Le Vatican a rendu publique lundi 21 novembre la lettre apostolique « Misericordia et Misera » signée la veille par le pape François lors de la clôture du Jubilé de la miséricorde et dans laquelle il tire les leçons de cette année qui, à ses yeux, « ne peut être une parenthèse dans la vie de l’Église ».
Loi et miséricorde
« La miséricorde ne peut être une parenthèse dans la vie de l’Église, mais elle en constitue l’existence même, qui rend manifeste et tangible la vérité profonde de l’Évangile », affirme le pape François dès le début de sa lettre apostolique.
Partant de la rencontre entre la femme adultère et Jésus, il souligne combien ce passage de l’Évangile ne met pas au centre « la loi ni la justice de la loi, mais l’amour de Dieu qui sait lire dans le cœur de chacun, pour en saisir le désir le plus caché, et qui doit avoir le primat sur tout ».
«La misère du péché a été recouverte par la miséricorde de l’amour », explique-t-il, soulignant qu’«aucun d’entre nous ne peut poser de conditions à la miséricorde. Elle demeure sans cesse un acte gratuit du Père céleste, un amour inconditionnel et immérité. Nous ne pouvons donc pas courir le risque de nous opposer à l’entière liberté de l’amour par lequel Dieu entre dans la vie de chacun».
Conversion pastorale
Après la clôture du Jubilé, François exhorte donc l’Église à « continuer avec fidélité, joie et enthousiasme, à faire l’expérience de la richesse de la miséricorde divine ». «Nos communautés pourront rester vivantes et dynamiques dans la mission de nouvelle évangélisation dans la mesure où la “conversion pastorale” que nous sommes appelés à vivre sera imprégnée chaque jour de la force rénovatrice de la miséricorde, explique-t-il. Ne mettons pas de limites à son action ; n’attristons pas l’Esprit qui indique toujours des chemins nouveaux pour annoncer à tous l’Évangile du salut».
Dimanche de la Parole de Dieu
Soulignant l’importance de la Parole de Dieu pour entendre le message de miséricorde, le pape insiste à nouveau sur l’importance de l’homélie et rappelle l’importance pour les communautés de la lecture de la Bible. Il propose ainsi la célébration, un dimanche dans l’année liturgique, d’« un dimanche entièrement consacré à la Parole de Dieu pour comprendre l’inépuisable richesse qui provient du dialogue permanent entre Dieu et son peuple » et en appelle à la « créativité (…) pour enrichir ce moment par des initiatives qui stimuleront les croyants à être de vivants instruments de transmission de la Parole ».
Missionnaires de la miséricorde
Se félicitant de l’expérience des « Missionnaires de la miséricorde », ces confesseurs qu’il avait institués comme, le pape décide de pérenniser ce « ministère extraordinaire » qui demeure donc « jusqu’à plus ample informé, comme signe concret que la grâce du Jubilé est toujours vivante et efficace partout dans le monde ». Le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation est chargé de les accompagner « et de trouver les formes les plus adaptées pour l’exercice de ce précieux ministère ».
Avortement
Lors du Jubilé, le pape avait concédé aux Missionnaires de la miséricorde la faculté d’absoudre le péché d’avortement, jusque-là réservé aux seuls évêques. « Pour qu’aucun obstacle ne s’interpose entre la demande de réconciliation et le pardon de Dieu, je concède à tous les prêtres, à partir de maintenant, en vertu de leur ministère, la faculté d’absoudre le péché d’avortement », décide donc François tout en rappelant que « l’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente».
«Cependant, je peux et je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père », explique-t-il.... suite de l'article sur Autre presse