A l’occasion de la Journée mondiale contre l’obésité le 11 octobre, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rappelé la nuisance que représente la consommation des boissons sucrées avant de convier les dirigeants des pays à taxer davantage ces produits de manière à réduire leur consommation et, par conséquent, la fréquence de l’obésité, des diabètes de type 2 et des caries.
Il convient, par conséquent, de préciser qu’on entend par boisson sucrée, tout type de breuvage sucré artificiellement obtenu et industriellement produit y compris les jus de fruits résultant du même processus de fabrication c’est-à-dire issus d’une chaine de production. Il ne s’agit donc pas des jus à base de fruits naturels faits directement par les soins du consommateur lui-même.
En période de chaleur pour se désaltérer, pendant les soirée-surprises, pour faire des cocktails ou au goûter pour accompagner des amuse-gueule, bref, à tout moment de la journée et pendant toute l’année, il se consomme trois, quatre canettes de boissons sucrées par personne et par jour dans le monde. Si ce type de boisson jouit d’une grande popularité sous toutes ses formes, bouteilles en plastique ou verres en carton, gourdes à emporter, les sodas et autres boissons sucrées sont pourtant très néfastes pour la santé. Ils ont un impact indéniable sur l’obésité, mais pas seulement.
Alors que dans les années 90, la consommation moyenne de sucre s’élevait à environ 2,27 kilos par personne par an, actuellement, les statistiques montrent que nous en consommons environ 81 kilos par personne par an. Un constat alarmant dont les conséquences sont directement observées chez les populations de par le monde : montée de l’obésité, augmentation de maladies types diabète.
Une des principales raisons pouvant expliquer cette forte consommation de sucre est en partie la consommation de boissons gazeuses sucrées qui a explosé ces dernières décennies. Ainsi, les boissons sucrées sont devenues la première source de sucre dans l’alimentation, représentant en moyenne 10% des besoins énergétiques quotidien d’un individu (ce qui est bien évidemment trop). En dehors des boissons gazeuses sucrées, les boissons dites « fruitées » n’apportent aucun micronutriment (ni vitamines, ni minéraux) comme l’indiquent les messages propagandistes qui passent en boucle sur les médias en vantant les mérites. De valeur nutritive pratiquement nulle, elles contiennent principalement de l’eau et du sucre ajouté sous forme de sirop de maïs à haute teneur en fructose. C’est ce qu’on appelle un apport en calories « vide».
De plus, ces boissons apportent du sucre en quantité bien trop élevée par rapport à nos besoins. On compte en moyenne dans une seule bouteille de boisson sucrée au format de 500 ml (petit format), jusqu’à 12 cuillères à thé de sucre. Ce qui représente un total de 200 à 240 calories. Même si cela ne se ressent pas dans le goût, ces boissons sont des véritables « bonbons liquides » qui sont ingérées quotidiennement. C’est en cela que leur consommation régulière est un réel problème de santé publique dont doivent se saisir les dirigeants au regard de la prévalence de l’obésité.
Selon des études, la consommation d’au moins une boisson sucrée par jour chez les adultes se traduit par une augmentation de 27 % du risque de souffrir d’obésité ou de surpoids. Alors que chez les enfants, la consommation quotidienne d’au moins une boisson sucrée augmente le risque de surpoids de 60%. Il n’est est plus désormais un secret pour personne que la consommation de boissons gazeuses sucrées serait également liée à un risque accru de diabète. Des études scientifiques révèlent que la consommation d’au moins une boisson sucrée par jour chez les adultes suffirait pour multiplier par deux le risque de diabète.
Afin de les rendre pétillantes, les firmes industrielles ajoutent dans les boissons de l’acide phosphorique. Cet acide à tendance à brûler notre estomac (dangereux pour les ulcéreux) et bouleverser l’équilibre de notre organisme, notamment en termes de calcium. Or, le calcium intervient dansl’organisme pour la restauration l’équilibre pH adéquat dans le sang ou encore pour le renforcement des os. De nombreuses recherches ont confirmé le lien entre la consommation de boissons « type Cola » et les fractures osseuses (Journal of Adolescent Health, 1994). La présence d’acide phosphorique peut donc conduire à l’affaiblissement de la structure squelettique et plus tard à l’ostéoporose. La présence de sucres et d’acide fragilise également l’émail de nos dents, qui sont alors plus sujettes aux caries.
