Pour Bakary Sambe, directeur de l'Observatoire des radicalismes et des conflits religieux en Afrique, une chose est sûre : « On n'a jamais vaincu une idéologie avec un code pénal ou une kalachnikov. » Jeune Afrique s'est entretenue avec lui en marge d'une conférence sur la lutte contre la radicalisation des jeunes sur internet, qui se tenait à Québec (Canada) en début de semaine.
Jeune Afrique : En 2016, l’Afrique de l’Ouest, qu’on croyait relativement à l’abri de la menace jihadiste, a payé un lourd tribut…
Bakary Sambe : [Il coupe] On fait comme si la région venait de découvrir ce que tout le monde appelle la « radicalisation », alors que ce phénomène est le fruit d’un processus remontant aux années 70 ! C’est à ce moment que cette bataille a commencé, pas maintenant comme on l’entend souvent. Et nous sommes en passe de la perdre pour l’instant.