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Éperviers Leaks/CAN 2013/Dans la caverne d’Ali Baba…
Publié le jeudi 15 decembre 2016  |  L`Indépendant Express


© aLome.com par Parfait
Le PM Ahoomey-Zunu a passé la main à Selom Klassou en fin de matinée ce 10 juin. Le sortant s`est dit disposé à servir à nouveau le plus tôt possible l`Administration de son pays.
Lomé, le 10 juin 2015. Primature. Passation de service entre les sieurs Ahoomey-Zunu et Selom Klassou, en attendant la formation du nouveau Gouvernement


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Ce scandale international lié au football togolais n’aurait pas eu le vent en poupe si le Togo n’était pas qualifié pour la coupe d’Afrique des Nations de janvier prochain au Gabon. Puisque c’est sur l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle, les dérives de la participation du Togo en 2013 rattrapent le Togo et son football. L’audit est amer, la patronne du cabinet d’audit est scandalisée, les maîtres des malversations vivent depuis quatre ans dans la panique généralisée.

Dans cette première partie du scandale sud africain, nous allons tout simplement nous intéresser à la partie liée à l’avion qui avait dribblé les Éperviers. Près de 200 millions de FCFA jetés par la fenêtre, non encore récupérés à ce jour dans ce jeu de malsain d’avions et de contre-avion… Enquête.


Bienvenu dans le monde du « ballon noir » joué dans tous les sens en Afrique du Sud. Ce dossier est le fruit d’une vaste enquête que la rédaction de l’Indépendant Express a mené avec tous les risques liés aux investigations. De Lomé à Johannesburg, de Cotonou à Accra les résultats d’investigations sont graves et menacent dangereusement la CAN 2017.

Pour ce qui est de la généralité et d’après des informations recoupées chez plusieurs acteurs directs et indirects au Togo et à l’Étranger, et sur la base de documents confidentiels dont on étouffe la publication, il était prévu de dépenser la somme de 1 milliard 92 9 millions pour la CAN 2013.

Mais à la fin, les dépenses ont été chiffrées à 2 milliards 739 millions, soit 142% de dépenses validées par rapport aux prévisions. Ces dépenses validées souffrent d’un certain nombre d’insuffisances financières dont voici les morceaux choisis : Un joueur de renom, pour aller en Afrique du Sud a voyagé avec trois gardes du corps et six membres de sa famille. D’autres membres non inscrits ont voyagé en plus, avec plusieurs autres proches, des copines notamment, ceci sur le dos du comité d’organisation. Ce qui a rallongé le nombre de personnes à prendre en charge de 165 à 180, sans contestation.

Les frais d’hébergement en Afrique du sud ont été surfacturés à 500% ceci dans une combine entre le Président de la Fédération d’alors, Gabriel AMEYI et un certain tout puissant Hervé TOUKOUI, le Patron de N’DOLA Logistics, Hervé, un démarcheur de tout, qui a totalisé pour ses prestations en faveur du Togo pour la CAN 2013 la somme de près de 982 millions de FCFA, avec toutes les surfacturations comprises.

Entre autres faits étonnants, à un moment donné où certains membres du comité tentaient de jouer la transparence en exigeant que les frais d’hébergement étaient trop élevés et qu’il faille changer d’hôtel, un commando armé est venu nuitamment les enlever pour les menacer de mort. Une manœuvre d’intimidation grave qui a fait non seulement taire ces togolais, mais les a fait fuir cet hôtel. C’est loin depuis une autre ville qu’ils se déplaçaient pour venir suivre les matchs des Éperviers.


Le comité de mobilisation de fonds mis en place a abusé des fonds de l’État. Le Président du comité a décaissé l’argent comme un homme qui n’a aucune notion de gestion, pour être un banquier, de surcroît auditeur.

Lorsqu’on parcourt les documents du cabinet qui a audité le rapport de la commission, on se rend compte que Étienne BAFAÎ, puisque c’est lui qu’il s’agit ne mérite pas le titre de banquier. Des centaines de millions de FCFA sont débloqués sans aucune justification valable et sans aucune trace. Sur certains documents, les décharges sont faites à la main levée comme dans les transactions de petites épiceries de quartier.

Ce qui a fait perdre dans la gestion des fonds du Togo, plus de 263 millions que personne, à ce jour n’ont pu être justifiés. Des agios en banques qui frôlent les 230 millions sont des scandales à heurter la conscience de la bonne gouvernance. Une perte, organisée qui est passée dans les poches de certains individus. Faux marabouts et pasteurs, féticheurs et évangélistes ont tiré leur épingle du jeu. La fête du détournement était belle.


