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Jésus-Christ reste Démocrate au Togo
Publié le lundi 23 janvier 2017  |  ANC Togo


© aLome.com
Jean-Pierre Fabre du CAP 2015 accomplissant son devoir civique à Kodjoviakopé, près de son domicile, dans le BV -Bureau de vote-numéro 5
25 avril 2015. Lomé - Lycée de Kodjoviakopé, salle numéro 5. Le candidat du CAP 2015 reste toujours méfiant à l`encontre du processus de centralisation des résultats.


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Pierre S. Adjété

Québec, Canada

Depuis son message de la Lettre Pastorale du 27 avril 2016, message acclamé par toute la population, l’Église catholique du Togo est devenue de plus en plus floue, sibylline, énigmatique, funambule, même sinusoïdale et bizarroïde. Aurions-nous alors besoin d’une « Association des Catholiques pour la Démocratie » avant de nous faire entendre, et demander l’actualisation du message très contemporain de Jésus-Christ? La Vérité ou rien d’autre!

Cinquante ans d’errements plus tard au Togo, le diagnostic demeure sans équivoque et conforme aux Saintes Écritures : « Quand on le jugera, qu’il soit déclaré coupable, et que sa prière passe pour un péché! Que ses jours soient peu nombreux, qu’un autre prenne sa charge! » Il n’y a donc aucun mal à persister dans l’acte libérateur du Togo : le peuple togolais veut la pleine démocratie et l’alternance. Et la voix du peuple togolais, tel qu’elle résonne et s’entend de partout, est aussi cette voix inaltérable de Dieu. Partout, la voix du peuple c’est la voix de Dieu.

Comment pouvait-il en être autrement lorsque, témoins privilégiés de l’histoire du Togo, les membres de la Conférence des Évêques du Togo appelaient encore, à peine dix mois, à la conscience collective par un si dense et généreux message : « Soyons responsables dans la Justice et la Vérité »? C’était il y a dix mois. Dix mois prophétiques au bout desquels, en pasteurs avisés, les Évêques sont allés à la rencontre de leurs fidèles pour leur ouvrir, davantage, la fenêtre de l’écoute et de l’espoir; véritablement et sans désespérer, les Évêques togolais avaient su lâcher et relâcher la colombe de l’espoir.

Au Togo également, ce n’est qu’au prix de cette persévérance dans le salut de la Vérité et dans le renoncement aux glissements et aux flottements, pas si lointains, que les terres inondées de la République émergeront de nouveau : « Les eaux allèrent en diminuant jusqu’au dixième mois. Le dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes. (…)Noé ouvrit la fenêtre qu’il avait faite à l’arche. (…) Il lâcha la colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la Terre. (…) La colombe revint à lui sur le soir; et voici, une feuille d’olivier arrachée était dans son bec. »

Autant que le Verbe sauve la Démocratie

Faure Gnassingbé a besoin de la Vérité, celle d’avant comme celle d’aujourd’hui; cette Justice et cette Vérité que commande d’ailleurs l’infalsifiable histoire du Togo : la démocratie sauve autant que sauve la parole du Christ. C’est bien cette combinaison gagnante que monseigneur Isidore de Souza, en 1990, avait su incarner aux côtés de Mathieu Kérékou pour accoster « sans violence ni effusion de sang » l’arche Bénin, longtemps en perdition. Et, c’est en portant plus loin encore l’œuvre initiale admirable de l’un des nôtres, Édem Kodjo –pratiquement au prix de la vie de celui-ci, que le clergé local vient d’arrimer l’arche Congo à l’espoir d’une alternance démocratique projetée pour décembre 2017.

Le Togo n’a d’avenir que dans cette Vérité inlassablement servie en des termes clairs et limpides, des mots rassurants et puissants; un message sans cesse répété comme dans la Lettre Pastorale d’il y a seulement dix mois : « le principe de l’alternance politique, avant d’être une valeur démocratique, est surtout une exigence de droit naturel. Précisément parce que les gouvernants sont à notre service, il est légitime de les remplacer quand nous estimons qu’ils ne remplissent plus leur mission ou qu’ils ont atteint une limite qui ne leur permet ou ne leur permettrait plus de bien remplir cette mission.»

La Conférence des Évêques du Togo ne peut donc s’arrêter au beau milieu d’un si bon chemin menant au salut de sa communauté, ou encore se contenter d’un minimum de service après son propre appel à chaque volonté humaine à « Faire son devoir de citoyen ». Les Togolaises et les Togolais s’attendent à ce que l’Église de leurs entrailles leur ressemble au quotidien, dans leurs espoirs et espérances; plus que jamais, que cette Église se montre fière, digne, reconnaissable, luminescente et scintillante même, particulièrement par ces temps de noirceur et d’invouloir persistant.

Après avoir si longtemps accompagné la République, l’Église du Togo ne peut renoncer aux siens; « Après avoir été accompagnés par l’Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie [Lomé] jusqu’à la Samarie [Dapaong], racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères. » C’est aussi ce devoir de joie que les citoyens attendent et désirent partager avec leur Église. Sans peur ni retenue, Jésus-Christ reste un démocrate.

•17 janvier 2017•
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