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Communication présentée par Brigitte Kafui ADJAMAGBO-JOHNSON à la réunion du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste autour du thème "Faire avancer notre vision social-démocrate en Afrique", Accra (Ghana) les 7 et 8 octobre 2016
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  CDPA


© aLome.com par Parfait
Le CAP 2015 fait de la collecte de 135 millions de fcfa auprès de ses sympathisants et militants une ces clefs de son succès électoral 2015
Lomé, ce 10 mars 2015, siège de la CDPA. Le CAP 2015 veut s`armer pour défendre ses procès-verbaux lors de la présidentielle 2015.


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Les Togolaises et les Togolais ont engagé une longue marche vers la démocratie depuis le début des années 90 ; plus précisément après le mouvement insurrectionnel du 5 octobre 1990. Mais progressivement, le régime a réussi à revenir sur nombre d’acquis démocratiques essentiels et aujourd’hui, vingt-six ans après ce soulèvement de la population, la situation politique reste bloquée entre dictature et autocratie. La situation socioéconomique, malgré les apparences est très préoccupante.


De la dictature à la monarchisation rampante


Ce régime cinquantenaire plonge ses origines dans le coup d’Etat militaire du 13 janvier 1963, le tout premier du continent noir, qui a entrainé l’assassinat du 1er président élu du Togo. L’auteur présumé de cet assassinat réitère un second coup d’Etat le 13 janvier 1967 pour renverser le 2e président élu. Il instaure un régime de dictature régenté par le parti/Etat, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), qui place le pays sous une chape de plomb, où l’autocratie est le mode de gouvernement et le culte de la personnalité est la règle.


Le 5 octobre 1990, la jeunesse togolaise s’est dressée pour dire non à la dictature qui s’est imposée aux togolais depuis 1967. Cette date marque le début des revendications démocratiques au grand jour.


Le peuple togolais, au bout d’une lutte sans merci obtient le multipartisme et la tenue d’une conférence nationale des forces vives du pays, qui malheureusement accouche d’une transition chaotique du fait du régime, qui finit suite à un coup de force militaire de décembre 1993. Le feu général Eyadèma Gnassingbé reprend la totalité des pouvoirs et restaure le régime de terreur marqué par des crimes de sang, des coups de force et des hold-up électoraux. Le summum est atteint en 2002 avec la modification unilatérale de la constitution faisant sauter le verrou de la limitation de mandat.

La démocratie togolaise tombe ainsi en panne et l’alternance bloquée. Les sanctions et consultations avec l’Union européenne n’y ont apporté aucun remède. C’est sur ces entre faits que survient la mort du général Eyadéma Gnassingbé le 05 février 2005.

Contre toute attente et contrairement aux dispositions constitutionnelles en vigueur, l’armée togolaise impose son fils, Faure Gnassingbé, le soir même du décès, comme Président du Togo.


Le peuple reprend la rue et avec le soutien de la communauté internationale, une élection présidentielle est organisée avec la victoire de l’opposition. Le fils du père procède à un nouveau hold-up électoral sur fond de massacre. La commission d’établissement des faits de l’ONU parle d’au moins 500 morts, mais les associations de droits de l’homme chiffrent le nombre de morts à au moins 1000.

Comme le père, le fils s’installe au pouvoir dans le sang de ses compatriotes. Pour remédier à la tension dans le pays, la communauté internationale convoque en 2006 un dialogue qui accouche d’un Accord politique dit global (APG) et qui prescrit, entre autres réformes : la limitation des mandats, le scrutin à 2 tours pour les élections présidentielle et législative, l’organisation d’élections locales dont les dernières remontent à 1987.


Dix ans après, ces réformes n’ont pas encore vu le jour. Malgré les engagements pris et les revendications sans cesse répétées des partis politiques et de la société civile, tout porte à croire que le régime n’a aucune intention de les faire. Pour preuve il faut se référer au non catégorique du Chef d’Etat du Togo de voir inscrire la limitation de mandat dans la charte de la CEDEAO, lors du Sommet des chefs d’Etat à Accra en 2015.


