Parmi les annonces gouvernementales de ce début d’année, figure la relance de la commission anti-corruption avec la nomination de ses membres. Sur le plan des symboles, cette décision des autorités est un fort signal adressé à l’opinion, dans un contexte de révélations de vrais ou imaginaires dossiers de corruption, de détournements de deniers publics ou encore de mauvaise gestion.
Mais elle ne saurait rester dans le symbolisme, tant l’application du principe de la reddition des comptes comme la fin de l’impunité relativement aux crimes économiques, sont aujourd’hui devenus des impératifs catégoriques.
Après plus d’une décennie de mise au ban de la communauté internationale et un pays en quasi faillite en tous points de vue, le Togo , au prix de moult efforts et de sacrifices multiformes consentis par tous, a réussi à remonter la pente. Notre société est apaisée et poursuit sa marche démocratique, à pas de tortues selon certains, mais résolument sur le chemin pour les plus objectifs qui regardent nécessairement tout le chemin parcouru. L’économie est en pleine relance et plusieurs indicateurs encourageants.
Mais le pays traîne comme un boulet, l’état de sa justice qui continue pour une certaine part, à prendre beaucoup de liberté avec le droit et à rendre des décisions déroutantes pour bon nombre de justiciables. Et ce malgré les efforts de modernisation et les milliards engloutis, qui malheureusement ne sauraient corriger à eux seuls la cupidité de certains magistrats.
A cela, il faut ajouter, ceci expliquant peut être cela, le non respect de l’obligation de rendre des comptes pour tous ceux qui, de manière directe ou indirecte, gèrent des deniers publics. Non seulement ils ne défèrent pas à cette exigence, mais en plus on en trouve presque jamais à répondre devant la justice des accusations de délits ou de crimes économiques. Et pourtant, ce n’est pas les scandales qui manquent.
A l’heure où l’éducation est dans la revendication permanente, le secteur de la santé a besoin de plus de moyens, le soutien aux jeunes entrepreneurs nécessite des incitations financières ou encore les agriculteurs réclament un meilleur accompagnement, l’Etat doit mobiliser davantage de ressources. Cela passe par la lutte contre la corruption et la chasse aux différents fraudeurs, les «délinquants en col blanc».
A l’orée de cette nouvelle année, l’un de nos vœux est donc que la mise en place de cette commission soit la manifestation d’un vrai engagement et non un simple effet d’annonce. Nous nous ferons le devoir d’en juger tout au long des prochains mois.