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Libre opinion/«La politique est un art, mais n’est pas artiste qui veut»!
Publié le mercredi 14 decembre 2016  |  Telegramme 228


© aLome.com par Lakente Bankhead
Manifestation des pros UNIR dans les rues de Lomé pour soutenir Faure Gnassingbé dans la dynamique des réformes.
Ce 21 novembre 2014, UNIR a mobilisé ses principaux dignitaires dans les rues de la capitale togolaise, avant de chuter à la plage. A travers cette démarche, les pros UNIR comptaient défendre la sauvegarde des institutions de la République.


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Cette citation est de mon père, Mr IHOU Cléophas, lors du discours qu’il a prononcé devant le Président Nicolas Grunitzky, qui était en visite chez le Chef supérieur IHOU, à Témédja, en 1966…
Quelques mois après, le 13 janvier 1967, le chef d’Etat –major des FAT, le lieutenant –colonel Etienne EYADEMA, qui accompagnait le Président Grunitzky ce jour-là, et le colonel Kléber Dadjo déposaient le Président Grunitzky…


Cette citation de mon père réveille l’actualité politique en Gambie, où une élection présidentielle vient de se dérouler, presque à la perfection, avec la victoire incontestée et incontestable du candidat de l’opposition, Mr Adama Barrow… Mais hélas, trois fois hélas, tout le monde se tient la tête aujourd’hui ! Quelques jours seulement après que la Commission Electorale ait publié des résultats qui donnaient 50.000 voix d’écart entre Mr Barrow, le vainqueur, et le Président sortant, Mr Yahya Jammeh (qui avait reconnu sa défaite et félicité le vainqueur), celui-ci se rebiffe et conteste les résultats !


A l’origine de ce revirement, un « coup fourré » du Président de la Commission Electorale qui, le 6 décembre 2016, soit 4 jours après la publication des résultats, annonce qu’après « rectification », le vainqueur, ADAMA BARROW, ne recueille plus que 227.000 voix, contre 208.000 voix pour le perdant ! Et cette bouée de sauvetage tendue à Yahya Jammeh, qui explose et dénonce des « erreurs inacceptable » de la Commission et exige un nouveau scrutin ! L’écart des voix entre les deux hommes n’est plus en effet que de 19.000 voix ! Maintenant, il demande l’avis de la Cour Suprême ! Mais auparavant, le 9 décembre, Yahya Jammeh a promu 49 militaires de son armée à des postes-clés, et continue à distribuer des grades à ses hommes !


Comme si cela ne suffisait pas, c’est le vainqueur, Adama Barrow, qui commet une bourde indescriptible, en déclarant, dans son premier discours à la nation, qu’il avait le soutien du Chef d’Etat-major de l’armée, comme si l’armée était le garant de son pouvoir … Et cela a déclenché une avalanche de nominations dans les rangs de l’armée, par Yahya Jammeh !


Le perdant doit passer le pouvoir 60 jours après la proclamation des résultats, selon la Constitution gambienne ! Peut-être que Mr BARROW a oublié que le président sortant est un militaire, qu’il était arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, qu’il garde le pouvoir grâce à l’armée depuis 22 ans, et que le Chef d’Etat actuel de l’Armée est nommé par Yahya Jammeh, et qu’il peut le destituer durant ces 60 jours de transition et nommer qui il veut à sa place, si celui-ci ne marche pas droit comme il veut !!!


Deuxième bourde du président nouvellement élu : Adama Barrow annone qu’il va faire réintégrer la Gambie dans la CPI, ce qui veut dire, en clair, dans l’esprit de Yahya Jammeh : « Ah, il veut me faire envoyer à la HAYE ! » Et de rire dans sa barbe en se disant : « Et il croit, ce Monsieur Barrow, qu’il va être Président ! »…


Vraiment, « la politique est un art…et n’est pas artiste qui veut ! »…
Que va-t-il se passer dans les jours et semaines à venir ?
Premier scénario : Yahya Jammeh écoute Dieu et renonce à ses ambitions, et s’en va en exil doré dans un pays du Golfe…


Deuxième scénario : Il s’entête et arrive à faire annuler cette présidentielle par la Cour Suprême et une nouvelle période d’incertitude s’ouvre pour nos malheureux frères gambiens…
Troisième scénario : Yahia Jammeh s’en va en exil, mais demande en douce à un de ses militaires qui lui est fidèle, de faire un coup d’Etat à Mr Barrow, de garder le pouvoir pendant quelques mois et d’organiser une nouvelle élection présidentielle que ce militaire va « remporter », et Yahya revient au pays, en se marrant …


Quatrième scénario : Yahya Jammeh durcit sa position et une opération militaire de la CEDEAO et des pays occidentaux le chasse de Banjul (si les russes et les chinois laissent faire), mais cela n’éloigne pas le spectre d’un coup d’Etat au nouveau Président…


Au delà de ces 4 scénarios, la leçon à retenir est que les politiciens africains doivent murir et continuellement se former ! Le parcours de Mr Barrow laisse un peu à désirer :
Sans avoir fait de vraies études universitaires, il s’envole pour Londres en 2003 et devient gardien de sécurité dans une entreprise londonienne. En 2007, il revient à Banjul et monte une agence immobilière nommée Majun State ; il achète et revend des lots de terrains et de petites maisons et trouve une certaine aisance financière. Il devient Trésorier du PARTI DEMOCRATIQUE UNIFIÉ (UDP) dont le patron, OUSSEYNOU DARBOE sera jeté en prison par Yahya Jammeh en avril 2016. En Octobre 2016, l’opposition gambienne s’organise en coalition et choisit Adama Barrow pour porter son étendard, et cela a marché !...
Quel destin attend ADAMA BARROW et la Gambie ? Nous le saurons sous peu …


Dr David IHOU, Consultant en Géopolitique et Stratégie sécuritaire
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