Afreepress, Le bureau du Haut Commissariat des Droits de l’Homme au Togo (HCDH-Togo) a rendu public vendredi son rapport sur le respect des droits de l’homme au Togo. Dans ce rapport, l’institution lève le voile sur « les dysfonctionnements » de la justice togolaise en violation des droits de l’homme.
Selon la représentante-résidente du HCDH au Togo, Ige Olatokunbo, ce rapport met l’accent sur plusieurs pratiques, notamment la longue durée de détention dans les prisons avant le jugement, l’inséparation entre les juges du sièges et du parquet, les difficultés éprouvées par la population carcérale des prisons de l’intérieur du pays à être assistée par un avocat.
« Nous avons mis l’accent sur le dysfonctionnement dans le système, nous avons cité la longue durée de détention que les gens ont à subir avant que le jugement soit fait pour connaître leur sort. Nous avons parlé de problème lié à la séparation de pouvoir entre le siège et le parquet. Nous avons soulevé le fait que la population carcérale à l’intérieur du pays n’a même pas accès à un avocat par manque d’avocat à la cour d’appel de Kara », a déclaré Mme Olatokunbo.
Elle n’a pas manqué de relever la pratique des services de la police de présenter aux yeux du monde les personnes arrêtées pour des forfaits criminels alors qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un jugement.
« Nous sommes très concernés par le fait qu’une personne est arrêtée pour avoir commis un crime. Tout de suite, on l’amène à la télé et on montre son visage. C’est une violation de droits, notamment de la présomption d’innocence », a-t-elle dénoncé.
En vue de redorer le blason du système judiciaire togolais, des recommandations ont été formulées à l’endroit des autorités togolaises. Pour résorber ces « dysfonctionnements » et « pratiques » qui violent les droits de l’homme, le HCDH recommande des états généraux de la justice togolaise.
« Nous avons recommandé que les états généraux de la justice togolaise soit faite pour que toutes les composantes définissent une politique inclusive pour l’amélioration de la justice. Pour que le pays soit bien développé, il faut que la justice fonctionne, et soit efficace et indépendante et que la population togolaise considère la justice comme un dernier recours ».