La tension dans le monde de l’éducation a baissé ces deux dernières semaines au Togo. C’est la première fois depuis le début de l’année scolaire que les élèves sont restés dans les salles de classe en compagnie des enseignants durant deux semaines consécutives. Cela a été possible grâce à la trêve de deux semaines décrétée par les responsables de l’Union des Syndicats des Enseignants du Togo (USET). Dans la foulée de cette trêve, Aketa Abalo et sa suite ont écrit au ministre Florent Maganawé afin qu’une solution durable soit trouvée aux revendications du corps enseignant avant la reprise des cours après les fêtes de fin d’année. Mais voici la réponse que le ministre a envoyé au président de l’USET : « Monsieur le président, nous accusons réception ce mardi 10/12/2013 de la déclaration des délégués de l’USET en date du 07 décembre 2013 et nous vous en remercions. Nous prenons acte de son contenu tout en déplorant les blessures humaines et les dégâts matériels que votre mouvement a pu causer au sein de nos établissements et de la population togolaise dans son ensemble… En saluant une foire encore votre appel au calme, je vous exhorte à penser à une trève plus longue afin d’éviter à notre pays des conséquences désastreuses. Je vous prie de croire à l’expression de ma cordiale salutation ».
C’est cette réponse moqueuse que le plus controversé des ministres que le Togo n’ait jamais connu a donné à la lettre du président de l’USET. Florent Maganawé a semblé dire qu’il n’y a aucune suite à donner aux revendications des enseignants et les exhorte à une trêve plus longue. Une réponse irresponsable à plusieurs égards qui démontrent le manque de considération du ministre vis-à-vis de ses partenaires. Même si le ministre voulait inviter les syndicats à remettre leurs revendications à plus tard, il y a des manières plus polies de le dire. Si Kofi Esaw avait tenu un discours pareil aux greffiers, le système judiciaire serait actuellement paralysé. Mais en homme responsable, il a trouvé les mots justes pour calmer la colère de ses partenaires qui réclamaient un statut particulier. Sans tambour battant, les greffiers ont reporté leur revendication à plus tard.
Mais la réponse de Florent Maganawé montre que les problèmes des enseignants sont loin de trouver une solution et que les débrayages vont recommencer dès la rentrée de janvier. A cette allure, il n’y a aucun espoir que l’année scolaire se termine dans de meilleures conditions. C’est pourquoi la démission de Florent Maganawé est aujourd’hui plus qu’une nécessité pour sauver l’éducation au Togo.