Pour tout dire, rien encore ne saurait étonner les togolais dans le style de gouvernance du régime en place tout comme dans sa conception malsaine du pouvoir.
Tout se fait de façon atypique, aux antipodes de la raison, du bon sens ou même de la morale.
Le dernier fait illustrant cette perception incongrue du pouvoir au Togo tient dans la réunion que le ministre de la l’administration territoriale a eu la semaine dernière avec le CST et la coalition arc-en-ciel à son cabinet à Lomé.
Sans retenue ni mesure, Gilbert Bawara, instruit par sa hiérarchie propose aux partis politiques de l’opposition, une cogestion des communes en lieu et place d’une élection locale en bonne et due forme qui permettrait au peuple souverain de confier cette gestion à ceux qu’il juge aptes à le faire.
Quelle audace !!!! Autrement dit, le pouvoir de Faure Gnassingbé considère le Togo comme un gâteau dont il décrète le partage à sa guise et selon ses humeurs.
Cela nous rappelle l’article que nous avions écrit il y a encore quelques mois pour recommander à Fo Gil de se fondre à UNIR pour partager plus librement "le gâteau Togo" au moment où les deux fils d’anciens présidents se disputaient à propos des postes ministériels avant d’accoucher, des semaines après, ce gouvernement moribond.
Mais où sommes-nous au juste ? Le Togo manque-t-il autant d’hommes lucides au point de se laisser entre les mains des gens qui agissent au rythme des abrutis ?
Il faut peut-être rappeler que les partenaires européens ont déjà marqué, à plusieurs reprises, leur disponibilité à libérer l’essentiel des fonds à engager dans l’organisation des élections locales.
Ils l’ont encore réaffirmé lors de la rencontre UE-Togo qui a eu lieu la semaine dernière au cabinet du ministre Doussey.
Que craint alors Faure Gnassingbé et qui l’oblige à contourner ces élections ? C’est donc vrai qu’il a peur de perdre le contrôle de toutes les villes du pays ?
C’est donc vrai que pour maintenir le peuple sous le joug de sa dictature, il préfère s’appuyer sur des zélés préfets militaires ou activistes du régime qui font feu de tout bois dans nos villes ou sur de moribonds présidents de délégations spéciales qui ne savent même pas de quoi ils retournent ?
Qu’est-ce que le pouvoir de Faure Gnassingbé veut réellement faire du Togo ? Où veut-il vraiment amener ce pays qui jouit pourtant de richesses inestimables ?
C’est l’occasion ou jamais pour les partenaires au développement, les leaders d’opinion, les chefs des partis politiques, et toutes les composantes de la nation de se montrer vigilants et alertes.
Rien de hasardeux ne saurait encore passer dans ce petit pays qui n’a que trop souffert face aux répétitifs errements de ce régime.
Les élections locales doivent être organisées au plus tôt au Togo, c’est cela la norme qui permet de fixer les racines d’une bonne démocratie.
Toute autre démarche contraire ne peut que relever d’une plaisanterie de mauvais goût qui ne saurait avoir droit de cité dans notre pays. Le Togo n’est pas un gâteau dont on décrète arbitrairement le partage au dos du peuple.