Les conditions optimales d’organisation d’un scrutin crédible étaient loin d’être réunies mais vaille que vaille, le pouvoir de Lomé a fait le pari risqué d’y aller avec l’espoir d’obtenir le boycott des partis membres du CST et de la coalition arc-en-ciel. Cause perdue.
Les deux regroupements de partis politiques et d’organisations de la société civile ont bien compris qu’il fallait coute que coute aller à ces élections. C’est désormais chose faite.
Après le dépouillement de la plupart des bureaux de vote de Lomé à Sinkansé, il est évident que l’espoir du pouvoir est d’avance perdu. D’abord du point de vu de la participation, les informations n’ont pas été des plus bonnes.
A part les bureaux de vote Lomé et de certaines zones méridionales, l’affluence n’était pas vraiment à l’ordre du jour. Dans la région de la Kara comme partout ailleurs dans le septentrion, les togolais ne se sont pas vraiment sentis intéressés par ce scrutin.
Du point de vue des tendances, l’on a des raisons valables, au vu des retours actuels du terrain, d’affirmer que ce scrutin a été âprement disputé entre UNIR et la CST.
Dans tous les cas, si l’espoir du pouvoir était d’obtenir la majorité à l’Assemblée Nationale, l’on est bien fondé à affirmer qu’il s’agit là d’un espoir dessus.
Pour le reste, nous laissons le soin à la commission nationale indépendante (CENI) de proclamer les résultats tels qu’ils sont sortis des urnes.
Mais déjà, il nous revient que des réunions secrètes se tiennent ici et là pour réfléchir à des schémas de fraude. Ce qui risque de constituer un vrai danger pour notre démocratie et l’apaisement politique dans notre pays.
Nous sommes à l’heure de la numérisation, et personne ne peut camoufler les résultats d’un scrutin.
Le monde entier a les yeux rivés sur le Togo, il appartient à chaque citoyen d’en tenir compte et d’agir dans le sens de l’apaisement et de la consolidation de l’Etat de droit dans notre pays.
Que les préfets de la région de la Kara se réunissent ou pas, que les barons du pouvoir se concertent ou pas, ce qui est dit est dit et personne ne saurait changer les données sorties des urnes.
Ce qui s’est passé dans les locaux de la radio légende ce jeudi, où les éléments des forces de l’ordre et de sécurit ont été pris à partie par les jeunes révoltés, doit interpeller les autorités de ce pays. Les togolais sont déterminés à sauver leur vote et à le protéger jusqu’au bout.
Dans un Etat moderne, dans une République digne de ce nom, personne n’a le droit de confisquer la volonté exprimée par le peuple.
Si les gens sont aminés par un esprit de vol et de triche, qu’ils l’étouffent dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Le miracle tant attendu par le peuple togolais est sur le point de se produire à partir de ces élections de jeudi.