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Grève des enseignants: Le Ministre BAWARA doit faire preuve de pédagogie au lieu de jouer au justicier
Publié le lundi 19 decembre 2016  |  Le Combat du Peuple


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Séance de questions orales au Parlement touchant les ministères de l`Enseignement et de la Sécurité
Lomé, le 27 octobre 2016. Assemblée Nationale. Les Députés GOGUE Tchabouré et KAMPATIBE d`ADDI et Jean Hotonou KISSI du CAR ont interpellé le Gouvernement sur la reprise partielle du concours d’entrée dans les ENI de Tsévié et Dapaong, la réhabilitation des Commissariats de police de Dapaong et de Niamtougou et l’élaboration du statut particulier des enseignants. Ont répondu à cette interpellation, les ministres Komi Tchakpele des Enseignements primaire et secondaire, Gilbert Badjilbayéna BAWARA de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative, et Yark Damehane de la Sécurité et de la Protection civile.


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Quand le Ministre Gilbert BAWARA croit avoir raison, il reste sourd à tout raisonnement. C’est son moindre défaut. La vie des hommes dans la société ne se résume pas au juridisme tout crin.

Ce qui se passe aujourd’hui au niveau des enseignants est, certes, déplorable mais nous pensons qu’il faut agir avec doigté. C’est pourquoi nous pensons qu’il sied de poser la balle à terre et réfléchir froidement pour évoluer dans le temps et dans l’espace afin d’éviter la réitération de ce scénario à risques.

1°/ Les enseignants font la grève non pas parce qu’on ne leur paie pas leurs salaires, comme c’est le cas au Niger où les enseignants sont restés trois mois durant sans solde.

2°/ Ils font la grève pour obtenir des primes. Et dans l’opinion, il y a une confusion parce que la majorité des Togolais croit que les enseignants ne sont pas payés ou sont mal payés et qu’ils ont raison de faire ce qu’ils font.

3°/ Le fait d’inciter, en sous-main les élèves à descendre dans les rues pour manifester pose un problème de fond parce que les enseignants, mani-festement, cherchent à instrumentaliser les élèves pour obliger le Gouvernement à obtempérer. En effet, l’élève n’est pas fonctionnaire et ne doit pas manifester pour les primes d’un enseignant. Sur ce plan, la responsabilité des parents est engagée. Il est stupide de croire que les élèves doivent manifester pour réclamer la présence des professeurs lorsque ces derniers décident de faire la grève. Le problème entre l’Etat et les Enseignants c’est-à-dire entre Employeur et Employés dépasse l’élève qui ne maîtrise rien des règles qui régissent le cadre légal du travail.

Par ailleurs, le Ministre BAWARA a l’impérieux devoir d’expliquer à l’opinion que depuis l’avènement de Faure GNASSINGBE à la magistrature suprême, le salaire des enseignants a quadruplé. Il doit entrer dans les détails. Le Gouvernement doit expliquer qu’on ne fait pas la grève pour obtenir des primes et que cette façon de poser le problème est un chantage inadmissible.

Au lieu de monter sur ses grands chevaux, de bomber le torse et de montrer les muscles, BAWARA gagnerait à faire de la pédagogie face à la démagogie des enseignants.

En durcissant le ton, le Ministre pousse les enseignants dans une posture de victimisation. Cela dessert le Gouvernement et tôt ou tard, jouera contre l’école.

Dans un tout autre registre, le cadre de concertation mis en place doit être dynamisé et aboutir à des résultats concrets même si c’est à minima.

Le manque de résultat fournit aux grévistes l’alibi de s’illustrer en s’érigeant en sauveurs de la corporation.

Le Ministre BAWARA qui ne comprend pas grand chose aux réalités de notre pays croit qu’il peut mener les syndicats aux pas des casernes et imposer sa vision. Il se trompe. En revanche, si les enseignants trouvent que leurs représentants dans le cadre de concertation tardent à obtenir des satisfactions à leurs revendications, ils n’ont qu’à les désavouer et s’organiser pour accélérer le rythme des négociations.

Ce qui s’était passé avec la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) n’est pas une bonne expérience à encourager. C’est de la chienlit. Sur ce point, le Gouvernement a raison d’avoir une position de fermeté. Mais, c’est l’approche de BAWARA qui est viciée.

En engageant un bras de fer avec les syndicats, BAWARA joue avec le feu parce qu’un Ministre ne doit jamais perdre de vue qu’il est un fusible. Il ne doit pas chercher à jouer au justicier en déclarant qu’il ne fera jamais ceci ou cela. Lorsqu’on est Ministre de la République, on est au service de tous. En politique, on ne dit jamais qu’on ne fera jamais telle ou telle chose. Pour traiter les gens comme il se doit, il est essentiel de les comprendre; et le meilleur moyen d’y parvenir, c’est encore de se mettre à leur place.

Les Togolais ont besoin de comprendre que les grévistes ne sont pas sérieux et ne pensent qu’à leurs intérêts. Ils ne disent pas la vérité sur la réalité de leur situation. Quand on a la charge d’enseignants, on ne transforme pas les enfants qu’on vous a confiés en rebelles.

Les syndicalistes doivent éviter de faire de l’amalgame entre leurs revendications corporatistes et les problèmes réels qui se posent à notre pays dans son ensemble et qui relèvent des acteurs politiques.

Nous le disons et nous le répétons, le Gouvernement doit privilégier la pédagogie en expliquant à l’opinion les dessous de ce mouvement social et proposer des solutions d’approche susceptibles de permettre la décrispation à court, moyen et long termes.



Rodrigue
... suite de l'article sur Le Combat du Peuple


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