Le rôle joué par le barreau togolais dans le processus démocratique dans notre pays a servi de catalyseur et a suscité la vocation de beaucoup de jeunes juristes à embrasser le métier d’Avocat.
Malheureusement, les Avocats qui étaient le fer de lance du combat pour la défense des droits de l’homme et des libertés sont tombés dans le piège de la facilité. Ils ont été piégés par le pouvoir qu’ils dénonçaient à cor et à cri. Il a suffi qu’on donne aux uns et autres certains dossiers juteux pour voir leur ardeur belliqueuse complètement s’effritée.
Pire, les jeunes Avocats ont vite compris qu’avec leur connaissance du droit, ils peuvent facilement tordre le cou au droit soit en usant des passe-droits ou en contournant astucieusement le droit au nom du droit.
Aujourd’hui, il existe au sein du barreau togolais, une catégorie, disons plutôt une race d’Avocats véreux pour qui le fait d’être praticiens du droit les autorisent à tordre le cou au droit en usant des artifices de toutes sortes. Ainsi, parmi les Avocats togolais, on y voit de moins en moins d’hommes et de femmes d’exception sur le plan de la moralité et de la compétence.
Le comportement de ces Avocats est riche en enseignement et invite à une sérieuse réflexion.
De la sorte, l’évolution du barreau a connu des hauts et des bas, disons clairement, beaucoup de ratés ; les pires fautes professionnelles ont été protégées et couvertes. L’impunité est devenue la règle.
Puisque chacun sait ce que chacun faisait, il devient de plus en plus impossible d’appliquer la loi au sein du barreau. Prosaïquement, les Avocats sont devenus les plus gros violateurs du droit dès lors que leurs intérêts propres sont en jeu.
La dernière reconduction du bâtonnier LAWSON est due au fait que le candidat en face est pire. Les Avocats étaient confrontés au choix entre la peste et le choléra. Ils ont opté pour le moindre mal. La réélection du Bâtonnier a été faite par défaut puisqu’il traine lui-même des casseroles.
Actuellement, nous avons à notre rédaction des dossiers sulfureux contre des Avocats et pas des moindres.
Nous ne savons pas comment sortir de ce guêpier. Mais, il va sans dire qu’il faut nettoyer les écuries. C’est une œuvre de salubrité publique. Etre Avocat ne doit pas donner lieu à tous les abus.
Certes, le barreau regorge des Avocats de valeur à compétence intrinsèquement indiscutable, et à moralité à toute épreuve. Le mal, c’est que la proportion entre les bons et les mauvais s’inversent dangereusement.
Lorsqu’on parle de l’indépendance de la Magistrature, on oublie trop vite et trop souvent que les Avocats sont les premiers corrupteurs de la magistrature. Ce n’est pas Me Alexis AQUEREBURU qui pourra nous démentir, lui qui, à un moment donné, a pris la magistrature en otage.
Nous tirons la sonnette d’alarme parce qu’il est temps de le faire. Certains Avocats ont perdu leur lettre de noblesse et font honte à la profession. Ça suffit. Il faut remédier à cette situation délétère.
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