Alors que le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe, M. Aboka Kossi Agbényegan trône sur une fortune estimée à plusieurs millions de F CFA, les agents permanents de la préfecture, ceux qui travaillent avant qu’il n’amasse le fruit de leur labeur, sont eux condamnés à broyer le noir dans la précarité la plus abjecte.
Depuis 14 mois, ces agents n’ont touché aucun centime de leur salaire. Ils sont aujourd’hui criblés de dette, expropriés et certains mêmes ont vu les membres de leur famille succombés faute de moyens.
Plusieurs actions ont été menées auprès du ministère de l’Administration territoriale, et d’autres ministères encore, la primature, les organisations de défense des droits de l’homme, ont été sollicités et même la présidence de la République, mais ces agents n’ont pas vu leur situation s’améliorer. Le tout puissant Aboka est sourd aux revendications de ces agents.
Ces derniers, ce matin, ont décidé de se faire entendre. Ils dénoncent cette scandaleuse violation des droits de l’homme. Ils ont manifesté leur désarroi ce mercredi devant les locaux de la préfecture.
« Nous avons des enfants, nous avons des familles à nourrir et travailler pendant 14 mois dans ces conditions sans salaire c’est presque criminel. Aujourd’hui nous avons purgé toutes les pistes, nous avons décidé de crier notre ras-le-bol. Nous n’avons plus que cette option pour trouver une solution. Nous avons faim », a déclaré le porte-parole des agents M. Affala Etsè.
« Quand vous voyez le regard de nos collègues vous ne pouvez pas rester insensibles à ça mais on a l’impression que nos autorités restent insensibles », a poursuivit M. Affala avant de réaffirmer qu’ils sont décidés à aller jusqu’au bout de cette lutte pour y trouver des solutions.Ces agents, au nombre de 96, recrutés en 2012 sont sur le budget autonome de la préfecture.
M. Aboka, ancien professeur de lycée parachuté à la tête de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe, est souvent décrié pour sa gestion des comptes de la préfecture. Il tire aussi sa richesse par les trucages des tickets des marchés et autres documents préfectoraux, l’introduction des timbres parallèles dans le circuit. Il est aussi impliqué dans les affaires foncières. Il est à la tête des récentes démolitions des maisons dans la préfecture.