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Politiques publiques : l’Afrique à l’épreuve de ses technocrates
Publié le mardi 8 novembre 2016  |  La Tribune Afrique


© Autre presse par DW
Gilbert Fossoun Houngbo, Togolais, ancien Directeur Afrique du PNUD, ex Premier Ministre au Togo, actuel Directeur adjoint au BIT


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«Confiez le désert à des technocrates, ils finiront par acheter du sable »... Pour ceux qui fréquentent les couloirs feutrés de la haute administration africaine francophone, il n’est pas rare d’entendre cette boutade attribuée à l’humoriste français Coluche, qui est parfois prononcée par des technocrates eux mêmes, souvent friands d’auto-dérision.


Pour autant qu'elle reflète une certaine forme de technocratie administrative qui aurait déployé sa toile dans les structures de pouvoir du continent, elle ne rend pas justice à la communauté de hauts fonctionnaires qui tiennent les rênes de la haute administration de l'Afrique et qui sont, pour la plupart, compétents et dédiés à leur tâche.

Peut-être est ce probablement à ce niveau que le bât blesse. Dotés du savoir technique, et des compétences de l'expert, souvent formés dans les meilleures écoles mondiales, le terreau technocratique africain souffre d'une maladie assez répandue : la paralysie par l'analyse.

Paralysie par l'analyse
Soumis à la pression périodique du politique -le ministre- les technostructures africaines ont imaginé depuis les indépendances des milliers de voies de contournement afin de favoriser le maintien du status quo et la préservation de leurs positions à travers un système de cooptation.

L'observateur peut ainsi se rendre à une réunion locale d' « anciens » de n'importe quelle école d'ingénieurs française pour se rendre compte que l'ensemble du spectre de la haute administration publique d'une nation ouest-africaine ou maghrébine peut y être représenté, incluant tous les départements ministériels.

Pour certains, primo-accédant aux gouvernements, la confrontation avec cette armée de l'ombre peut être déstabilisante, surtout pour les ministres issus du secteur privé.

Se trouver en effet face à une caste qui a survécu à nombre de prédécesseurs et attend patiemment son successeur peut être extrêmement violent. Abrité derrière le bouclier procédural et une forêt réglementaire souvent inintelligible pour le non-initié, le piège technocratique se referme souvent sur celui qui veut en braver la puissance.

Comme le veut l'adage selon lequel « tout dossier plongé dans une administration africaine subit une poussée de haut vers le bas égale aux habitudes dérangées », le réformateur dépensera une quantité d'énergie considérable à tenter de démêler l'écheveau bureaucratique et aura tôt fait de vouloir contourner la technostructure en créant un cabinet fort. Celui ci, pense-t-il, permettra alors de s'affranchir de la capacité de résistance des technocrates. Cette tentative, disons le d'emblée, est le plus souvent vouée à l'échec. Les administrations, notamment d'inspiration coloniale francophone et jacobine, ne reconnaissent par les cabinets, seul compte pour eux le pouvoir intangible et immuable, celui qui leur a permis d'être aux commandes.
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