Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Combat du Peuple N° 880 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

La quadrature du cercle/Main basse sur le pouvoir judiciaire: Aboudou ASSOUMA, le fossoyeur en chef des réformes de la Justice au Togo
Publié le jeudi 10 novembre 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Parfait
M. Abdou ASSOUMA, Président de la Cour Constitutionnelle


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier



C’est avec un pincement au cœur qu’au nom de l’intérêt général, nous avons fait le choix de sacrifier une amitié vieille de plusieurs années sur l’autel de la rigueur professionnelle après une sérieuse et longue enquête de fond. Nous avons accepté de jeter ce pavé dans la mare parce que notre métier l’exige. Oui, tout journaliste qui se respecte a le devoir de combattre les abus de toutes sortes dans la société. En l’espèce, nous sommes face à un dilemme parce qu’en définitive, confrontés à un phénomène qui se définit comme l’art de vouloir une chose et son contraire à la fois. Ceci dit, venons-en au fait.

Quelques années après son arrivée au pouvoir, le Président Faure GNASSINGBE a cru comprendre qu’il ne pourra pas bâtir une démocratie digne ce nom au Togo s’il n’initie pas une profonde réforme du pouvoir judiciaire dans notre pays. C’est ainsi que le vaste chantier de la réforme de notre justice a vu le jour. Mais, après plusieurs années d’efforts et malgré les milliards engloutis avec l’aide de nos partenaires économiques notamment le PNUD, nous sommes désormais confortés dans le sentiment que lesdites réformes piétinent et pataugent dans la boue parce qu’elles ont du plomb dans les ailes.

Il est donc temps de faire, à grands traits, le point. Il ne s’agit pas d’un bilan exhaustif avec des données précises susceptibles de fournir des détails sur tous les goulots d’étranglement. Le bilan mitigé de cette réforme est lié à un facteur essentiellement humain. Certes, de nombreux textes ont été revisités, modernisés et remis au goût du jour ; de nombreuses lois ont été modifiées ou carrément réécrites. L’une des toutes dernières reste incontestablement le code pénal et tout ce qui gravite autour. C’est des avancées indéniables. Mais tout le reste se joue ailleurs parce que malgré toutes ces innovations, les mentalités demeurent les mêmes parmi les magistrats fidèles à ASSOUMA.

Le vrai problème est factuel et est incarné par la volonté farouche d’un seul homme qui s’est érigé en empêcheur de tourner en rond, en d’autres termes, en incontournable fos-soyeur en chef de la Justice.

Cet homme, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’appelle M. Aboudou ASSOUMA. Il n’est un inconnu pour personne puisqu’il occupe depuis de nombreuses années le poste prestigieux de président de la Cour Constitutionnelle. Les griefs que nous lui faisons ne sont pas liés à ses hautes fonctions, mais ils sont relatifs à sa façon tentaculaire de vouloir tout régenter dans l’ombre selon ses humeurs et ses intérêts.

Pour mieux éclairer la situation, il y a lieu de faire une petite rétrospective :

Le nom de M. ASSOUMA est intimement lié à l’historique événement du 05 octobre 1990. Il était à l’époque Procureur de la République et on l’avait souvent accusé d’avoir autorisé l’intervention des forces de sécurité dans la grande salle du Palais de la Justice au cours du mémorable procès Logo-Doglo. Il était considéré à tort ou à raison comme le déclencheur sinon le catalyseur du soulèvement populaire du 05 octobre 1990. Quelque temps plus tard, en guise de récompense, il fut nommé Ministre délégué à la Défense dans le gouvernement KOFFIGOH. Malheureusement, un incident scandaleux l’a contraint à quitter le Gouvernement sur la pointe des pieds. En effet, il fut surpris en train d’enregistrer les débats en conseil des Ministres pour faire un compte rendu fidèle au feu Président EYADEMA.

Il avait alors connu une traversée de désert qu’il a vite surmontée. Son secret c’est d’avoir organisé, après cet épisode, la mainmise sur la justice. D’abord, il avait créé un syndicat des Magistrats qui faisait et défaisait les carrières. Ce qui fait que beaucoup de magistrats lui restent redevables et lui doivent obéissance. En somme, les membres de ce syndicat avaient droit à tout, à tous les passes droits, à tous les privilèges et à toutes les promotions, même les plus indues. M. ASSOUMA fonctionnait et fonctionne comme une araignée qui tisse patiemment ses toiles. Ce Togolais d’origine nigérienne a terrorisé et bloqué tous les Gardes des Sceaux, Ministres de la Justice qui se sont succédés depuis les années 90. Cet homme rumine une haine tenace envers tous ses adversaires. Il n’en démord jamais.

