352 hectares (ha) sont au cœur d’un bras de fer entre les collectivités des villages de Masouhoin, Atchanté, Klévé, et Kélégouvi et des représentants du gouvernement togolais.
Ces collectivités, dont les propriétés (d’une superficie de plus de 900 ha ) ont été déclarées d’utilité publique par le décret n°77-83 du 29 mars 1977, revendiquent le droit d’exploiter les 352 ha qui leur ont été retrocédés le 05 avril 2004 par l’arrêté n°042/MUL/DGUH/ du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Si la cause semble entendue, l’attente et les nombreux blocages administratifs entament la patience des bénéficiaires qui ont décidé mercredi dernier de donner de la voix.
« Nous ne voulons plus qu’on vienne morceler notre terrain. On nous a suffisamment expropriés pour construire le stade, le siège de la Ftf, les centres de santé, sans qu’on ne soit indemnisé. Et aujourd’hui on continue encore. Nous voulons récupérer notre bien, notre terrain, le seul héritage, la seule richesse qui nous reste aujourd’hui. Nous le ferons. Peu importe ce qui peut nous arriver », confie ainsi un propriétaire au site d’information IciLomé.
« Nous demandons à l’Etat de nous rétrocéder nos terrains qu’il a expropriés il y a 40 ans », appuie Komi Kowuvi, membres des 76 collectivités victimes de l’expropriation.
Les plaignants dénoncent principalement les « militaires » et « agents de gendarmerie » qui les empêchent de mener des travaux de lotissement sur les terrains retrocédés bien qu’ils soient en possession de décisions, de réquisitions, d’ordonnances voire du plan de lotissement approuvé par la direction de l’Urbanisme et de l’Habitat. « A chaque fois, on est surpris de voir des individus se réclamant de l’Etat venir morceler le terrain à des fins que l’on ignore. On nous refuse toute opération sur le terrain. Nous, nous allons procéder au lotissement du terrain, même au risque de notre vie. On est prêt à en mourir. C’est fini. Maintenant plus personne ne touchera à notre terrain. Les 352 ha 66 a 44 ca restants nous appartiennent », déclare, déterminé, Koudolo Amevon, porte-parole des collectivités propriétaires.
De quoi alimenter les discussions lors du forum national sur le foncier qui s’ouvre le 6 décembre prochain à Lomé.