Le feuilleton sur les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara ne finira de produire des épisodes aussi étonnants les uns que les autres. Le principal accusé dans cette affaire, Mohamed Loum alias Tomety Toussaint, revient aujourd’hui avec une histoire de complot visant à éliminer sa personne à la prison civile de Kara, où il a été finalement transféré l’année dernière. Il craint visiblement pour sa vie.
Vendredi 18 novembre 2016, aux environs de 14 h 15, des jeunes se sont introduits dans la cellule de Mohamed Loum. Ils ont voulu en découdre avec lui, selon son témoignage. « Je dormais quand ils sont rentrés dans la cellule. Ils ont voulu commencer par me battre. N’eut été la détermination d’autres prisonniers qui sont intervenus en ma faveur, je ne sais pas où je serai aujourd’hui », a-t-il confié. Ce mouvement de jeunes à l’intérieur de la prison civile de Kara pour en finir avec Loum n’est pas le premier.
«Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Je ne sais pas ce que je leur ai fait, mais ils veulent en finir avec moi. Je suis en danger ici », a-t-il ajouté. A l’en croire, le lendemain, c’est-à-dire le samedi 19 novembre, le même groupe de jeunes a une fois encore tenté de s’en prendre à lui. Cette fois-ci, dans la douche. « J’ai encore réussi à leur échapper », a-t-il dit. Dix (10) jours avant, il a aussi échappé à cette tentative d’élimination physique de sa personne.
La tournure que prennent les choses a amené Loum à avoir recours au Procureur de la République, Essolisam Poyodi, premier responsable de l’enquête sur les incendies des marchés de Lomé et de Kara. Mais ce dernier n’a eu pour réflexe que de le renvoyer chez le Procureur de la ville de Kara, El Hadj Babayara. Celui-ci n’a pu faire grand-chose. Le problème demeure toujours.
« J’ai dû leur parler également de mon état de santé qui se dégrade au jour le jour. J’ai une hémorragie virale. Aussi, je ne vois plus bien. Je suis sérieusement malade. Ils le savent tous, mais ils ne font rien », a-t-il indiqué, tout triste. Ses avocats, Mes Célestin Agbogan, Alognon et Amékudi sont également intervenus pour qu’il bénéficie des soins de santé adéquats, mais toujours rien. Mohamed Loum dit ne pas comprendre le silence du Procureur de la République, Essolisam Poyodi. Pour lui, c’est le procureur seul qui peut décanter cette situation.
Sentant sa vie en danger, Loum estime que pour sa sécurité, il n’est plus question qu’il reste pensionnaire de la prison civile de Kara. « Je suis abandonné ici. Il faut me faire sortir de la prison de Kara. Même quand ma mère vient, c’est difficilement qu’elle arrive à me voir. C’est comme un complot organisé contre moi », s’est-il plaint. Il fait appel à l’opinion publique internationale, aux défenseurs des droits de l’Homme de revoir son cas.