodzi Doké, un citoyen au coeur de l’entretien routier
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Une des nouvelles routes de la capitale togolaise , faite par la société Ebomaf: cette route va d’Adjidogomè à Agoè.


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Il est 7 heures. Sous les rayons solaires qui traversent la rosée du matin, se pointe sur les routes de la capitale un homme en culotte et chemise, sandales aux pieds. Bref, il se met dans un style comme on le voit chez les ouvriers sur un chantier, se faufilant entre voitures, camions poids lourds et diverses sortes d’engins. Le regard rotatif, il reste éveillé pour éviter de se faire écorcher par un véhicule. Kouwadan Dodzi Doké, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se fait le devoir d’entretenir le bien commun qu’est la voie publique. Il est un « bon citoyen » en fait.


Dans des allers et retours, entouré des matériels de travail, sceau, marteau, pelle, et balises, il remplissait les trous et nids de poule sur les voies. Un travail qui lui vaut l’admiration des passagers. Mais certains ne manquent pas de le railler.

Père de famille, l’homme est un plombier de formation, un métier qu’il exerce à chaque fois que l’occasion se présente. Il trouve en ce travail du gagne-pain quotidien émanant de la magnanimité de certains usagers.

«C’est de mon gré que je fais ce travail. Je le fais partout où besoin se fait sentir. Parfois je suis sollicité dans d’autres quartiers par des personnes pour arranger les voies empruntées qui sont dans un état de délabrement total et j’apporte mes touches afin de faciliter la circulation. Ceux qui connaissent la valeur de ce que je fais m’encouragent par quelques pièces d’argent avec lesquelles j’assume mes dépenses journalières. Tout d’abord, c’est pour moi une joie de contribuer à l’aménagement de mon pays », affirme-t-il avant de raconter son calvaire : « Parfois d’autres m’injurient et même me blessent. Tout récemment, j’ai été victime d’un accident sciemment occasionné par un conducteur de voiture qui m’accuse d’être sur la voie un obstacle à la libre circulation. Une autre fois, ce fut le cas d’un gendarme qui m’a violenté pour le même prétexte.

Plusieurs fois, ils (les corps habillés) m’enferment quelques jours et me relâchent après s’être rendu compte que je ne fais rien de grave, mais plutôt du bien aux usagers de la route. Vu les maltraitances dont je suis l’objet, je suis parfois tenté d’abandonner; mais je trouve toujours le courage de continuer ce travail citoyen.


Au milieu de l’insécurité, la méfiance se mêle au jeu. « Je vois vraiment au-delà du gain. Parfois je suis pris pour un voleur. Pendant la nuit, malgré mes différents signaux de mains et les balises posées sur la voie pour attirer l’attention des conducteurs, ils préfèrent m’affronter et parfois profèrent ouvertement des menaces d’intimidation. Mais je continue, car beaucoup d’accidents pourraient être évités sur des voies comportant moins de nids de poules ».

Quoi que certains usagers puissent lui reprocher, Kouwadan Dodzi Doké rend service, et c’est le plus important.

Irène Atsou

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