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Recommandations des 1ères Universités Sociales du Togo au Gouvernement et aux OSC
Publié le jeudi 27 octobre 2016  |  Comité de coordination des Universités Sociales du Togo


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Démarrage des 1ères Universités sociales au Togo pour des réflexions approfondies et innovantes
Lomé, le 12 octobre 2016. Lancement au Centre communautaire de Bè des travaux des 1ères Universités sociales au Togo, sur le thème «Justice et équité sociales, regards croisés des acteurs». L’honneur est revenu au Pr David Dossey de lancer les travaux de ces rencontres, en présence de plusieurs représentants d`Organisations de la société civile du Togo et du Bénin, et de partis politiques.


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Les 12 et 13 octobre 2016 au Centre Communautaire de Bè s’est tenue la première édition des Universités Sociales du Togo (UST) sous l’initiative de citoyens togolais engagés, des Togolais de la Diaspora et des associations suivantes: Solidarité et Action pour le Développement Durable (S.A.D.D), Syndicat des Praticiens Hospitaliers du Togo (SYNPHOT), Mouvement Nubueke, Veille économique, Le Rameau de Jesse, Mouvement citoyen Winiga, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Togo (A.C.A.T), Mouvement Martin Luther King (M.M.L.K), Fédération des Travailleurs du Bois et de la Construction (F.T.B.C), Ligue des Consommateurs du Togo (L.C.T), Mouvement Mobilisons-Nous (M.M.N), Association Togolaise de Défense des Droits Humains (A.T.D.D.H), Association des Sinistrés du Phosphate du Togo (A.SI.P.TO), Conseil Episcopal Justice et Paix du Togo (C.E.J.P Togo),Groupe de Réflexion et d’Analyse pour la Démocratie et le Développement (G.R.A.D), Réseau National Multi Acteurs de Protection Sociale (R.N.MA.P.S Togo), Sursaut Patriotique Togo, Togo Réveil, Collectif des Associations contre l’Impunité au Togo (C.A.C.I.T), Association des Victimes de la Torture au Togo (AS.VI.T.TO), Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (L.T.D.H), Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (A.T.T.A.C), Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (O.A.DE.L), Syndicat des Agents de l’Information, Techniciens et Journalistes des Organes Publics (S.A.IN.T.J.O.P).


L’absence d’espace de dialogue entre les citoyens, entre les différentes associations de la société civile, entre tous les acteurs de la société togolaise pour l’avènement de la démocratie et la prise en compte de la lassitude d’un peuple qui espère et attend parce que la démocratie ne peut pas être une arlésienne ont conduit des citoyens et les différentes organisations précitées à la conception et à la réalisation des Universités Sociales.


L’appellation Universités Sociales met l’accent sur la nécessité d’un espace participatif qui invite à réfléchir ensemble afin de pouvoir mieux agir car l’université est le lieu de formation et d’information, mais encore le lieu de partage de savoir et de savoir-faire pouvant transformer notre savoir-être. C’est donc un cadre de partage, d’analyses critiques en vue de poser des diagnostics pour trouver des solutions efficaces aux maux qui minent notre société. C’est pourquoi en tenant compte du malaise sociopolitique de notre pays et du contexte actuel dans lequel vit la majorité des Togolais qui ne cesse de crier son mal-être, il a été retenu pour cette première édition le thème Justice et Equité sociales : Regards croisés des acteurs.


Ce thème a été abordé et discuté en six panels que nous pouvons regrouper en trois catégories. Dans la première catégorie se trouve la conférence inaugurale sur « Société civile et engagement citoyen en Afrique ». Il a été question de trouver des raisons légitimes et juridiques à nos actions et à nos engagements par un partage d’expérience avec l’association Social Watch du Bénin.
Dans la deuxième catégorie, il y a eu quatre panels : Richesses nationales et misère quotidienne ; le secteur minier au Togo, réalités sociales et environnementales ; le monde paysan aujourd’hui : production, consommation et réalités sociales. Ces trois premiers panels, avec divers témoignages des femmes victimes de l’incendie du grand marché de Lomé, des travailleurs de Wacem, de Bangeli et du monde paysan, ont mis en exergue les situations de détresses et de misères, les conditions scandaleuses de travail dans lesquelles vivent des Togolais, et les risques liés à la consommation dans notre pays.


Peut-on rester indifférent à ces misères dont les seules racines résident dans des injustices sociales provenant de la mauvaise répartition des richesses, de la corruption, et de la mauvaise gestion des biens de tous les Togolais ? Est-il moralement et juridiquement juste qu’une minorité s’accapare les richesses de tout un pays ? La pauvreté serait-elle un moyen de soumettre une multitude ? Une juste répartition des richesses n’est-elle pas indispensable pour un mieux-être politique des Togolais ? Autant d’interrogations sur lesquelles ont porté les discussions relatives aux panels susmentionnés.


