Au Togo, les rites coutumiers de veuvage sont souvent source d’atteinte à la dignité de la femme. Censés être symboliques, ces rites coutumiers peuvent se transformer en pratiques de torture, de souffrances, d’humiliation et de brimades. Parfois même, certaines femmes sont soupçonnées d’être les responsables de la mort de leur mari.
Pour améliorer la situation de ce qu’il est convenu d’appeler un « devoir » de la femme, les chefs traditionnels, les prêtres et prêtresses vaudous de toutes les préfectures du Togo, se sont réunis ce mardi à Lomé en forum national de la chefferie traditionnelle pour l’éradication des pratiques coutumières néfastes de veuvage au Togo, a constaté l’Agence de presse Afreepress.
L’initiative est de l’ONG ALAFIA avec l’appui financier de African Women’s Development Fund (AWDF).
Dans son mot de circonstance, la Directrice de l’ONG organisatrice du forum, Adjovi Ny Tatey a planté le décor en définissant le veuvage comme une période de protection et d’affection envers la veuve pour lui permettre de ne pas se sentir totalement attristée et abattue par l’événement douloureux qu’est la mort de son mari.
« Quoi de plus normal que de porter le deuil de quelqu’un de cher ? », s’est-elle demandé avant de rappelé que les pratiques auxquelles la veuve est soumise, se révèlent plutôt une source supplémentaire de douleur en plus de celle causée par la mort de son bien-aimé mari. « Elle est meurtrie, traumatisée et portes les stigmates pendant longtemps », a-t-elle relevé tout en ajoutant qu’il y a nécessité d’améliorer ou de « civiliser » les pratiques coutumières de veuvage pour les rendre conformes aux traités internationaux que le Togo a ratifiés, au rang desquels il y a la Convention du 18 décembre 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme et que le Togo a ratifié le 26 septembre 1983.
«Nous ne nous inscrivons pas dans la logique d’élimination ou d’éradication absolue des rites de veuvage, sinon ce serait perdre notre identité en tant qu’Africains », a-t-elle rappelé tout en précisant aux garants des us et coutumes qu’il est temps d’améliorer les rites « désuets » et « dangereux », alléger ceux qui sont « trop lourds et complexes» et trouver des alternatives pour ceux qui sont « dégradants, avilissants et méprisants pour la femme ».... suite de l'article sur AfreePress