Le scandale des avions

Les irrégularités relatives au calvaire de la délégation togolaise en Afrique du Sud n’ont à ce jour pas été élucidées. A l’époque, l’on avait juste fait comprendre à l’opinion qu’après l’élimination du Togo, qui n’était pas attendue, l’on devrait rapidement affréter un avion qui devrait ramener la délégation togolaise. Mais Malheureusement, d’après les informations maquillées et servies, l’avion avait accusé un retard qui avait occasionné des désagréments. Nos investigations nous ont servi une version qui devrait révolter le contribuable togolais.

En effet, après donc la fin des compétitions des Eperviers du Togo, il était question qu’ils rentrent au pays, et non dormir à la belle étoile, souffrir de faim et de fatigue et être traités comme des bêtes de somme. Le comité d’organisation devrait tout simplement mettre à la disposition des Eperviers un avion pour les ramener à Lomé. Ce qui ne fut pas le cas, malgré le fait que la plupart des billets achetés depuis Lomé étaient des billets aller-retour.

D’après nos informations, c’est l’agence de Voyage SATGURU qui avait convoyé 116 personnes de Lomé et d’Accra pour l’Afrique du Sud et ces personnes avaient reçu des billets aller-retour.


Sur place en Afrique du sud, après la fin du haricot pour l’équipe togolaise, plusieurs membres de la délégation n’ont plus préféré utilisé les billets retour mais ont préféré attendre le nouvel avion de la compagnie Jet Afrique Aviation Group. Un fait curieux et incompréhensible. C’est une compagnie de location qui avait été négociée par un certain Bernard Loungélé, proche d’un membre du comité nommé Christophe PREY, (Ministère du commerce, membre du comité) au nom de qui plusieurs chèques et décaissements ont été faits par le sieur Etienne BAFAI dans une légèreté incroyable.

Bernard Lounguélé, d’après nos informations n’était pas dans le schéma de Hervé Toukoui, le démarcheur sans frontière béninois, avec qui le Président d’alors de la FTF, Gabriel AMEYI avait signé un contrat imposé aux membres du comité. Un contrat qui englobait les préparatifs, l’hébergement, la restauration, et même les prestations diverses en Afrique du sud.

Présenté comme un homme très puissant en Afrique du Sud, Hervé Toukoui a réussi à empêcher, d’après nos informations le décollage de l’Avion de la compagnie Jet Afrique Group pour venir convoyer les Éperviers sur Lomé.

Pourtant la compagnie avait exigé et encaissé 157.500 dollars, soit 77.175 millions de FCFA pour un avion qui n’est jamais arrivé. A ce jour, cet argent n’a pas été remboursé au comité. Certains complices auraient déjà partagé, d’après des confidences cette bagatelle en toute impunité.


La crise est donc née, alors que l’avion qui devrait arriver a été empêché. Du coup, les pyromanes sont devenus des sapeurs pompiers. Le partenaire stratégique de Gabriel Améyi, l’incontournable Hervé Toukoui revient à la charge pour proposer de mettre à la disposition de la délégation togolaise un autre avion, qui, selon le contrat devrait décoller immédiatement.


Le contrat en question était aussi ridicule et plus corsé. Il était donc l’œuvre de N’dola Logistic d’Hervé Toukoui. C’était donc un DC9 de la compagnie SRS Aviation qui a été affrété le 06 février 2013 et devrait coûter le double du tarif de la location du premier avion de la Jet Afrique : 340.000 dollars US soit 169 millions 558 milles FCFA. Un virement bancaire a été fait sur les comptes de la BTCI.

Le chef d’orchestre de la manœuvre avait exigé en plus du double tarif du nouvel avion, une commission qui n’a pas été discutée : 20.000 dollars US soit 10 millions 240 milles FCFA. Ce deal sera inscrit dans les registres du bilan financier du comité sans scrupules. Il sera dénommé «Commission sur affrètement d’un avion pour le transport de la délégation togolaise et le reste des supporters de l’Afrique du sud au Togo», ceci pour 163 passagers.


L’autre détail est que cette délégation rentrera à Lomé sans les bagages qui viendront les rejoindre à d’autres frais sur d’autres vols.

Dans la foulée, la compagnie Satguru évaluera les pénalités pour des billets aller et retour non honorés qui constitueront des pertes bêtes pour le Togo, et les 77 millions seront perdus jusqu’à ce jour dans les parages d’Afrique du Sud.

