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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait


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Interview du Président de la République Faure Gnassingbé : «A partir du Togo, je suis sûr que l’Egypte va pouvoir toucher d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest »
Publié le mardi 21 fevrier 2017  |  AfreePress


© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
L`exécutif togolais rend grâce à Dieu après le Sommet de l`UA à Lomé
Lomé, le 19 octobre 2016. Paroisse Universitaire catholique de Lomé. Conduit par Faure Gnassingbé, l`exécutif togolais et plusieurs autres officiels participent à une messe d`action de grâces demandée par l`Etat après la tenue réussie au Togo du Sommet extraordinaire de l`UA sur l`avenir des mers en Afrique. Un Sommet sanctionné par l`adoption d`une Charte panafricaine. Cette messe a été concélébrée par l`Archevêque de Lomé, Denis Amuzu-Dzakpah, en présence de la mère du Président, Sabine Mensah Bolouvi.


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Le Président de la République Faure Gnassingbé a séjourné du 16 au 18 février derniers en terres égyptiennes où il était en visite d’Etat. Au cours de son séjour au pays des Pharaons, le Président de la République a eu à s’entretenir avec le Président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi avec qui il a parlé coopération et développement.

En marge de ce voyage d’Etat, le Président a également accordé une interview à la télévision égyptienne, Nil Télévision International. Interview dans laquelle il présente l’état des lieux des relations entre le Togo et l’Egypte et les domaines dans lesquels le pays d’Abdel Fattah Al-Sissi compte investir au Togo. Lire ci-dessous l’entretien transcrit par l’Agence de presse Afreepress.

Nil Télévision International : Nous avons le plaisir d’avoir avec nous, le Président Faure Gnassingbé du Togo. L’Egypte est un pays que vous connaissez, ou tout au moins avec qui vous entretenez de très bonnes relations surtout avec son Président Abdel Fattah Al-Sissi.

Faure Gnassingbé : J’ai effectivement l’honneur et le plaisir d’entretenir de bonnes relations avec le président Al-Sissi, comme beaucoup de chefs d’Etat africains, pour la bonne et simple raison qu’il a donné une nouvelle impulsion, il a redynamisé les relations entre l’Egypte et les pays d’Afrique Sub-saharienne. Nous le voyons de façon assidue dans les réunions continentales, avec le sérieux, la rigueur et l’autorité qu’on lui connait. Et ça nous fait plaisir parce qu’il apporte une grande contribution à la gestion et à la résolution des problèmes de notre continent.

Quel est le regard de l’Afrique, le vôtre sur ce retour de l’Egypte ? On avait comme l’impression que l’Egypte était absente, qu’elle avait tourné le dos au continent africain mais depuis deux ans l’Egypte revient au-devant de la scène africaine.

Faure Gnassingbé : C’est vrai, mais je peux atténuer votre jugement et dire qu’un grand pays comme l’Egypte avec une forte diplomatie n’a jamais été absente, mais seulement sa visibilité était moins forte. Avec le Président Sissi, on sent une réelle volonté. Les tous-premiers chefs d’Etats qui l’ont rencontré lors de son investiture -ils n’étaient pas vraiment nombreux- ont été marqués par la vision qu’il avait des relations entre l’Egypte et l’Afrique. Donc c’est ce que nous ressentons et nous en sommes plutôt satisfaits parce que, pour nous qui avons découvert l’Egypte très récemment, nous sommes très impressionnés, en tout cas moi je suis très impressionné par la vitalité, les infrastructures, l’expertise, le secteur privé et je pense que l’Egypte a beaucoup à apporter à l’Afrique. Et le président Sissi incarne bien cette volonté. Je souhaite - c’est aussi une attente de la part des pays africains- voir l’Egypte entretenir des relations plus étroites avec l’Afrique.

Quelles sont aujourd’hui les rapports entre le Togo et l’Egypte ? On sait qu’il y a beaucoup de projets. Est-ce que vous pouvez nous donner quelques détails de ces relations ?

Faure Gnassingbé : Les relations ont traditionnellement été très bonnes entre nos deux pays. Mais il faut le dire, la coopération a plutôt été très modeste. Cependant depuis ces deux dernières années, elle s’est enrichie, elle s’est diversifiée. Je peux citer l’exemple de l’agriculture. Le Togo est un pays plutôt agricole. Le poids de l’agriculture dans notre économie représente à peu près 60 % et les rendements sont plutôt faibles, en tout cas on peut faire mieux et je sais qu’en Egypte vous maîtrisez assez bien les techniques agricoles et que le Président Sissi est désireux de partager cette expérience avec les pays frères d’Afrique, et nous sommes l’un des bénéficiaires.

Nous avons aussi le domaine du transport maritime. Lomé se veut un des hubs de l’Afrique de l’Ouest. Nous avons la chance d’avoir un grand port et nous avons noué des relations avec les ports égyptiens. Un mémorandum d’entente a d’ailleurs été signé à cet effet.

Ensuite il y a le transport aérien, nous avons également une compagnie aérienne à vocation régionale mais il faut bien dire qu’au niveau des compétences humaines, nous sommes un peu limités. Il y a même le ministre des Transports togolais qui a rencontré les autorités de l’aviation civile d’Egypte. Là aussi, c’est un domaine de coopération qui très vite, va connaître un essor.

