C’est à croire qu’il comprend couramment l’italien, mais il n’en est rien.
Et pourtant le Président du Togo, Faure Gnassingbé ne rate pas d’occasion pour assister au plus prestigieux et plus cher des théâtres au monde qui a lieu à la Scala de Milan.
Le 7 décembre passé, il y était encore et heureusement que le spectacle est traduit en français. Seul « noiro » parmi les sommités blanches, Faure Gnassingbé a certainement pu se flatter de compter parmi la crème des sommités du monde.
Il avait l’habitude d’y aller, et très peu de togolais le savaient. Cette fois, c’est la chaîne Arte qui l’a trahi à travers les images du spectacle qu’elle diffusait en directe.
Cette pièce qui a fait déplacer le chef de l’Etat du Togo de Paris à Milan est titrée « La Traviata », jouée par Diana Damrau sous la direction de Daniele Gatti, et mise en scène par Dmitri Tcherniakov.
Le principe pour un chef d’Etat d’assister à un spectacle ci cher soit-il ne cause a priori aucun problème majeur. Au contraire, cela donnerait la preuve que ce dernier a du goût pour la culture, pour l’épanouissement de son être.
Mais le scandale dans le cas de Faure Gnassingbé vient de ce que ce dernier se promène en avion pour assister à des spectacles coûteux au moment où le front social est plus qu’aigüe dans son pays.
Au moment où, pour de petites primes que réclament les enseignants, l’on est obligé de fermer les écoles, des jours durant. Au moment où, les hôpitaux et centres de santé sont fermés pour cause de grève.
Mais le plus scandaleux encore vient de ce que depuis bientôt neuf ans qu’il est au pouvoir, Faure Gnassingbé n’a promu aucune activité culturelle digne de ce nom au Togo. Pas de salle de spectacle construite, pas de troupe théâtrale promue…Rien !
Au contraire, les artistes et acteurs de la culture sont laissés pour compte à leur triste sort. Le fonds d’aide à la culture annoncé tambours battants n’est qu’un leurre.
Il nous était annoncé, il y a quatre ans, la mise en place d’un théâtre national, lui aussi a vite fait de prendre de l’eau faute de moyens et de stratégie de fonctionnement.
Au final, l’artiste au Togo est englué dans sa tour d’ivoire, sans marge de manœuvre ni opportunité d’éclore son talent.
L’on penserait volontiers que nos dirigeants n’ont aucune conscience de l’impact de la culture sur l’épanouissement de l’être et même sur le développement harmonieux durable d’un Etat.
Mais lorsque dans un tel contexte, un peuple voit son président se promener de capitale en capitale pour assister à des spectacles à des coûts de millions, alors un problème sérieux se pose.
Le Chef de l’Etat du Togo a-t-il réellement conscience qu’« Après tout, le développement de la personnalité étant le but suprême de la civilisation, l’homme ne sera en paix avec lui-même que lorsqu’il aura appris à porter la même attention à la science, à l’art et à la religion » ?
Que cet équilibre, ce triptyque consubstantiel science – art – religion qui conditionne aux yeux d’Axis Carrel le développement humain durable, doit être le schéma directeur qui sous-tend les plans et programmes de développements de tout dirigeant ?
Le chef de l’Etat du Togo sait-il que c’est à lui qui élabore les priorités dans la gestion des affaires de l’Etat d’inclure tous ces paramètres dans son schéma de gouvernance ?
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Faure Gnassingbé agit comme s’il était chargé simplement de jouer au rôle catalytique au sommet de l’Etat et que c’est à quelqu’un d’autre qu’il revient de s’occuper des défis qui se posent au pays et au peuple. Incroyable.
Quelle fierté un chef d’Etat peut-il tirer en traversant des milliers de kilomètres pour assister à un spectacle aussi coûteux que celui de la scala au moment où dans son propre pays il n’existe aucune bribe de salle de spectacle ?
