Il est important de marquer les grandes étapes des progrès réalisés parce qu’elles nous rappellent que des efforts disciplinés et déterminés peuvent venir à bout de grands défis - mais aussi parce qu’elles nous remettent en mémoire ces paroles de Nelson Mandela : « C’est toujours impossible jusqu’au moment où c’est fait. »
Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé a publié un rapport qui confirme ce que nous sommes nombreux à croire depuis longtemps : nous sommes à deux doigts de faire ce que beaucoup croyaient impossible il y a quinze ans. En en mot, nous pouvons éradiquer le paludisme, l’une des maladies les plus récalcitrantes de la planète. En mobilisant gouvernements, chefs d’entreprise, philanthropes, organismes donateurs et particuliers dans les pays où le paludisme sévit à l’échelle endémique pour en finir avec les décès dus à cette maladie que l’on peut prévenir et soigner, nous faisons des progrès extraordinaires et sans pareil.
Analysez les statistiques citées dans ce nouveau rapport, et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le taux de mortalité due au paludisme dans le monde a chuté de 51 % chez les enfants de moins de 5 ans et de 54 % en Afrique subsaharienne. Nous avons atteint un jalon important en 2012 : pour la première fois, moins de 500.000 enfants sont morts du paludisme. De 2000 à 2012, nos efforts ont sauvé la vie à environ 3,3 millions de personnes.
Nous ne sommes pas simplement en train d’éradiquer le paludisme : les effets en chaîne sont considérables. Faites les rapprochements. Le président Obama tient absolument à ce que nous nous concentrions tous sur son audacieuse vision, qui est de mettre fin aux décès infantiles et maternels évitables d’ici 2035 et de porter un coup à la pauvreté extrême. Si nous éradiquons le paludisme, nous progresserons à pas de géant sur cette voie.
Les gains dont nous sommes témoins illustrent aussi un modèle puissant de coopération mondiale entre toutes sortes de parties prenantes – et cela reflète également une vision plus large du président Obama. Lorsqu’on fédère les gens autour d’un même objectif, on tire parti de l’effet multiplicateur. Le résultat est un succès commun. On voit les fruits des efforts collectifs de gouvernements nationaux, de bailleurs de fonds internationaux, notamment des États-Unis, du Royaume-Uni, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de la Banque mondiale, de fondations, du secteur privé, d’organisations non gouvernementales et confessionnelles, de leaders locaux, de la société civile, de philanthropes, d’entreprises et de bien d’autres encore. Nos propres efforts se sont accélérés en 2005 quand le président George W. Bush a annoncé le lancement de l’Initiative présidentielle contre le paludisme (President’s Malaria Initiative, PMI), menée dès sa création par le vice-amiral Timothy Ziemer, avec des résultats extraordinaires.
Quels sont ces résultats ? Depuis 2006, 12 des 15 pays ciblés initialement par la PMI ont fait état de réductions des taux de mortalité infantile allant de 16 % à 50 %. Depuis 2008, le président Obama a élargi la PMI pour y inclure 19 pays-cibles en Afrique et un programme régional dans la sous-région du Grand Mekong. Nos efforts collectifs ont largement porté leurs fruits. En 2012, la PMI a protégé plus de 50 millions de personnes par le biais d’une mesure de prévention (diffusion de moustiquaires imprégnées d’insecticides et/ou pulvérisations d’insecticides à l’intérieur des habitations) et a distribué à la population ciblée plus de 43 millions de traitements sous la forme de médicaments salvateurs.
Pour les États-Unis, il s’agit réellement d’un effort de l’ensemble du gouvernement, dirigé par l’USAID et mis en œuvre avec le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), et auquel participent les départements d’État, de la Santé et des services sociaux ainsi que de la Défense.
Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Le dernier kilomètre est le plus dur à parcourir et nous ne devons pas nous relâcher. Malgré les progrès extraordinaires enregistrés contre une maladie qui afflige l’humanité depuis le début des temps, des défis demeurent. Plus de 3 milliards de personnes sont toujours à risque d’être infectées par le paludisme. Cette maladie continue à éprouver les familles, à empêcher les enfants d’aller à l’école et les adultes au travail. L’éradiquer aura des avantages économiques – et favorisera la stabilité et la paix. Pour éliminer non seulement la mortalité infantile mais aussi la maladie elle-même, nous devons continuer à fournir les outils que l’on possède déjà et qui ont fait leurs preuves pour prévenir, diagnostiquer et traiter le paludisme. Mais nous devons aussi travailler à la formulation d’un vaccin, améliorer les systèmes de santé nationaux, déployer des mécanismes novateurs de veille et des technologies innovantes pour réagir à la maladie, et garder une longueur d’avance sur les menaces telles que la résistance aux insecticides et aux médicaments.
La semaine dernière, nous avons accueilli à Washington une conférence sur la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme en vue du financement de ses activités de 2014 à 2016. Le président Obama y a annoncé que les États-Unis fourniraient un dollar à chaque fois que d’autres donateurs s’engageraient à en verser deux, et ce jusqu’à concurrence de 5 milliards de dollars d’ici 2016. Cet engagement bipartite au Congrès, qui s’étalera sur deux gouvernements, sera d’une importance cruciale pour enregistrer des progrès historiques contre le paludisme, voire pour faire entièrement disparaître cette maladie des livres d’histoire, comme il se doit. Et nous sommes impatients de voir nos partenaires nous emboîter le pas.
Le rapport d’aujourd’hui est un rappel opportun des progrès incroyables qui peuvent être réalisés lorsque nous tirons parti des synergies entre les ressources publiques et privées du monde entier pour nous attaquer à un défi de santé à l’échelle planétaire. Mais il nous invite aussi à faire plus. En avant ! FIN