par Cécile Kyenge
Cécile Kyenge, originaire de RDC, est députée européenne et ancienne ministre italienne de l'Intégration. Elle a été chef de la mission d'observation de l'Union européenne pour les élections au Burkina Faso, en 2015, et membre observatrice de la délégation du Parlement européen pour la présidentielle de 2016 au Gabon.
Se retirer des accords. Voilà le paradigme politique qui semble à l’ordre du jour. Ce qui est, il faut le dire, de la faute des Britanniques qui, avec la victoire du "leave" à leur référendum, ont ouvert le bal des abandons.
Quelle occasion en or pour de nombreux chefs d’État du continent, remontés contre l’eurocentrisme atavique, mais aussi désireux de gouverner de manière totalitaire. Si les Britanniques claquent la porte de l’UE, à quoi bon rester accroché à un accord contraignant avec la CPI qui, de surcroît, fait peser sur les dirigeants africains des risques de poursuites judiciaires ?
Selon les sortants, il n’est pas acceptable de devoir rendre des comptes. Sortir de la CPI, c’est, disent-ils, sortir de la logique colonialiste et se défaire du carcan paternaliste occidental.
Sur la lancée du Brexit, certains dirigeants africains ont donc essayé de promouvoir un Afrexit de masse, un retrait collectif des 34 États africains signataires du statut de Rome. C’était sans compter sur la perplexité d’autres pays africains et de la société civile qui, elle, milite pour le « remain ».... suite de l'article sur Jeune Afrique