Le chef de l’Etat du Togo est donc le seul dans ce pays à avoir droit à l’épanouissement personnel, au plaisir, au loisir et à la détente heureuse !!!!
Qu’il en juge par lui-même. Mais ce qu’il est en train de servir au peuple togolais nous pousse à lui reproduire cet article que nous avions écrit il y a 7 ans sur la problématique de la place des arts et de la culture dans le processus de développement de l’Afrique.
QUELLE PLACE POUR LA CULTURE ET LES OEUVRES D’ART DANS LE POCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE ?
Depuis les premières heures de l’histoire de l’homme, les grandes civilisations se sont révélées à la face du monde grâce à leurs œuvres d’art, à leur culture et leurs vertus morales et spirituelles qui représentent l’âme de tout peuple.
Tant que l’Afrique ne s’appuiera sur ses authentiques richesses artistiques et culturelles pour asseoir les socles de son développement, sa mue sera toujours à pas de sénateur.
Autant elle bat aujourd’hui le regrettable record des conflits armés, de la pauvreté, des IST/SIDA, autant son avenir sera fondamentalement lié à cet indispensable changement radical d’orientation politique rythmée par un entretien des valeurs morales et spirituelles, par une culture du beau et d’esthétique.
L’environnement politique, économique, social et culturel dans lequel l’artiste plasticien évolue dans la plupart des pays africains est loin des plus enviables. Si ce ne sont des guerres civiles, des conflits armés ou le marasme économique qui étouffent la création artistique, ce sera donc la « discrimination » délibérée – ou inconsciente peut-être des politiques à l’égard des artistes qui l’englue dans sa tour d’ivoire.
Il n’est un secret pour personne, sauf de polichinelle, que dans bon nombre de pays africains ou même d’autres continents, les portefeuilles ministériels de la culture et des loisirs dont dépendent les arts visuels occupent très souvent la dernière place dans la répartition des budgets des Etats.
L’essentiel est certes consacré à la santé, à l’éducation mais aussi et surtout à la défense et à la sécurité. La prolifération des armes sur le continent en porte foi.
Il est aussi un fait peut-être élémentaire, mais combien expressif, que dans la hiérarchisation des informations à la télévision, à la radio ou dans la presse écrite, les reportages relatifs aux arts visuels et à la culture sont positionnés en dernier.
Et les critiques d’art plastiques, eux qui servent de relais entre le plasticien et le public, se font compter au bout des doigts sur le continent. Le résultat, un très faible taux d’intérêt du public pour les œuvres d’art.
Cette marginalisation dont souffre l’artiste plasticien ne cause a priori aucun problème particulier, sauf qu’elle offre matière à réflexion.
En ce 21éme siècle où le monde se planétarise et se marque par une concurrence impitoyable, une compétition aiguë dans tous les domaines de la vie, qu’a l’Afrique de mieux à donner sur la place du marché mondial ?
De quel instrument authentique dispose-t-elle pour affirmer son identité ? Sur quel critère crédible peut-elle s’appuyer pour assurer son développement ?
Considérons ici le développement dans son sens générique qui sous-tend et focalise toute la dynamique de l’action humaine aussi bien dans l’économique, le social que le culturel.
Il serait sans doute pénible de répondre à ces interrogations sans recourir un tant soit peu à certains monuments et vestiges qui ont fait et font encore l’histoire des grandes civilisations du monde.
L’âge de la pierre taillée, l’âge de la pierre polie, voilà déjà deux épisodes essentiels de l’histoire de l’homme qui ont marqué de façon substantielle, déterminante et pérenne le vécu de l’humain dans son parcours évolutif à travers le temps et l’espace.
Il s’agissait en ces temps-là, devant la précarité des biens immédiats que lui (l’homme) offrait la nature bienfaisante, de créer les conditions de sa propre évolution, de son développement.
