L’histoire ne fait pas de casuistique, ses jugements sont absolus. Avec l’élection de Donald TRUMP aux Etats-Unis, les renoncements de François HOLLANDE (France) et de DO SANTOS (Angola) à ne pas être candidats aux prochaines élections présidentielles dans leurs pays respectifs, l’élimination sans ménagement de Nicolas Sarkozy de la course à la candidature présidentielle en France, l’histoire accomplit ce laborieux défrichage des mauvaises complexions dans la nature.
L’acceptation de sa défaite par Yahya Jammeh en Gambie est de la divine providence. Cela nous apprend combien le pouvoir politique est chimérique.
Ainsi, tous les orgueilleux mortels n’ont que de précaires et de vains titres de Présidents, Ministres, Chefs, etc. S’ils croient que tout doit fléchir devant eux, tacitement tout s’oppose à leurs impérieuses volontés et leurs crimes de sang, leurs échecs et leurs vices conspirent contre eux. Souvent de serviles collaborateurs, tels de viles esclaves ou des femmes méprisables, etc, reconnaissent leurs faiblesses et deviennent leurs redoutables souverains.
Quel est ce pouvoir, qui aveugle tant ceux qui se croient de puissants responsables, et dont ils se montrent si jaloux et deviennent injustes et cruels ? Les dirigeants politiques ne sont en réalité que des jouets des fourbes et des flatteurs. Les méchantes et les méchants font de leurs trônes le fléau des citoyens innocents. Mais il arrive que la destinée instruise certains esprits non damnés définitivement. En conséquence, ils quittent le chemin de la perdition de leurs âmes. C’est sûrement ce qui arrive à Yahya Jammeh en Gambie.
Il n’y a pas de hasard dans la vie. Ce que certains considèrent comme une fatalité morale n’est que des effets de la discordance des volontés auxquelles nous devons nous attendre, pour avoir négligé les vrais moyens d’associer ces volontés, conformément aux intentions de la divine providence. Parce qu’il n’y a point de hasard dans le plan de Dieu.
Il n’y a point de vicissitudes monstrueuses dans son cours et dans ses révolutions. Sa marche est constante et uniforme. Yahya Jammeh a compris que tout équilibre est un état violent que le moindre poids supplémentaire rompt facilement. Il a compris que la majorité des gambiens ne veulent plus de lui comme leur premier dirigeant. Il n’a donc pas voulu compromettre davantage le bien public par une nouvelle usurpation du pouvoir. De la même façon que Frederick De Kerk avait compris qu’il fallait mettre un terme à l’Apartheid en Afrique du Sud avant la confrontation destructrice, Yahya Jammeh vient d’arrêter ce penchant avide des jouisseurs du pouvoir dans son pays.
Il n’est pas normal que l’intérêt commun de toute une nation soit transformé en celui d’une minorité unie pour asservir la majorité et s’accaparer de la richesse nationale. Il y a une borne à toute chose et nul ne peut dérober trop longtemps à la vue d’un peuple les injustices qui se transforment en une odieuse domination et qui provoquent la haine publique contre le Prince. Le peuple gambien a commencé à trop gémir. Ses espérances ont été cruellement déçues. Le souffle empoisonneur de la minorité, qui le suffoque, a fini par obscurcir et étouffer ses facultés créatrices. L’engeance autour de Yahya Jammeh a infecté trop longtemps son esprit et a fini par faire de lui un despote. Elle aurait pu jeter cette petite nation africaine dans la barbarie et dans un anéantissement total mais la divine providence vient de secourir ce peuple jusque-ici infortuné.
La prospérité d’une minorité ne doit pas dépendre de la misère et de la servitude de toute une nation. La majorité des gambiens vient de signifier à Yahya Jammeh qu’il est déchu de leur confiance. Ce dernier a compris le message et il n’a pas laissé le funeste torrent de la fraude, de la dépravation et des violences submerger sa patrie.
Il a su que c’est la nature elle-même qui secoue et abat un joug inutile et déshumanisant. Quand c’est le cas, c’est une inanité de traiter une résistance de révolte. Les ténébreuses bluettes ne servent alors plus. Le PRR rend hommage à Yahya Jammeh pour sa lucidité et son courage. Notre mouvement félicite le nouveau Président Gambien élu Adama Barrow pour sa première et pertinente déclaration. Il doit sûrement savoir que les passions humaines sont parfois un feu qui peut devenir un incendie. Il doit en écarter les expressions combustibles et ne pas écouter les revanchards et ceux qui parlent d’impunité. Le légendaire Nelson Mandela l’avait compris et avait épargné à l’Afrique du Sud les règlements de compte destructeurs. C’est incontestable que la suprême puissance de l’univers est unie dans des êtres à une infinie sagesse. Elle ne punit point quand il ne faut pas. Elle perfectionne ou anéantit. C’est aussi le message christique, surtout quand le pécheur reconnait ses péchés et souhaite la rédemption.
Dieu a permis qu’à côté et assez près de ses lois immuables, l’humaine raison, cette déité créée, érigeât les siennes et qu’elle fût elle-même créatrice d’un monde moral et paisible. Que Dieu nous aide aussi au Togo pour connaître le même bonheur que nos frères et sœurs gambiens et à préserver à l’avenir des vies humaines, la paix, la stabilité politique et l’unité nationale. En l’implorant, je me contente de dire comme Sénèque : « Quid interest utrum Deum neges, an infames?". Ce qui veut dire : « Quelle différence entre nier Dieu et l’insulter ? ».