Faure Gnassingbé est de plus en plus loin des préoccupations majeures des populations togolaises. Son fameux mandat social se révèle une escroquerie politique se déclinant en organisation de sommets budgétivores. Retranché dans sa tour d’ivoire, il n’a que faire des Togolais qui crient leur ras-le-bol tous les jours. Tous les secteurs sont en crise. Les opérateurs économiques n’en peuvent plus. Les uns après les autres, ils licencient ou ferment les entreprises pour aller voir ailleurs. Le port autonome de Lomé, présenté comme le poumon de l’économie, est devenu un désert où l’on pourrait tenir un match de football.
Le secteur privé est à la traîne. Les appels à une réforme du code des investissements devenu un goulot d’étranglement n’ont jamais eu d’échos auprès du gouvernement. La Chambre d’Industrie et de Commerce du Togo est devenue une coquille vide au point d’être tombée dans les mains d’un « gérant de cyber » qui ne pèse pas plus qu’une feuille dans le milieu des affaires. La reconstruction des marchés de Lomé et Kara, des secteurs porteurs de l’économie nationale, ne semble guère une priorité.
Les drames autour du foncier s’enchaînent avec les magistrats véreux qui trouvent leur compte. Pendant que le pays se meurt dans tous les secteurs, le jeune monarque continue le tour du monde. Depuis ce dimanche, il a déposé ses valises pour un curieux séjour de trois jours au Kenya. Selon des sources officielles, il serait l’invité spécial du Président Kenyan Uhuru Kenyatta pour assister aux célébrations marquant le Jamhuri Day, le 53è anniversaire de l’adoption de la Constitution. Faure Gnassingbé qui a assisté aux festivités au Nyayo Stadium de Nairobi aura un entretien ce jour avec son homologue kenyan pour discuter des perspectives de coopération politique et économique. Une vadrouille de plus, comme celle intervenue il y a deux mois en Ethiopie où il a passé trois jours à Addis-Abeba pour assister à l’inauguration d’une ligne ferroviaire. Parce qu’au fond, même le plus idiot des Togolais ne voit pas ce que le renforcement d’une coopération avec le Kenya pourrait apporter au Togo. Ce nouveau déplacement de Faure Gnassingbé s’inscrit dans la longue liste de ses virées pour ses affaires personnelles sous couvert de l’Etat.
De nombreux voyages qui engloutissent des milliards de francs du contribuable qui n’ont droit à aucun compte rendu sérieux en dehors des reportages arrangés qui passent sur les médias d’Etat. Jusqu’à quand Faure Gnassingbé va-t-il continuer à se servir de l’Etat pour ses affaires personnelles ? Pendant qu’on y est, au moment le locataire de la Marina n’a d’autres priorités que ses prodigalités, l’éducation nationale est totalement en lambeaux. De Lomé à Cinkassé, les élèves qui ont déjà accusé un retard sur le programme, à cause du fameux sommet maritime, sont plus dans les rues que dans les classes.
La faute à la grève perlée des enseignants qui ont introduit depuis le début de l’année, une plate-forme revendicative qui s’est heurtée à l’arrogance des ministres en charge du secteur. Grève, manifestations de rue par les élèves, répression de ces derniers par les forces de l’ordre, voilà le visage de l’éducation nationale au Togo depuis bientôt 4 ans.
Rien ne se fait pour donner satisfaction aux revendications des enseignants qui ne demandent quand même pas le ciel. L’arrogance des ministres ajoutée à l’indifférence de Faure Gnassingbé ne font qu’aggraver la situation. Une nouvelle grève de trois jours est attendue à compter de demain mercredi. Celui qui a lancé le fameux mandat social n’a pas le temps pour recevoir et écouter les enseignants. Pendant que les élèves retournent dans les rues, lui, il continue ses interminables voyages à travers le monde.