Ce verbe « créer » alerte si bien sur l’un des actes essentiels qui modulent le mouvement du monde.
L’on retient de l’Egypte pharaonique dont la civilisation et les acquis culturels ont largement dominé le monde entier par sa diversité et son impact économique, l’image immortelle des pyramides et des représentations picturales qui traduisent à suffisance toute la morale religieuse et les principes cardinaux sur lesquels reposait la vie de ce peuple.
Est-il possible aujourd’hui d’identifier autrement la Grèce antique que par les grandes œuvres architecturales, artistiques et littéraires particulières à la civilisation grecque ?
Peut-on un jour parler du 16ème siècle, sans faire référence au grand mouvement artistique d’Italie dont l’impact économique et culturel sur Europe ne fait plus l’ombre d’aucune critique aujourd’hui ?
Le clergé du 21ème siècle révèle encore par le décor de ses édifices, les tenues d’apparat des Prélats et les instruments de cultes, l’inimitable génie créateur des grands esprits des premières heures de l’église romane. Ils sont multiples ces exemples éloquents qui répondent sans ambages à ses interrogations.
Il s’en dégage d’ailleurs une constante, seul le non déjà vu, le non déjà connu, le non déjà vécu excite la curiosité, l’intérêt. Innover, créer se pose alors comme la condition première du développement.
A l’étape actuelle de l’évolution du monde, l’Afrique semble être en dette d’innovation, de création ou plutôt en dette d’orientation ou du choix des repères substantiels de son développement.
« Après tout, le développement de la personnalité étant le but suprême de la civilisation, l’homme ne sera en paix avec lui-même que lorsqu’il aura appris à porter la même attention à la science, à l’art et à la religion ».
Cet équilibre, ce triptyque consubstantiel science – art – religion qui conditionne aux yeux d’Axis Carrel le développement humain durable, semble ne préoccuper outre mesure les décideurs africains.
Eux qui élaborent les priorités dans la gestion des affaires des Etats et donc de ce fait, pasteurs des peuples, s’y intéressent assez moins. Conséquence ; une scission visible entre politique, artiste, scientifique, culturel et religieux.
Chacun dans son domaine tire son épingle du jeu. Et les arts visuels manifestement tiennent dans ce circuit le diable par la queue.
Que signifie aujourd’hui être artiste peintre, sculpteur, ou designer dans une société où la misère, la pauvreté, les conflits, le besoin du pain… restent encore vivaces ?
Sur un continent où la carte artistique elle-même reste à faire, où le sens de l’effort et la recherche du pertinent sont annihilés ?
Le contexte est tel que l’artiste est réduit au statut de figurant dont les œuvres ne sont utiles que pour remplir les galeries et les musées eux-mêmes en panne de visiteurs.
Devant ces pesanteurs qui pèsent lourdement sur la culture en général et les arts visuels en particulier il y a, à n’en plus douter, un sérieux travail à faire.
En réalité le secret, s’il en est un, c’est qu’il n’existe pas un monde des arts à part, un autre de la politique à part, de la science à part, de la religion à part…
Toutes ces disciplines et bien d’autres encore se regroupent autour d’un substratum commun dont le point focal reste l’homme ; l’homme en tant qu’être doué d’intelligence et d’imagination donc capable de tout selon l’orientation qu’il donne à sa vie.
Léopold Sédar Senghor était un excellent poète et homme de culture, il n’a pas été vacillant en politique. Il représente plutôt aujourd’hui une référence pour l’intellectuel africain ; mais aussi pour le paysan, la ménagère, le traditionnel dont l’horizon culturel se limite aux coutumes et mœurs du village.
Wiston Churchill, cet émérite politique britannique est l’auteur de l’essai Painting is a pastime, une œuvre dans laquelle il raconte comment la peinture lui a été bénéfique dans son comportement d’homme d’Etat et comment elle a contribué à son heureux équilibre.
