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HCRRUN pourquoi? La réconciliation au Togo a du plomb dans les ailes
Publié le lundi 5 decembre 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Emmanuel Atcha
Nouvelle conférence de presse du HCRRUN sur ses activités
Lomé, le 07 juillet 2016. Cité de l`OUA, siège du HCRRUN. Les trois premiers responsables du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l`Unité nationale ont de nouveau rencontré la presse pour lui exposer les grands traits de son Atelier sur les réformes politiques et institutionnelles de la mi-juillet 2016. La Présidente du HCRRUN, Awa-Nana Daboya, a profité de l`occasion pour livrer sa part de vérités sur les contours de la proclamation des résultats de la présidentielle de juin 1998.


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Mme Awa NANA est-elle à la hauteur de sa mission?

Au lendemain des douloureux événements de 2005, après le décès du Président EYADEMA et consécutivement à l’élection contestée par l’opposition, le Président Faure GNASSINGBE, une fois installé dans son fauteuil, avait pris l’initiative louable de mettre en place une commission spéciale d’enquête pour investiguer sur les causes réelles des violences qui ont émaillé cette période charnière qui avait failli faire tout basculer. Cette commission dénommée « Commission KOFFIGOH » a suscité un lever de bouclier de la part des adversaires politiques de KOFFIGOH pendant la transition. Ces derniers ont systématiquement jeté leur dévolu sur ladite commission qu’ils ont voué aux gémonies et à la vindicte populaire avant même le début des investigations. Et pourtant, cette commission était composée des hommes de qualité déterminés à faire la lumière sur la réalité des faits c’est-à-dire la vérité historique.

Après près de six (6) mois de travail acharné, le rapport final a été remis au Président de la République.

Mais, au grand étonnement des membres de cette commission, aucune suite n’a été réservée aux recommandations pertinentes qui ont été faites. Et pour cause.

Les protagonistes de la scène politique n’étaient pas d’accord, pour des raisons diamétralement opposées, sur le contenu du rapport. En clair, aucune partie ne veut s’assumer. L’opposition refuse et continue de nier et de réfuter les actes de vandalisme, de violences et les assassinats de ses miliciens qui avaient agi sur ordre, de façon organisée et concertée.

Le pouvoir, pour sa part, ne voulait pas admettre que les forces de sécurité et de défense ont fait usage de ripostes disproportionnelles face aux déchainements violents observés sur le terrain. Et c’était donc l’impasse. Personne ne veut céder. Et le terrain s’y prêtait. C’était tout simplement politique.

Compte tenu de la position de faiblesse du pouvoir RPT au lendemain de ces événements, l’opposition radicale a versé dans la surenchère en imposant la mise en place de la Commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à l’instar de ce qui s’était passé en Afrique du Sud.

Il était alors apparu, à l’époque, que le pouvoir et l’opposition ne voulaient pour rien au monde, faire leur mea-culpa. Le résultat des travaux de la Commission KOFFIGOH était passé par le compte perte et profit c’est-à-dire étouffé pour les besoins de la cause. C’est sur ces entrefaites que le président Faure avait commis une faute politique parce qu’il tenait la vérité. Il devait agir, à l’époque, pour atténuer les douleurs quitte à ce que l’histoire lui donne aujourd’hui raison contre ses conseillers.

Malheureusement, la mise en place de la CVJR a pris du temps. Plusieurs années ont été nécessaires pour en arriver là. Comme dirait l’autre, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. La mise en œuvre de l’Accord Politique Global était devenue entretemps un passage incontournable parce que exigé par l’opposition. A quel prix ?

Pendant les investigations de la CVJR, Me KOFFIGOH a pris soin de transférer à la CVJR les précieux documents de sa commission pour apporter l’éclairage nécessaire.

Après la publication du rapport de la CVJR en 2012, il a fallu encore attendre un long temps avant la création de HCRRUN présidé par Mme Awa NANA, une personnalité qu’on n’a plus besoin de présenter.

Les missions assignées au HCRRUN sont claires. Il ne s’agit plus de faire de la pédagogie. Les explications c’est bien. Mais les actes, c’est mieux. Il y a déjà plus de dix (10) ans que des préjudices ont été subis par des Togolais. Leurs maisons ont été détruites et rasées. Il y a déjà une décennie que des Togolais ont perdu leur vie et que leurs parents en souffrent. Les séminaires et autres Ateliers ne sont plus d’actualité.

Il faut passer à l’acte. Il faut faire en sorte que les victimes sortent de leur posture de désespérance. Autrement, on ne saurait parler de réconciliation. La preuve a été faite que pendant les périodes de violences qui ont émaillé notre processus électoral, les citoyens se sont livrés aux voies de fait parce qu’ils ruminaient des frustrations. On ne peut donc imposer, même par voie de pédagogie, une réconciliation lorsque des victimes ont le sentiment profond et tenace d’être abandonnées à leur sort.

Au Togo, les médias ont tout compris. C’est en vain qu’ils attendent des actes du Gouvernement pour faire leur travail d’accompagnement. Les médias n’ont plus besoin de s’approprier quoique ce soit. On n’a pas besoin de susciter leur adhésion. Les médias sont prêts à accompagner les pouvoirs publics en l’occurrence le HCRRUN dans sa mission de réconciliation. Faute de cette démarche tout le reste est vain.

Les complexités et les enjeux des réparations ne doivent pas freiner la marche en avant depuis une décennie.

C’est au regard de tous ces éléments que nous nous posons la question clé de savoir si Mme Awa NANA est à la hauteur de sa mission ? D’ores et déjà tout le monde sait qu’au Togo, la réconciliation a du plomb dans les ailes. Nous devons sortir de ce cercle vicieux.

En vérité, pour une mission de cette espèce, les enjeux sont très importants. On ne peut pas rester toujours et délibérément dans les préliminaires. Si Mme Awa NANA estime que le Chef de l’Etat lui refuse les moyens de mener à bien sa mission, elle n’a qu’à démissionner. C’est plus honorable. C’est d’ailleurs ce qui lui reste à faire. Et le plus tôt sera le mieux.

Rodrigue
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