Le quatrième panel de cette catégorie qui porte sur « Religions et engagement citoyen » a mis en exergue le rôle que doivent jouer tous les croyants de toutes les confessions religieuses dans la transformation de la société. Il est ressorti que le Dieu des religions n’est pas un Dieu de l’injustice et donc nos convictions religieuses doivent nous conduire à des actions pour plus de justice et d’équité.
Il conviendrait ici de noter que beaucoup de participants lors de ces Universités Sociales ont cité la Lettre des Evêques en date du 27 avril 2016 dont des extraits ont été lus durant les deux jours.
La dernière catégorie correspond au panel « Quelle dynamique pour l’engagement citoyen au Togo ? ».


A travers un partage d’expérience, ce panel a réfléchi sur les perspectives et les pistes pour maintenir la dynamique suscitée par les Universités Sociales. Il s’agit de voir comment mettre en œuvre cette phrase phare qui été exprimée lors des Universités : « Nous ne lâcherons plus rien!»
Pour que cette phrase ne soit pas un simple slogan mais prenne corps dans nos vies et dans la cité, il y a lieu de faire une première déconstruction mentale : distinguer l’Etat du gouvernement et comprendre que l’Etat c’est nous tous ; donc nous pouvons et nous devons agir. Nous devons sortir de l’indifférence et de la peur pour être des citoyens actifs qui exercent leur droit de contrôle de l’action publique.
Pour l’avènement du citoyen actif deux choses ne sont-elles pas indispensables ? La prise de conscience de chacun et la conviction d’être tous responsables. Mais la condition préalable de cette responsabilité citoyenne est la proximité des pôles de décisions, en un mot la décentralisation. Car pas de démocratie moderne possible sans la décentralisation.
En félicitant les citoyens togolais, qui ont su dépasser la diversité de leurs courants de pensée et amorcer ainsi une nouvelle dynamique citoyenne, les Universités Sociales, recommandent :


Les UST exhortent vivement le Gouvernement togolais:

1. A finaliser le processus de décentralisation et à organiser les élections locales avant les législatives de 2018, afin de consolider la bonne gouvernance aux plans local et national.

2. A exiger un minimum contraignant en matière de RSE et de droit de l’Homme dans les entreprises conformément aux standards nationaux et internationaux.

3. A mettre en application les dispositions de l’article 145 de la Constitution togolaise qui fait obligation au Président de la République, aux membres du gouvernement gouvernants, aux membres du bureau de l’Assemblée, aux directeurs de sociétés publiques et directeurs des administrations publiques centrales de déclarer leurs biens et avoirs au début et la fin de leur fonction.

4. A mettre en place une commission parlementaire devant valider les nominations des directeurs de sociétés publiques et des directeurs centraux de l’administration et que l’accession aux postes soit soumise à un appel à candidature publique.

5. A rationnaliser les investissements dans le secteur agricole afin que les ressources puissent bénéficier directement aux paysans ; faire la promotion des produits locaux et mettre en place des mécanismes qui leur garantissent des avantages comparatifs sur les marchés nationaux.

6. A reconnaître et promouvoir l’agriculture familiale comme modèle agricole durable.

7. A prendre des mesures efficaces et urgentes pour limiter l’accaparement des terres au Togo par une relecture du projet de code foncier en y associant les OSC et les représentants des communautés.

8. A reconstruire le plus tôt possible les marchés de Lomé et de Kara détruits lors d’incendies.

9. A mettre en œuvre des mécanismes d’accompagnement financiers des victimes des incendies.

10. A réviser le cadre juridique du secteur minier en concertation avec la société civile, de façon à augmenter les parts des nationaux dans les industries minières et imposant une participation nationale (état et secteur privé) minimum de 45%.

11. A faire de la santé une vraie priorité de l’action gouvernementale en améliorant de façon notable les conditions d’exercice, l’accessibilité et la qualité des soins à la population.

12. A mettre en œuvre une réelle politique de préservation de l’environnement afin de garantir aux prochaines générations un cadre sain d’existence.

13. A améliorer le système éducatif pour qu’il soit à même de répondre aux besoins en compétences nécessaires au développement de la nation, par une meilleure allocation des ressources, une meilleure formation des enseignants, et des curricula adaptés aux besoins des communautés.

14. A humaniser le travail dans le secteur de la Zone franche en relisant le statut des entreprises pour y intégrer des gages de travail décent au profit des employés et ouvriers.




Les UST recommandent aux OSC :

15. De renforcer les actions collectives et plurisectorielles, y compris avec la diaspora, dans la résolution des problèmes sociaux.

16. D’intensifier les actions de formation civique et citoyenne dans tout le pays, y compris dans les milieux religieux.


Les UST recommandent aux opérateurs économiques et inspecteurs du travail :

17. De procéder à la déclaration des travailleurs à la CNSS et d’honorer effectivement les engagements y afférents.

18. De contrôler le tâcheronnat pour un respect strict des obligations sociales vis à vis des travailleurs.



Le comité de coordination des Universités Sociales du Togo



Lomé, le 26 octobre 2016


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