Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Marcel de Souza, souhaite l’établissement d’un cadre de coopération dynamique, efficace et gagnant-gagnant entre l’organisation régionale ouest-africaine et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Il a émis ce souhait lors de sa rencontre, le mardi 10 janvier 2017, à Abuja, au Nigeria, avec les ambassadeurs d’Indonésie, Harry Purwanto, de Malaisie, Datuk Lim Juay Jin, de la Thaïlande, Chailert Limsomboon, du Vietnam, Pham Anh Tuan, et Luis Cuyugan, de l’Ambassade des Philippines.
M. de Souza s’est dit impressionné par les divers progrès enregistrés par l’ASEAN, depuis sa création, en 1967, à savoir la forte augmentation du taux de croissance, la réduction de la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la mise en place de conditions attrayantes pour attirer des investisseurs étrangers en Asie du Sud-Est.
Soucieux de voir l’Afrique de l’Ouest s’inspirer du modèle et de bénéficier de l’expérience de l’Asie du Sud-Est, le président de la Commission a invité les diplomates asiatiques à explorer, au cours de l’année 2017, les possibilités d’une coopération fructueuse entre l’ASEAN et la Cedeao.
Cette coopération, a-t-il laissé entendre, pourra prendre en compte l’agriculture, l’élevage, la sécurité et le secteur aérien.
Marcel de Souza a proposé la signature d’un mémorandum d’entente (MOU) entre les deux organisations, la visite de hauts dirigeants de la Commission de la Cedeao au siège du secrétariat général de l’ASEAN, à Jakarta, en Indonésie, la tenue d’un Sommet des chefs d’Etat de la Cedeao et de l’ASEAN dans un Etat ouest-africain, et la mise en place d’un comité de coopération entre les deux organisations composé de points focaux.
Le commissaire de la Commission de la Cedeao chargé du Commerce, des Douanes et de la Libre circulation, Laouali Chaïbou, et le directeur des Relations extérieures par intérim de ladite Commission, Jérôme Boa, sont les points focaux de la Cedeao.
Ces différentes propositions ont positivement été appréciées par les diplomates asiatiques présents à la réunion. Ceux-ci ont d’ailleurs loué l’initiative de la création d’un cadre de partenariat entre leur organisation et la CEDEAO, informant l’assistance que leur point focal sera le président du comité permanent ASEAN basé à Abuja, au Nigeria.
Pour l’ambassadeur thaïlandais, Chailert Limsomboon, il y a d’énormes possibilités de coopération entre l’ASEAN et la Cedeao, et les deux parties ont besoin de temps pour déterminer les domaines dans lesquels elles vont collaborer.
Quant à son homologue vietnamien, Pham Anh Tuan, il a indiqué que la distance ne doit pas constituer un obstacle à la coopération et au développement, mais devrait plutôt être un challenge ou un défi à relever par l’ASEAN et la Cedeao.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont le siège est à Abuja, au Nigeria, est un regroupement régional de 15 pays d’Afrique de l’Ouest, avec une population de 320 millions d’habitants.
Elle a été créée le 28 mai 1975, à Lagos, au Nigeria. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire entre ses Etats membres.
Pour sa part, l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) est une organisation politique, économique et culturelle regroupant 10 pays d’Asie du Sud-Est. Elle a vu le jour en 1967, à Bangkok, en Thaïlande, et son secrétariat général est situé à Jakarta, en Indonésie.
Elle a pour but de renforcer la coopération mutuelle entre ses membres, d'offrir un espace pour le règlement des problèmes régionaux et de peser en commun dans les négociations internationales.
Outre sa rencontre avec les diplomates asiatiques, le président de la Commission de la Cedeao s’est entretenu avec l’administrateur intérimaire du Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), Dr Souleymane Ouédraogo.
Celui-ci est venu faire à M. de Souza le point de la situation actuelle de son institution, lui présenter la feuille de route en dix points de sa mission de quatre mois à la tête du CILSS, de solliciter ses conseils et ses orientations dans le cadre de l’accomplissement de cette mission.
Marcel de Souza a demandé à son hôte de proposer des solutions définitives non seulement à la crise de management qui secoue actuellement le CILSS, mais aussi et surtout aux pénuries alimentaires dans l’espace communautaire.
Le président de la Commission a également exhorté Dr Souleymane Ouédraogo à œuvrer pour la restructuration, l’efficacité et la dynamisation du CILSS ; et à limiter les missions, séminaires et ateliers dont la plupart sont sans véritable plus-value, a-t-il noté.