« Heureux les peintres, y écrivait-il, car ils ne seront jamais solitaires. Lumière et couleur, paix et espérance leur tiendront compagnie jusqu’à la fin du jour ».
L’équilibre, l’espérance et la paix ne sont-ils pas des projecteurs qui éclairent les routes ténébreuses du développement ?
Les politiques africains dont les discours sont régulièrement truffés de termes « paix », « développement durable », »démocratie »… sont peut-être mieux indiqués pour répondre à cette interrogation.
Il est convenable cependant de découvrir qu’en termes du développement au sens d’épanouissement vertueux de l’homme, le chemin le plus court pour obtenir le maximum avec le minimum est d’investir dans l’esthétique, le visuel, car c’est des valeurs culturelles, morales et esthétiques que naît, évolue et se préserve l’histoire ou bien mieux, l’âme de tout peuple.
Il se pose là, véritablement un problème de réorientation ou davantage de rééquilibrage des politiques culturelles en Afrique.
Il se pose aussi la problématique de l’engagement de l’artiste ; de son utilité dans la société.
Comment pourrait-on lui accorder crédit et l’accompagner dans sa création s’il ne convainc pas par la pertinence des thèmes abordés dans ses œuvres, par la qualité qui touche d’emblée la sensibilité d’autrui ?
S’il ne s’explique pas pour se faire comprendre ? S’il ne se rend pas indispensable en créant le besoin ? Là encore le problème reste entier.
La création artistique se couvre en réalité d’une certaine magie. Depuis toujours, les artistes sont considérés comme des rêveurs du fait des mythes qui entourent leurs activités de création.
Toujours en retrait, peu enclin au bruit et plongés constamment dans la concentration, la méditation, dans la chaux, les tubes de couleurs, les cartons, le bois, les matières de récupération inutiles aux besoins humains, pour enfin pondre un tableau dont on ne comprend pas forcément le message, donc l’utilité. Carence visible de communication !
On sait que dans le processus de la communication, le sujet récepteur (ici le public), ne peut entrer en possession du sens du message – ce que véhicule un tableau par exemple- que dans la mesure où il dispose au préalable d’un vouloir et d’un pouvoir-accepter, autrement dit s’il peut être défini par un certain type de compétence réceptive que viserait finalement l’émetteur (ici l’artiste) dans sa création.
Un tableau peint devrait beaucoup moins être un simple faire-plaire ou un faire-savoir qu’un faire-faire ou un faire-agir.
Il devrait provoquer un déclic de l’action, un questionnement, une réflexion, une méditation ; un instrument de curage des cerveaux, d’éveil de la conscience sur le vivre de l’être.
Malheureusement, le public peu éduqué et l’artiste peu outillé pour faire communier ses œuvres ont sérieusement réduit cette complicité indispensable à leur cohabitation.
Mais l’artiste plasticien ne demeure pas moins incontournable à la société, à la vie.
L’art constitue nous l’avons souligné, un facteur déterminant dans le rétablissement d’équilibre et d’épanouissement. L’émotion esthétique est un besoin peut-être élémentaire mais inhérent à la nature humaine.
Quand l’homme travaille dans la liberté et dans la joie d’une harmonie foncière, les objets qu’il produit se revêtent naturellement d’une beauté spontanée. Cela se vérifie dans tous les domaines de la vie.
Le sens esthétique comme le sens moral sont donc des repères qui indiquent le degré de santé et d’évolution d’une civilisation.
Le comportement d’un dirigeant diffère selon qu’il a l’habitude ou non de se baigner dans les rayonnements de l’art (le président Senghor en est encore l’une des preuves à considérer).
D’où l’intérêt pour l’homme, davantage encore pour le dirigeant, du fait de l’empreinte qu’il laisse sur la société, de jouir de l’ambiance bénéfique que crée la présence d’objets harmonieux, d’objets d’art.
