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Dix ans après l’APG, des facteurs à risque d’une explosion sociale
Publié le mercredi 26 octobre 2016  |  Parti des Togolais


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Le Conseil d`Alberto Olympio annonce la tenue d`un procès
Lomé, le 03 août 2016. BROTHER HOME. Me Célestin Agbogan, conseil d`Alberto Olympio, annonce pour le 17 août 2016 la comparution de son client devant les juges, dans l’affaire qui l’oppose depuis février 2015 à ses coactionnaires de la société Axxend Corporation (dont il était fondateur et Président directeur général).


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Les lambris se sont éteints. La conférence sur la sécurité maritime a fermé ses portes. Rideau !

Revenons à notre quotidien. Depuis 2005 les fondements de la politique togolaise sont sclérosés. Les espoirs suscités par la signature de l’Accord Politique Global (APG) après la folie meurtrière de 2005, s’amenuisent au fil des années. Certes la reprise de la coopération avec les partenaires a été effective, mais fondamentalement la déchirure politique demeure intacte. Le fossé se creuse davantage entre les composantes de la Nation. Les causes qui ont produit la tragédie de 2005 sont toujours d’actualité. De nouveaux facteurs à risque viennent même s’y ajouter. On peut en citer trois majeurs.

1 – L’autoritarisme exacerbé du régime continue d’entretenir un accaparement des institutions au service exclusif de l’exécutif. Cela ferme ainsi la porte à l’équilibre politique indispensable à l’exercice d’une démocratie saine, dynamique et porteuse de développement. Plus aucune expression individuelle ou collective n’est sérieusement prise en compte par le pouvoir en place, si ce n’est celle du régime. Ceci emprisonne le génie créateur du citoyen, étouffe l’épanouissement de l’entreprise, privant ainsi le pays de la contribution de chaque citoyen au développement.

2 – Depuis une dizaine d’années, l’on observe une progression continue de l’extrême pauvreté dans les grandes agglomérations, particulièrement à Lomé. La dernière étude QUIBB 2015 indique que l’extrême pauvreté à Lomé atteint le niveau record de 13%. Ce qui constitue un seuil à haut risque. Même si l’on considère que l’exode rural vient partiellement grandir ce taux, on note surtout que la population de Lomé connait une paupérisation qui s’accentue. En plus de ceux qui ont quitté le cursus scolaire, chaque année, des étudiants diplômés d’université viennent grossir les rangs des personnes sans emploi, ou exerçant des métiers de grande précarité. Des jeunes instruits qui s’enracinent dans une pauvreté extrême constituent un terreau de frustrations et d’amertume qui est de nature à créer des tensions sociales fortes.

3 – Le Togo est connu pour le grand dynamisme de sa démographie. La population togolaise est très jeune. Les chiffres indiquent que plus de 60% des togolais ont moins de 25 ans. C’est une population issue de l’ère de la communication tous azimuts et qui soif de liberté, d’emploi et de responsabilité. Chacun de ces trois indicateurs constituent des facteurs à risque. Si aucune mesure de leur atténuation n’est sérieusement prise à temps, une explosion sociale est à craindre. Et cela peut intervenir à tout moment, pour peu qu’un facteur d’exacerbation ou un événement déclencheur se produise. Les occasions ne manqueront pas. Le régime ne peut pas feindre d’ignorer une telle situation d’explosion latente. La responsabilité de tous, à commencer par celle des pouvoirs publics, mais aussi de toute la classe politique et même des citoyens, est de savoir anticiper les événements, en posant, chacun à son niveau, les actes qu’il faut pour retrouver un environnement d’équilibre et de sérénité.

L’apparente stabilité dont se gargarise le régime n’est qu’un leurre. C’est une stabilité de résignation. Elle n’est ni inclusive, ni participative. Le peuple n’y prend pas part. Elle écarte le citoyen qui n’y apporte aucune contribution. C’est une stabilité de la minorité, elle n’a aucun socle populaire, d’où son extrême fragilité et sa volatilité intrinsèque?

Le régime doit avoir le courage de mettre un terme à sa fuite en avant. Il doit engager, sans faux-fuyant ni mesures dilatoires, les réformes indispensables à une vie publique saine et équitable. Cela permettra que chaque citoyen retrouve son espace de liberté qui lui offre l’opportunité de participer à la construction d’une paix durable, d’être un acteur de développement et un artisan de son bonheur.

Si le régime continue de s’enfermer dans une cécité politique, il n’offrira aucune autre échappatoire qu’une explosion sociale. Le peuple Togolais ne mérite pas cela. La sous-région n’a pas besoin d’une nouvelle zone de turbulence qu’affectionnent tant les terroristes de tout poil qui rôdent et guettent.



Par Nathaniel Olympio

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