Leçons d’un jeune étudiant togolais aux politiciens/«Faure n’est pas con pour verser tous ces milliards dans la mer, il a juste eu une dimension de réflexion plus grande»

Diaspora

Publié le mercredi 12 octobre 2016 | Telegramme 228

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Panel des Side Events consacré à la "Lutte contre la piraterie maritime et autres trafics"
Lomé, le 11 octobre 2016. Site des Side Events. Panel 2 de la thématique "Lutte contre la piraterie maritime et autres trafics". Débat autour de la sous-thématique "Trafics illicites par voies maritimes" présentée par G. Sernia (chargé de Programme à l`Office des Nations Unies en charge des Drogues et des Crimes, UNODC). Une session qui a connu la participation du chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey.

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Édition de 20H du JT du mercredi 2 septembre 2015

- 9/9/2015

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Sommet Extraordinaire de l`UA sur la Sécurité et la Sûreté Maritimes et le Développement en Afrique

Cette réaction d’un jeune étudiant togolais à l’Université de Poitiers en France nous intéresse à plus d’un titre. D’un côté, il vient par cette réaction confirmer tout ce que nous avions écrit durant ces derniers jours sur ce sommet de Lomé sur la Sécurité et la Sûreté maritime, mais de l’autre, il se veut une bonne leçon aux acteurs politiques qui, surtout en bons détracteurs aveugles, n’ont fait que décrocher leurs flèches contre l’organisation de ce sommet en y allant des attaquent contre la forme sans se préoccuper du fond même de ce projet d’organisation de ce Sommet de l’UA à Lomé. Lisez cette analyse de situation…

« Ce que je pense de la sécurité maritime

Ce qui surprend le plus c’est que les gens n’attaquent que la forme du projet pas le fond.... Je m’explique. Si vous avez la chance d’étudier les aspects juridiques des relations internationales vous comprendrez les enjeux des accords. Vous comprendrez pourquoi le siège de l’OACI (aviation civile) se trouve au CANADA alors que la convention a été faite à CHICAGO où plus encore pourquoi les américains et européens grands actifs du marché aéronautique n’ont pas hébergé le siège, que bien que l’accord s’est établi à Chicago le siège se trouve à Montréal.
Je vous propose une autre illustration... On se demande pourquoi la France malgré sa dominance industrielle prend le devant pour organiser la COP21... la France ne dort pas sur la couche d’ozone... les enjeux ne sont pas que figurants. Derrière par exemple la COP21 se voit des compétitivités économiques... la Chine en fait de trop, elle occupe tout le marché industrielle, elle risque de devenir grande puissance si rien n’est fait ; le meilleur mobile c’est d’aller à une convention et réduire la productivité industrielle en toute légalité.

Dans les relations internationales se cache l’ "effet model". Quand vous commencez une chose on vous reconnait la paternité. Ce n est pour rien toutes les conventions aéronautiques se greffent aujourd’hui à l’accord BERMUD1 (établi à l’origine entre les USA et la RUSSIE)... on peut beau changer les avions aujourd’hui on ne s’inspirera que de ce model car il a été le premier... la réalité c’est qu’il faut forcer l’opinio juris.

C’est-à-dire la ferme conviction que c’est comme ça marche.
Le fait pour le Togo de s’engager en 1er dans la réglementation du domaine maritime fait de lui un pôle, tout l’avenir de l’Afrique maritime aura pour noyau la charte de Lomé... ce n’est pas anodin vu qu’on a un port qui s’est étendu dernièrement pour accueillir plus de bateaux, qu’on a l’OTR qui sévit suffisamment et que des bateaux sont parfois obligés d’aller sur les cotes voisines pour se faire moins taxer... Alors le Togo a été stratégique : UNIFORMISER POUR CONTRAINDRE.

Dans la mesure où les navires n’auront pas de choix vu qu’il n’y aura plus mieux ailleurs, ils préfèreront du moins aller aux côtes profondes...(c’est le Togo qui gagne).... l’intérêt surtout de notre port dans la sous régions c’est sa profondeur ; les bateaux n’ont pas besoin d’être desservi par les paquebots (ce qui entraine des dépenses supplémentaires). Au Togo, vous desservez directement sur la côte.

Il faut apprécier la démarche chronologique et stratégique de Faure GNASSINGBE...

1) Créer l’OTR, 2) Elargir le port, 3) Organiser le sommet maritime... La conclusion est simple si vous m’avez suivi : FAURE GNASSINGBE CHERCHE DU FINANCEMENT À L’OTR.

Toutefois, il faut reconnaitre la souffrance du peuple Togolais, à l’heure actuel c’est dur mais aucun succès ne s’obtient sans sacrifice, il faut financer pour gagner, plus on mise plus on gagne.
Faure GNASSINGBE n’est pas con pour verser tous ces milliards dans la mer, il a juste eu une dimension de réflexion plus grande.

Parlant de l’aménagement de Lomé, il faut dire aussi que ce n’est pas anodin, ça s’appelle la diversion, faire croire qu’en réalité on est de bonne foi à penser aux pirates et qu’en réalité on ne manque de rien... Faure Gnassingbé a besoin de la complicité de son peuple. Le retard est grand, le Togo ne peut pas se relever que par la CNSS, les impôts,... il faut pouvoir faire rentrer grand.... la démarche est louable...

Mais il y a aussi un risque... et si ça ne marchait pas ? Et si les autres pays ont vu de loin la stratégie de Faure ? Ils ne sont quand même pas obligés de signer l’accord de Lomé, ils peuvent signer sans ratifier ou émettre des réserves.
Chers amis les défis sont énormes, à faire trop de bruit autour, c’est le Togo qui perd. Mais Faure Gnassingbé, permets nous de dire dans peu d’années après qu’on n’a pas eu tort de faire confiance en ton projet...

Mais mis à part les réformes économiques louables, il faut que tu ailles aussi aux réformes politiques ... c’est important.

BATCHOUDI Nikada
Petit étudiant à l’université de Poitiers » ... suite de l'article sur Autre presse

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