La nouvelle psychologie démontre aujourd’hui que bien des acquisitions intuitive, spirituelle et intellectuelle surgissent par une sorte de grâce, dans un état de passivité et de détente heureuse.
Et parmi les voies favorables à ces acquisitions figure en bonne place le spectacle de l’art. Les touristes dans les musées ou les estivants au bord de la mer sur une plage ensoleillée savent bien la profusion de grandeur et le potentiel d’esprit dont ils se chargent pour mieux affûter leurs aptitudes mentales.
Sur un tout registre, un festival des arts génère nécessairement, rien que par la seule présence massive d’étrangers, des intérêts immanquables à la fois pour les citoyens que pour le pays lui-même en termes de revenues.
La montée flamboyante et particulière que connaît le sens esthétique dans les sociétés modernes est à ce titre instructive.
Un nouveau courant d’idées et de réalisation désigné sous son vocable anglais « industrial design » ne tolère plus dans l’industrie que des fabricants de qualité irréprochable, sous un aspect qui satisfasse le bon goût et le sens esthétique » grâce à la fusion heureuse de la fonction et de l’apparence qui suggère.
Le degré d’implication des « industrial designers » dans l’économie des pays dits développés ne fait plus l’ombre du doute. Il est vrai, l’Afrique ne dispose pas d’industrie ; et l’on peut bien trouver mal venue cette allusion à l’esthétique industrielle.
Mais ce qui dans notre entendement compte, c’est moins l’acquis que l’élan, l’état d’esprit.
Il est certain que l’artiste africain à qui échoit le devoir de reconstituer le réel, d’éduquer en touchant par ses œuvres la sensibilité humaine, se trouve plus que jamais devant un défi : se hausser comme acteur de développement ou périr.
Immense tâche, difficile mission, dira-t-on ! Car les infrastructures de promotion culturelle et artistique sur le continent s’érigent de plus en plus en des foyers d’enrichissement personnel où les coordonnateurs s’organisent en réseau pour détourner à volonté les financements extérieurs destinés à éclore le domaine ; en des foyers où le sentiment partisan prend souvent le pas sur l’esprit d’objectivité.
Abstraction faite à tout jugement de valeur, à tout esprit de critique, on constate assez souvent que nombre de rencontres artistiques et culturelles sur le continent s’organisent avec une effarante complaisance.
Tout se fait entre ami (es) de sorte que les prix décernés restent toujours dans le circuit. Malheureusement le phénomène est récurrent et persistant.
A quand le dénouement pour libérer objectivement les énergies et promouvoir les vrais talents ?
Certains génies se sont certes affirmés sur le continent et des espaces de promotion culturelles comme la biennale des arts contemporains de Dakar s’illustrent en indicateurs encourageants ; mais cela suffit-il pour rassurer quand on sait que les talents qui y sont promus se monnaient ailleurs qu’en Afrique !
Quand on sait qu’à côté, l’immense majorité des néophytes de l’art stagnent encore à l’étape embryonnaire ! Que le cocon, la gangue, reste à casser pour faire prendre à l’art plastique en Afrique une coloration réellement industrielle !
Les politiques, les journalistes et promoteurs culturels, les critiques d’art doivent se voir interpellés. Il n’est plus question d’actions isolées, individuelles qui, bien que parfois très pertinentes, sont aussitôt happées et noyées dans l’insouciance et l’ignorance collectives.
Il est bien question, maintenant, d’engagement dynamique et collectif impliquant une action synergique à la fois des politiques, des promoteurs culturels, des critiques d’art et des artistes eux-mêmes pour assurer au public une initiation de base à l’esthétique, pour infuser aux sociétés africaines toute la dimension supérieure de la plastique dans le vécu quotidien de l’homme.
Le résultat attendu, un intérêt plus expressif du public pour les œuvres d’art, une création artistique plus vibrée et plus inspirée, une civilisation africaine plus élevée et assainie, une Afrique plus responsable et compétitive.