Il est profondément vindicatif. Rien ne peut se faire sans lui. Il est présent partout et intervient à tous les niveaux sans distinction ni limitation. Il est tout le temps au téléphone en train de mettre la pression sur tous les magistrats quel que soit leur rang. Il leur donne des ordres ou des instructions pour infléchir une décision dans le sens qui lui est favorable même en violation du droit. Sa maison transformée en Ministère de la Justice bis ne désemplit pas. Il n’hésite pas à y convoquer tous les magistrats de tous les grades pour les écouter. Rien ne lui résiste. Il est capable de mettre quelque fois un véto contre les décisions qui ne lui plaisent pas surtout dans les dossiers juteux.


Il est insatiable. M. ASSOUMA est un virus qui gangrène la Justice togolaise. Sa capacité de nuisance est inégalée. De sorte que personne n’ose l’affronter. Tous les Gardes des Sceaux qui se sont succédés à la tête de ce Département peuvent porter témoignage s’ils sont un tant soit peu courageux et honnêtes. Ils ont tous eu à se plaindre de lui lorsqu’ils étaient aux affaires. Aucune réforme ne peut aboutir si cet homme n’est pas rappelé à l’ordre puisqu’il constitue, à lui seul, un puissant frein à toute modernation. Il fait trop d’intrusions dans les affaires de la Justice et même dans d’autres Départements. Son comportement est synonyme d’entraves graves au bon et libre fonctionnement de notre justice.

Au Combat du Peuple, nous n’avons rien contre l’homme. Notre rôle, c’est de débusquer le lièvre. Nous voulons qu’il cesse d’empêcher les Magistrats de travailler en toute sérénité au nom du peuple togolais. Car, en réalité, M. ASSOUMA a pris la Justice togolaise en otage. Il s’en vante à qui veut l’entendre. La grande et lancinante question est la suivante : est-ce que le Président Faure GNASSINGBE sait que M. ASSOUMA défait tout ce qu’il fait ? Est-ce que le Chef de l’Etat sait que M. ASSOUMA se comporte comme un joueur qui tire par derrière les maillots de ses coéquipiers pour les empêcher de marquer des buts ?

Nous doutons que le Président soit correctement informé puisque ASSOUMA est craint. Il est craint parce qu’il donne l’impression d’agir avec la caution du Président. Le Président, à notre avis, ne peut pas vouloir une chose et son contraire à la fois. Il doit donc savoir que M. ASSOUMA fait du tort à la République dont il est le Président. Trop, c’est trop. Il faut arrêter l’hémorragie. Pour réussir la réforme, il faut la faire contre ASSOUMA qui doit rester dans sa sphère et s’occuper de son job. Il doit cesser ses agissements souterrains et illégaux. Il ne peut pas être le boulet d’un système auquel il appartient. Ce genre de clivage est périlleux pour lui-même et dangereux pour le pouvoir.

En voulant absolument être le gardien du temple, il constitue un obstacle pour le droit dans notre pays, puisque la Justice est l’un des trois piliers de la démocratie partout dans le monde.

Si rien n’est fait, c’est donc la quadrature du cercle et tout porte à croire que le Président de la République doit se rendre à l’évidence parce qu’il n’a aucun intérêt, dans le contexte actuel, à laisser faire et à se comporter comme un conducteur qui regarde tout le temps dans le rétroviseur. Il ne peut pas continuer à vivre sur le passé avec tous les succès à son actif. Il a déjà suffisamment fait ses preuves pour ne plus dépendre d’un soi-disant faiseur de roi. Les succès du Président Faure sont significavement reconnus partout dans le monde. Il doit, de ce fait, consolider ses acquis et aller résolument de l’avant. il est attendu sur ce plan.


Il est temps et vraiment grand temps pour que M. ASSOUMA laisse la Justice respirer au lieu de chercher coûte que coûte à la manipuler et l’étouffer. Il doit cesser d’être le mauvais génie du Président. Il en va de l’avenir de la République. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Rodrigue

... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


 Commentaires