Un pays peut être potentiellement riche et gaspiller ses ressources parce qu’il est mal géré.
La bonne gouvernance permet de tirer le meilleur des ressources physiques et des capacités humaines. C’est pourquoi il faut accueillir avec une grande satisfaction la publication du dernier rapport de la fondation Mo Ibrahim qui révèle que le continent africain a enregistré des progrès substantiels depuis dix ans en matière de gouvernance globale.
L’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique évalue, à partir de 95 indicateurs issus de 34 sources indépendantes, l’évolution de la gouvernance dans les 54 pays du continent.
Entre 2006 et 2015, 37 pays ont connu des améliorations.
Certes les 54 pays africains sont bien divers et près de 70 points sur 100 séparent le meilleur élève mauricien du cancre libyen. En dix ans, la gouvernance en Afrique s'est fortement améliorée, et près de 70 % des citoyens africains en bénéficient aujourd'hui.
Les grands gagnants sont la Côte d'Ivoire, le Togo et le Zimbabwe.
On remarquera avec satisfaction que le Togo est le seul pays à s’améliorer dans tous les domaines. Il termine en effet 33e du continent avec une amélioration de 9,7 points sur la décennie .
Ce progrès est du à un effort constant. De jour en jour la gouvernance du pays s’améliore et la confiance des investisseurs internationaux se renforce.
Au moment où va se tenir à Lomé la conférence sur la sécurité maritime la préoccupation des dirigeants d’accompagner cette bonne gouvernance par un souci constant de la sécurité et de la sureté se justifie par un autre constat du rapport mo Ibrahim.
En dix ans, en termes de sécurité et de justice, le continent a globalement régressé et deux tiers des Africains vivent dans un pays où la sécurité des citoyens et leur rapport à la loi se sont détériorés.
La dégradation est forte en Libye, en Centrafrique et au Burundi alors que le Togo, la Côte d’Ivoire, le Liberia ou la Sierra Leone connaissent de bons résultats. ‘Le déclin de la sécurité et de la primauté du droit est le plus grand problème auquel doit faire face le continent. Nous avons besoin de la paix en Afrique’, a déclaré le fondateur de l'indice, l'homme d'affaires Mo Ibrahim.
Sans aucun doute, le rapport Ibrahim sera largement commenté par les participants au tout prochain Sommet de Lomé.