Le continent suscite l’intérêt grandissant des courtiers, des compagnies d’assurance et des réassureurs, mais leur expansion ne va pas sans difficultés… pour autant beaucoup voient l’Afrique subsaharienne comme la nouvelle frontière des assureurs.
L’Afrique pèse pour 15% de la population mondiale, mais à peine pour 1,5% du marché global de l’assurance. Le continent compte quelque 600 compagnies actives dans 54 pays (à titre de comparaison, l’Europe en totalise près de 5 000) et, en moyenne, un Africain dépense moins de 70 dollars par an pour s’assurer. Comment expliquer cette situation ?
Tout d’abord, la faiblesse des revenus moyens des particuliers. Avant de payer des cotisations d'assurance, il faut pouvoir manger, se loger, etc. Autant de priorités qui relèguent l'assurance dans la catégorie des dépenses « somptuaires » et donnent à beaucoup l’impression que les assurances obligatoires (par exemple automobiles) sont des taxes supplémentaires. La perception et la confiance dans les assureurs en pâtit. À cela s’ajoutent un taux de bancarisation encore faible en Afrique subsaharienne et la vivacité des réseaux de solidarité traditionnelle qui restent des solutions privilégiées par les populations.
Malgré ses freins, plusieurs facteurs plaident pour un essor rapide du secteur, tant sur le segment des particuliers que des entreprises : le dynamisme économique du continent, l’émergence des classes moyennes dotées de capacités contributives accrues, le développement de nouveaux modes de distribution des produits, etc.
Mais ces tendances, seules, ne sauraient suffire. Pour favoriser le développement du secteur en Afrique, ses acteurs ont plusieurs défis à relever : à commencer par adapter leurs offres et leurs outils de distribution aux besoins et aux capacités contributives des Africains. De leur côté, lesÉtatsont pour tâche de garantir sécurité juridique et fiscale aux acteurs du marché. L’amélioration du taux de pénétration de l’assurance en Afrique pourrait alors se traduire par une contribution plus significative dans le développement économique et social du continent.
Le nouveau numéro de la revue trimestrielle Secteur Privé & Développement, éditée par Proparco, la filiale de l’Agence Française de Développement (AFD) dédiée au secteur privée, est consacrée à ce passionnant sujet : « L’assurance en Afrique subsaharienne, un futur à construire » à télécharger sur le blog « Secteur Privé & Développement » animé par Proparco –