Un parterre d'agronomes et de chercheurs universitaires méditerranéens et des représentants de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) sont en conclave, jusqu'à mercredi à Rabat, pour débattre de l'impact des aléas climatiques sur l'agriculture, activité primordiale pour le pourtour méditerranéen, à la veille de la COP22, prévue le mois prochain à Marrakech.
Organisée par l'association Expertise et développement durable, cette conférence vise à dresser un bilan chiffré des changements climatiques enregistrés durant les quatre dernières décennies au niveau des différents pays méditerranéens, à identifier les risques et les défis climatiques à relever par le secteur agricole, à examiner les bonnes approches et succès dans ce domaine et à faire des propositions concrètes en matière d'élaboration des plans d'action.
Les participants à cette conférence de 3 jours ont souligné que la région méditerranéenne est concernée au plus haut niveau par la problématique des changements climatiques dont les effets ont été assez perceptibles durant les 30 à 40 dernières années. Ces effets se manifestent par des périodes de sécheresses fréquentes et récurrentes, réduction des apports en eau, désertification, dégradations fréquentes et récurrentes des eaux des sols et une réduction des apports en eau, d'où la nécessité d'une analyse prospective de ces changements, des risques encourus et de leurs impacts sur les ressources hydriques et sur l'activité agricole.
Les agronomes ont également indiqué qu'à l'instar des pays de la région, le Maroc est touché par les changements climatiques qui impacteront sévèrement l'agriculture, secteur générant plus de 40% des emplois et représentant environ 15% du PIB.
De son côté, Rachid Zaaboul, météorologiste et climatologue au Centre international de l'agriculture biosaline (ICBA), a précisé que la participation à cet évènement a pour objectif d'exposer et de partager le savoir-faire et l'expertise du centre en la matière. L'ICBA dote les pays d'alternatives d'adaptation au dérèglement climatique, en introduisant des espèces tolérantes à la salinité et au stress hydrique et thermique, mais aussi de nouvelles technologies en termes d'irrigation et de gestion d'eau dans les régions vulnérables, notamment la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), l'Asie centrale et les pays subsahariens.
Pour sa part, le représentant de la FAO au Maroc, Michael George Hage, a plaidé, mardi, pour des systèmes d'agriculture durable et intelligente." Les engagements internationaux doivent être traduits par des actions concrètes", a-t-il insisté, formulant le vœu de voir la COP22 placer la question de la mise en œuvre des engagements dans le secteur de l'agriculture au centre de ses débats.