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Afrique, un continent plein d’espoir
Publié le jeudi 9 fevrier 2017  |  ONU


© Autre presse par Epimg.net
António Manuel de Oliveira Guterres, né le 30 avril 1949 à Santos-o-Velho, à Lisbonne, est un homme d`État portugais membre du Parti socialiste (PS). Le 13 octobre 2016, l`Assemblée générale des Nations unies le désigne comme Secrétaire général pour succéder au Sud-Coréen Ban Ki-moon.


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Par António Guterres



"Trop souvent, l’Afrique est vue à travers le prisme des problèmes qu’elle connaît. Moi, quand je pense à l’Afrique, je vois un continent à l’énorme potentiel, plein d’espoir et de promesses.

Je compte bien tirer parti de ces points forts et mettre en place un cadre de coopération plus ambitieux entre l’Organisation des Nations Unies et les dirigeants et peuples de l’Afrique. C’est indispensable pour permette un développement durable sans exclusive et approfondir la collaboration dans les domaines de la paix et de la sécurité.

Tel était le message que j’ai voulu porter lors du récent Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, ma première grande mission en tant que Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.

C’est d’abord dans un esprit d’entière solidarité et plein de respect que je me suis rendu en Afrique. Je suis convaincu que le monde a beaucoup à apprendre de la sagesse de l’Afrique, de ses idées et des solutions qu’elle a su trouver.

J’étais aussi empreint d’un profond sentiment de reconnaissance. C’est de l’Afrique que viennent la majorité des soldats de la paix des Nations Unies. Les pays d’Afrique font partie de ceux qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés et qui se montrent les plus généreux. C’est aussi en Afrique que l’on trouve certains des pays qui connaissent la croissance économique la plus rapide.

Le règlement récent de la crise politique en Gambie est venu démontrer une fois de plus qu’en faisant preuve d’unité, les dirigeants africains peuvent venir à bout des problèmes de gouvernance et faire respecter la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit.

À la fin du Sommet, j’étais plus convaincu que jamais que c’est dans l’intérêt de l’humanité tout entière d’écouter les peuples d’Afrique, de profiter de leur sagesse et de travailler avec eux.

Nous avons adopté des plans qui permettront l’avènement d’un monde meilleur. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, un effort sans précédent dela part de la communauté internationale pour lutter contre la pauvreté, les inégalités, l’instabilité et l’injustice dans le monde, en est à sa deuxième année d’application. L’Afrique a elle aussi adopté un plan ambitieux et complémentaire: l’Agenda 2063.

Pour que les peuples d’Afrique puissent pleinement profiter de ces efforts importants, il convient d’aligner ces deux initiatives de manière stratégique.

Pour commencer, il faut mettre l’accent sur les efforts de prévention et sortir d’une simple logique de gestion des crises en faisant tout pour empêcher qu’elles ne se déclenchent. Nous avons tendance à en faire trop peu et trop tard et cela doit cesser.


De nos jours, la plupart des conflits sont des conflits internes qui surgissent sur fond de course au pouvoir et aux ressources, d’inégalités, de marginalisation et de tensions intercommunautaires. Ils sont souvent attisés par l’extrémisme violent, auquel ils offrent aussi un terreau.

L’Organisation des Nations Unies est résolue à travailler aux côtés de ses partenaires à chaque fois qu’un conflit ou la menace d’un conflit viennent hypothéquer la stabilité et le bien-être des populations.

Toutefois les efforts de prévention ne doivent pas rester circonscrits aux conflits. C’est le développement durable sans exclusive qui offre le moyen de prévention le plus efficace et le chemin le plus sûr vers une paix durable.

Il est possible d’améliorer plus rapidement la situation en offrant des possibilités aux jeunes et en leur redonnant espoir. Plus de trois Africains sur cinq sont âgés de moins de 35 ans. Pour tirer pleinement parti de l’énorme potentiel que cela représente, il faut investir davantage dans l’éducation, la formation et le travail décent et convaincre les jeunes de prendre leur avenir en main.

Nous devons aussi faire tout notre possible pour permettre aux femmes de jouer pleinement un rôle en faveur du développement durable et de la paix durable. Je suis heureux de constater que l’Union africaine réserve toujours une place spéciale aux questions d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.

S’il y a une chose que j’ai pu constater à maintes reprises, c’est que lorsque l’on donne des moyens d’agir aux femmes, c’est le monde entier qui s’en porte mieux.

C’est en partenaire et en ami que je me suis rendu en Afrique, résolu à changer la perception de ce continent divers et si important. Les crises ne donnent au mieux qu’une vue partielle de la réalité. Mais en prenant de la hauteur, sous l’angle de la coopération, on peut embrasser la situation dans son ensemble et se focaliser sur les exemples de réussite partout en Afrique et sur l’énorme potentiel du continent.

Dans un tel esprit, je ne doute pas que la victoire soit à portée de main et que l’on puisse parvenir à un développement durable sans exclusive, qui offrirait aussi la meilleure arme pour empêcher les conflits et les souffrances, en permettant à l’Afrique de rayonner encore plus et d’inspirer le monde entier".


António Guterres est Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.



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