Ceco Btp, l’entreprise de travaux publics, qui se vantait d’être le second employeur au Togo, après l’Etat, semble avoir touché le fond. Elle se serait finalement débarrassée de 800 employés la semaine dernière, selon nos confrères de Liberté. Sans surprise, en réalité, puisque c’est depuis de longs mois que l’entreprise est très mal en point. Ses activités commençaient par s’effriter et les chantiers n’avançaient plus, à l’instar du désormais symptomatique chantier Lomé-Vogan-Anfoin.
Les employés qui ont accumulé des mois d’impayés sont allés jusqu’à manifester bruyamment plusieurs fois sur le site de l’entreprise à Lomé, obligeant les responsables à recourir aux forces de l’ordre.
La chute de cette entreprise dont les responsables avaient trop d’accointances avec les pouvoirs publics et qui par conséquent raflaient presque tous les marchés de travaux publics, est devenue vertigineuse depuis que, selon la presse, son premier responsable, Constantin Amouzou est entré en conflit avec ses protecteurs. Ces derniers lui auraient même prédit qu’il finirait par faire du taxi-moto à Lomé pour survivre.
Après le départ du gouvernement de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor, avec lequel Constantin Amouzou entretenait des relations orageuses, ce dernier avait espéré une remontée de pente de ses activités. Mais rien n’y fit. Plusieurs de ses chantiers lui ont plutôt été retirés. Sur la route Notsè-Tohoun, il a adressé lui-même un courrier de désengagement du consortium qu’ils ont constitué pour prendre le marché, confiant sa part à l’entreprise MNS.
Après le licenciement des 800 personnes, certaines sources croient savoir que l’entreprise ne tarderait plus à déposer le bilan. Et ce sera la « fin du film » pour non seulement le reliquat de personnel, mais aussi les nombreux sous-traitants qui ont bénéficié de petits marchés de Ceco et ont avancé leurs propres ressources en attendant d’être remboursés. Comme on le voit, Ceco, c’est finalement une météorite qui, aura traversé très rapidement le ciel des Btp togolais et qui à son point de chute, fait d’importants dégâts.