Il y en a qui croient sans doute être épargnés par tous ces risques car ils ont opté de boire « uniquement » des boissons gazeuses lights. Eh bien, qu’il soit permis de douter. Bien que celles-ci aient effectivement moins de sucre que les boissons sucrées gazeuses ordinaires, les sodas light posent néanmoins un autre problème : celui des édulcorants et autres colorants alimentaires utilisés – dont certains sont fortement nocifs dangereux pour la santé.
Un de ces édulcorants le plus connu et malheureusement aussi le plus utilisé, est l’aspartame. L’aspartame est un édulcorant qui a l’avantage d’être 180 fois plus sucré que le sucre naturel et de ne contenir aucune calorie. Mais alors qu’il est depuis quelques années fréquemment utilisé dans l’industrie alimentaire, il est également très dangereux pour la santé. Selon de nombreuses recherches qui montrent sa nocivité, l’aspartame serait source de convulsions, dépression, insomnie, irritabilité, vertiges, migraines, voire même de cancer, sclérose en plaque ou encore de maladie d’Alzheimer. Malgré tous ces risques, force est de constater que ces édulcorants continuent d’être ajoutés dans nos boissons préférées.
Le tout n’est donc pas d’abuser de sodas ou de boissons sucrées. La consommation de celles-ci doit rester occasionnelle. Pour les enfants comme pour les adultes. Enfin, il ne faut pas croire à la pensée répandue selon laquelle les versions « lights » des boissons sucrées sont une alternative saine, c’est tout le contraire. L’idéal serait d’opter pour un jus de fruit frais réalisé par vos soins.
Au regard de tout cela, des politiques budgétaires augmentant d’au moins 20% le prix au détail des boissons sucrées entraîneraient une réduction proportionnelle de la consommation de ces produits, selon un récent rapport publié par l’OMS. Ce rapport intitulé Politiques budgétaires pour la nutrition et la prévention des maladies non-transmissibles, indique que les boissons et aliments à haute teneur en sucre peuvent représenter une source importante de calories superflues dans l’alimentation des individus, en particulier chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
Le même document souligne aussi que certains groupes de personnes, tels que les personnes à bas revenus, les jeunes et ceux qui consomment fréquemment des aliments et boissons peu diététiques, sont particulièrement réactifs aux changements de prix des aliments et boissons, et tireraient par conséquent le plus grand bénéfice de ces mesures.
«La consommation de sucres libres, y compris de produits tels que les boissons sucrées, est un facteur majeur dans l’augmentation mondiale du nombre de personnes souffrant d’obésité et de diabète», a déclaré Douglas Bettcher, directeur du service de l’OMS pour la prévention des maladies non-transmissibles.
«Si les gouvernements taxent des produits comme les boissons sucrées, ils peuvent réduire des souffrances et sauver des vies. Ils peuvent aussi réduire leurs frais de santé et augmenter les revenus pour investir dans les services de santé», a-t-il dit.
Pour prévenir l’obésité et les caries, les adultes et les enfants devraient réduire leur consommation de sucres à moins de 10% de leur apport énergétique journalier, soit l’équivalent de 12 cuillères à café de sucre de table pour un adulte.
En 2014, plus d’un adulte sur trois âgés de 18 ans ou plus dans le monde était en surpoids. La prévalence de l’obésité dans le monde a plus que doublé entre 1980 et 2014, et 11% des hommes et 15% des femmes, soit plus d’un demi-milliard d’adultes, sont classés comme obèses.
Pour ceux qui ont opté pour un régime, un seul conseil : rien n’est plus sain que l’eau… C’est aussi simple mais vrai.
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