Il y a naturellement la question de la lutte contre le terrorisme où le Président nous fait cette grande générosité de former des Togolais aux techniques de renseignements et à la lutte contre le terrorisme.

Je ne voudrai pas passer sous silence le rôle de certaines organisations, par exemple l’église kopt orthodoxe qui envoie des missions médicales, des missions éducatives dans nos pays. Je pense que le travail au niveau gouvernemental est complété par celui de ces organisations caritatives et aussi par le secteur privé. Sur ce plan, nous avons la chance et le plaisir de constater que des entreprises égyptiennes gagnent des marchés non seulement au Togo, mais aussi dans la sous-région. Donc vous voyez que c’est une coopération qui est assez riche et qui a plusieurs dimensions.

La coopération est redynamisée vous l’avez dit par le Président Sissi et par la vigueur de la diplomatie égyptienne. On a l’impression que M. l’ambassadeur d’Egypte au Togo, M. Karim Shériff est plus actif. Il y a beaucoup de délégations égyptiennes qui sont venues faire des visites à Lomé.

Faure Gnassingbé : Absolument, l’ambassadeur égyptien a beaucoup mis d’énergie, d’effort et de talent pour redynamiser cette coopération et je dirai que c’est probablement l’un des meilleurs ambassadeurs, sinon le meilleur ambassadeur en ce moment au Togo. Il a beaucoup fait pour redynamiser nos relations et ça nous encourage à continuer et ça traduit quand même quelque chose. Moi j’ai été assez agréablement surpris par la chaleur et la sincérité de mes entretiens avec le Président Sissi et je ne suis pas le seul à le penser. Je suis venu pour une visite de travail et j’ai la chance de m’exprimer sur une chaîne importante d’Egypte. Je crois que l’impulsion et le leadership sont donnés par le Président Sissi mais on remarque qu’il y a un mouvement d’ensemble.

Alors, votre pays le Togo a été pendant très longtemps surnommé la Suisse de l’Afrique. Aujourd’hui parlez-nous des grands projets qui existent. On sait qu’il y a le port de Lomé, l’un des plus importants de la région, il y a beaucoup de développement, vous avez parlé de l’agriculture. Il y a d’autres domaines comme le tourisme par exemple à développer.

Faure Gnassingbé : Le Togo a connu une période quand même assez difficile et nous sommes en train de sortir de cette période. Il y a aujourd’hui un mouvement d’intégration en Afrique et donc le Togo se positionne par rapport à ce mouvement. Il y a une émulation assez positive entre différentes capitales, chacun veut jouer le rôle de leader.

Et donc, quand moi je vois les relations entre l’Egypte et le Togo, je comprends aisément les relations entre l’Egypte et l’Afrique de l’Ouest parce qu’à partir du Togo, je suis sûr que l’Egypte va pouvoir toucher d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Il y a le Nigéria qui n’est pas loin, il y a le Ghana qui est à côté et comme à partir du Ghana, l’Egypte peut aussi toucher les autres pays. Alors, je pense qu’un pays avec une telle puissance économique, avec un secteur privé aussi dynamique, ne devrait pas seulement avoir des relations avec un seul pays de façon bilatérale, c’est important certes, mais devrait avoir des relations avec toute une région.

Au Togo nous avons le port mais aussi l’aéroport, qui est un aéroport à vocation régionale avec une compagnie qui joue un rôle sous régional en Afrique de l’Ouest. Nous avons également des banques, les banques de développement de l’Afrique de l’Ouest sont basées au Togo et donc c’est sur tout ça que nous voulons nous bâtir pour être un véritable centre de services pour l’Afrique de l’Ouest.

Le Président, il y a à peine quelques jours M. Houngboh a été élu président du FIDA, il était Premier ministre togolais. Est-ce que vous avez parlé avec le Président Sissi du soutien mutuel entre votre pays et l’Egypte ?


Faure Gnassingbé : En fait le soutien de l’Egypte ce n’est pas dans une logique donnant-donnant, c’était dans une logique africaine. Nous savons depuis longtemps que l’Afrique peut apporter au monde et nous sommes tous pour une espèce de démocratisation internationale. Donc ce qui a commencé avec Houngboh, avec le soutien actif de l’Egypte et aussi d’autres pays, ça se poursuit au niveau de l’UNESCO.

Quelles sont vos relations avec les pays européens ? Je ne sais pas si vous avez suivi Emmanuel Macron, l’un des candidats à l’élection présidentielle en France qui s’est rendu récemment en Algérie et a dit que la colonisation était un crime contre l’humanité.

(Rires), d’abord je pense que par rapport aux événements douloureux que le monde a connus, je trouve que la colonisation, mais aussi la traite négrière n’ont pas suscité l’attention qu’il fallait. Donc M. Macron accepte de créer un nouveau débat. Je lui fais l’amitié de penser que ce n’est pas seulement à but électoraliste, je pense que c’est une bonne chose. Mais récemment encore on a eu des avis divergents de la part d’autres candidats qui ont eu des propos un peu malheureux sur la colonisation. Donc cette prise de conscience-là, elle est importante.

L’Afrique a payé un lourd tribu à la décolonisation et l’Organisation de l’Unité Africaine dont l’Egypte est l’un des membres fondateurs, a consacré beaucoup d’effort à la libération de l’Afrique, donc à la décolonisation. Je pense que le dire n’est pas exagéré.

Propos transcrits par l’Agence de presse Afreepress
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