Voilà donc pourquoi Adébayor Shéyi et d’autres membres de la délégation togolaise ont été dribblés par l’avion de la Jet Afrique Aviation et voilà comment cet antécédent de la CAN 2013 risque d’entacher les préparatifs de la prochaine CAN à laquelle le Togo participe.


Plusieurs comités sont responsables de gré ou de force, directs ou indirect de cette pagaille d’Afrique du Sud : Le Président du comité de supervision et les autres membres, notamment l’ancien Premier Ministre Arthème Ahoomey Zunu, le Ministre des sports à l’époque Fofana Bakalawa.

C’est le comité de mobilisation des fonds qui a semé la grande chienlit dans l’organisation et la gestion de la CAN. Présidé par l’ancien DG de la BTCI, le sieur Etienne BAFAI, il est bourré de personnalités aussi véreuses que relativement mauvais gestionnaires.

Le Directeur de cabinet du Premier ministre, Simfétchéou Pré était le vice-président. Il est intervenu à plusieurs reprises, surtout dans le cas de la location des avions et du décaissement. Le sieur PRE a sollicité entre autre le Colonel Gnama Latta qui avait confirmé la crédibilité de la compagnie qui a dribblé la délégation togolaise.


Les maître-d’œuvres de la vraie gestion catastrophique et reprochable sont Abbas Teouri représentant le ministère des sport à l’époque et ses complices. Lui a profité de la CAN 2013 pour mener des affaires juteuses. Il a collecté 1 million de FCFA d’après nos informations pour faciliter le voyage des dizaines de personnes en Afrique du Sud.

Du business qui avait bien marché. Abass Téouri avait organisé plusieurs encaissements chez le sieur BAFAI qui débloquait sans compter.
Il est impliqué dans les magouilles d’hôtel, de restauration et d’autres services sur place en Afrique du sud. Lorsque nous l’avons appelé pour donner sa version des faits il a jeté la responsabilité sur le Premier Ministre «Allez demander à Ahoumey Zunu, c’est lui le Président, si vous continuez à chercher à comprendre dans cette histoire de CAN 2013, vous finirez par tomber sur le Chef de l’Etat lui-même, moi je n’ai rien à vous ajouté » nous a-t-il confié au téléphone.

Même réticence chez Etienne Bafai qui ne se reproche rien, malgré les milliards du contribuable qu’il a géré en toute opacité. Le rôle de Prey Matchazima, représentant le ministère du commerce est autant ambigu. Son ami en Afrique du Sud qui a géré une partie des prestations surtout d’avion est la face B d’Hervé Toukoui. Il s’appelle Bernard Lounguélé, démarcheur du Premier avion. L’auditrice est effarée de voir plusieurs décaissements en sa direction par le Président du comité Bafai, alors qu’il confie n’avoir pas été au courant de la plupart de ces fonds qui sont allés dans plusieurs directions.

D’autres acteurs non négligeables sur lesquels nous reviendrons dans les prochaines publications sont connus de tous et ont aussi participé à cette gestion.

Me ATTOH-MESSAN qui était membre du sous comité des relations avec le secteur privé, partenariat et sponsoring. Il a géré avec Abbas Téouri qui manœuvrait dans le sous comité du secteur public les fonds de cotisation pour la CAN.

Le sous-comité chargé des manifestations diverses était dirigé par Serge Tété Benissan de Sergio Sports. Lui pendant que la magouille s’orchestrait en Afrique du Sud faisait la part belle à Lomé. Il n’a pas effectué le déplacement. Mais les informations fournies par nos investigations ont conclu que ses mobilisations, au lieu de trouver des moyens pour soutenir les Eperviers ont été déficitaires. A quoi cela est dû ? L’auditrice s’est posé ces questions.

Pour couronner la pagaille financière dans la participation du Togo à la CAN 2013, il a été crée un comité spécial de gestion des fonds. C’est sur ce comité que se repose le fardeau de toutes les irrégularités financières. Il est composé de Essohana BEDINADE, (ministère des Finances) et de Sylvain ATTOH MENSAH juriste, spécialiste des sports. C’est à ce comité qu’il est reproché la disparition des fonds affectés par les grandes sociétés du Togo; Togocel, Cimtogo, Moov, Bolloré étc. Un fonds qui se chiffre à plusieurs centaines de millions dont on ne trouve pas les traces à ce jour.

Voilà donc l’une des raisons pour lesquelles le rapport de la CAN 2013 est bloqué et empêché de publications.


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