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Mort en sursis!
Publié le mercredi 14 septembre 2016  |  Focus Infos




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Il est surnommé « appendicistor ». C’est un médecin qui pendant longtemps, opérait systématiquement d’appendicite tous ses patients qui souffraient de maux de ventre, peu en importe l’origine ou les causes. Non parce que le diagnostic aboutissait chaque fois à une crise d’appendice ; ce qui aurait été d’ailleurs bien curieux et statistiquement improbable. Mais simplement par avidité et de façon délibérée. Il était en effet plus rentable pour lui de réaliser une intervention chirurgicale plutôt que de consulter et de prescrire un Spasfon ou un Smecta. Confondu, ce « boucher » n’a eu comme sanction que le changement de région ; lui qui a officié de façon criminelle dans une zone côtière, a été contraint de remonter plus haut.

Ce cas est loin d’être une image caricaturée de l’état de notre système de santé et de la pratique scandaleuse de beaucoup de ses acteurs. Dans leur monde où certains ont choisi depuis belle lurette de s’asseoir sur le Serment d’Hippocrate et de s’engager dans une course effrénée pour le profit, l’absence de professionnalisme se le dispute à la négligence voire à l’incompétence. Il devient de plus en plus fréquent de se voir confier des histoires de décès visiblement évitables sur le plan médical. Plus de 80% des disparitions survenues dans les milieux hospitaliers, centres de santé publics et cliniques privées confondues, peuvent être évités selon l’étude d’un médecin ; il est vrai, sans que ces chiffres n’aient été véritablement confirmés par des sources mieux autorisées et officielles.

Il n’empêche que ce qui se joue au quotidien dans les hôpitaux publics ou cliniques privées, constitue de véritables tragédies, des cas de non assistance à personne en danger, des mises à mort involontaires, avec des erreurs de diagnostics, de négligence, d’erreurs, voire d’incompétence sans que tout ceci n’ait l’air d’émouvoir grand monde. Malgré les cris de douleur, les larmes et les pleurs des familles qui ne savent pas à quel saint se vouer, encore moins contre qui se retourner. A moins de constituer demain, à l’instar des associations des consommateurs, une des victimes des erreurs ou fautes médicales.

D’autant plus que c’est le règne de l’absence de remise en cause, de l’impunité, avec un ordre invisible et aphone. De mémoire récente, nul ne se souvient de la radiation d’un médecin ou du licenciement avec interdiction d’exercer d’un agent de santé ; en dépit du nombre de « cadavres gratuits » semés au jour le jour.

Les plus croyants, fatalistes, soutiendront que ces comportements constituent le moyen par lequel, Dieu reprend ce qu’il a donné. « Quand l’heure vient, tout concourt au plan de Dieu, dont ces erreurs ou négligences » expliqueront-ils. Cependant, malgré leur vertu réconfortante et apaisante dans des moments de douleur, doit -on continuer à se contenter de ces explications spirituelles et métaphysiques, qui plus est, exonèrent de leurs actes scandaleux, aux antipodes des exigences élémentaires de leur profession, ces praticiens indélicats ? Qu’il ait bon dos le Bon Dieu !

Il ne s’agit nullement de stigmatiser un corps ou de le livrer à la vindicte populaire. Ce serait malhonnête et profondément injuste pour tous ceux d’entre eux et ils sont aussi nombreux, dans le public comme le privé, qui soignent et soulagent avec professionnalisme, rigueur, abnégation, dans des conditions difficiles voire extrêmes. La démarche est plutôt de dénoncer et d’indexer tous ces médecins charlatans et leurs assistants que le sens du travail bien fait, mais aussi la compassion et l’humanisme ont déserté depuis longtemps.

Le manque de moyens, l’absence de soutien ne peuvent plus continuer à justifier l’injustifiable. Il n’est pas du tout exagéré d’affirmer qu’aujourd’hui nous sommes tous des morts en sursis. Non pas tant parce que la mort est la seule certitude que nous ayons sur cette terre et à laquelle nul n’échappera. Mais simplement parce que l’amateurisme et la légèreté scandaleuse avec lesquels certains praticiens exercent leur métier font légitimement craindre aujourd’hui le pire, aussi bien à l’hôpital public que dans les cliniques privées, pour de simples maux de tête.

Soigner ses semblables devrait être une vocation et ne saurait s’accommoder qu’on en fasse le choix par hasard, encore moins par effraction. Car à l’exclusion de toutes les autres, c’est la seule profession où la négligence ou l’erreur aboutit à l’irréparable.
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