par Marwane Ben Yahmed
Marwane Ben Yahmed est directeur de publication de Jeune Afrique.
Joseph-Antoine Bell, 62 ans, est un personnage à part. Une denrée rare dans le foot africain. L’ancien gardien de but camerounais, qui fit ses débuts à l’Union sportive de Douala avant de faire les beaux jours de Marseille, Bordeaux et Saint-Étienne, n’a pas sa langue dans sa poche.
Il dit ce qu’il pense, ce qui lui vaut de solides inimitiés, notamment dans son pays. Et il voit juste, mieux que la plupart des footballeurs, ce qui n’a rien d’un exploit, mais mieux aussi que nos dirigeants, ce qui est plus problématique. Dans un excellent entretien accordé au quotidien sportif français L’Équipe (daté du 23 janvier), il a passé en revue tous les sujets qui nous concernent, que l’on soit amateur de football ou non. Petit verbatim, frappé au coin du bon sens :
Le Mondial de football à 48 équipes
«C’est une hypocrisie […], du Donald Trump. On veut plaire aux gens, on dit que c’est pour donner la chance à tout le monde… Mais cela dénature la compétition, qui est faite pour dégager les meilleurs. La Coupe du monde commence avec les éliminatoires et tout le monde y participe déjà. […] Les Africains sont pour ? Ils doivent revendiquer d’être jugés comme tout le monde. Ils doivent être dedans par le mérite.
Notre continent n’a pas plus de chances de la gagner car on a augmenté le nombre de participants. Les gens se laissent flatter. […] Si les Africains veulent être vus comme des petits… qui viennent faire un tour, ça sert à quoi ? […] Il faut faire la promotion de la qualité. C’est ce qui pousse les gens à rêver. »... suite de l'article sur Jeune Afrique