La répression des manifestations pacifiques des populations et des organisations de la société civile ainsi que les détentions arbitraires se poursuivent.


C’est dans cette ambiance délétère que survient le dernier scrutin présidentiel de 2015 remporté dans les urnes par le candidat de CAP 2015 une coalition de partis politiques d’obédience socialiste, présidé par la CDPA. Le régime sort encore ce scrutin de son cadre légal en faisant proclamer vainqueur son candidat, lui octroyant ainsi un nouveau bail de cinq ans, après les dix ans déjà passés au pouvoir.


Une situation économique et sociale pré-occupante malgré les apparences


Le Togo, au-delà des apparences, est mal en point économiquement et socialement. Les aménagements et les rénovations des grandes artères de la capitale ne sont que des leurres qui masquent une triste réalité : des travaux inachevés dans la capitale, un déficit d’infrastructures dans les villes secondaires, …


Avec un taux de croissance qui se chiffre à 5,5% en 2015, le développement du pays est hypothéqué par un cortège de maux qui ont pour noms : corruption, arbitraire, pillage systématique des ressources publiques, impunité, insécurité judiciaire, endettement inconsidéré, mépris pour les revendications sociales, inégalités et discrimination basées sur l’ethnie et l’appartenance politique dans le traitement des citoyens.

A en croire certaines analyses économiques, le Togo, trop endetté, est en passe de connaître une cessation de paiement à très court terme. La liste des problèmes socioéconomiques est malheureusement longue : chômage des jeunes qui s’amplifie avec la tendance à la fermeture et à la délocalisation d’entreprises asphyxiées par une politique fiscale inapte à assurer la croissance des entreprises, notamment les petites et moyennes; vie chère ; salaires bas ; conditions de travail difficiles ; difficultés à se soigner et à avoir accès aux autres services sociaux de base ; insécurité, inégalités,…


Au total la situation politique semble bloquée :

- le pouvoir politique est confisqué par le clan Gnassingbé avec une monarchisation rampante qui s’emploie à compenser son manque de légitimité par une reconnaissance de la communauté internationale ;
- le bulletin de vote a perdu son sens ;
- l’alternance pacifique semble impossible ;
- la misère quotidienne des populations s’amplifie ;
Pour couronner le tout, la démocratie à la base est aussi en panne puisque les élections locales ne sont plus organisées au Togo depuis plus de 30 ans ;


Aujourd’hui, la CDPA avec ses partenaires de CAP 2015, se battent activement sur le terrain pour obtenir :
- les réformes comportant la limitation de mandats et le démantèlement des moyens de fraudes électorales ;
- l’organisation, sans délai, des élections locales.

La CDPA convie ses camarades de l’International socialiste, surtout ceux qui sont au pouvoir, à les appuyer par leurs plaidoyers et leurs pressions dans ce combat difficile pour la démocratie au Togo.
Face aux défis de la démocratisation de l’Afrique, qui doit constituer pour nous un impératif, nous proposons que les sociaux-démocrates africains que nous sommes, prenions clairement position contre les successions dynastiques à la tête de nos Républiques qui constituent une menace pour la démocratie en Afrique.


La CDPA suggère également que le Comité Afrique de l’Internationale socialiste demande et s’assure que l’Union africaine et les communautés économiques régionales insérer dans leur charte constitutive, la limitation de mandat comme une norme à laquelle toutes les constitutions des Etats membres devraient se conformer.

Enfin, la CDPA soutient la proposition de la Guinée Equatoriale visant à créer au sein des Nations-Unies, un comité pour la démocratisation des Etats et recommande que ce comité soit créé déjà aussi au sein de l’International socialiste.

Par ailleurs, elle appuie la proposition du Tchad de créer, à l’instar des indicateurs socioéconomiques qui témoignent ou non de la bonne santé de l’économie d’un pays, des indicateurs électoraux permettant d’apprécier au temps opportun et à tout moment la bonne santé des préparations des élections et déroulement des scrutins dans un pays ; ils permettront de connaître les Etats qui ne veulent pas de l’alternance, donc refuse la démocratie.





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