Depuis quelque temps, des opérateurs économiques véreux s’adonnent à la contrebande d’importantes quantités de cigarettes de contrefaçon. Ces marchandises dont la qualité est douteuse atterrissent au Togo à cause de la porosité de nos frontières, de l’inefficacité de gestion des produits en transit, portant atteinte à la santé publique. Selon un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 6 millions de personnes meurent par an, 16.438 personnes décèdent par jour et 685 personnes meurent par heure suite à la consommation de ces produits toxiques. « 1/10 de cigarettes fumées par des consommateurs provient du commerce illicite », a relevé ce rapport.
Malgré qu’au Togo une loi interdise l’importation et la commercialisation de ce produit dans le pays, d’énormes quantités de cigarette se trouvent encore sur nos marchés. Ce phénomène engendre plusieurs conséquences. Sur le plan économique, cela occasionne d’énormes pertes fiscales au pays. Sur le plan environnemental, la consommation du tabac est source de pollution. « La contrebande de cigarettes est devenue un phénomène très répandu en Afrique de l’Ouest avec des conséquences majeures sur le plan sécuritaire, financier et social. Entre 2013 et 2015, l’industrie du tabac de la sous-région estime à près de 11,3 milliards le nombre de cigarettes vendues en contrebande ».
C’est ce qui ressort d’un communiqué ayant sanctionné la conférence de presse tenue, le 16 février 2016 à Lomé, par l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC) autour du thème : « Commerce illicite : les conséquences socio économiques et sécuritaires ». Il se révèle que ce commerce illicite n’est pas l’apanage de petits opérateurs. Il est de plus en plus dominé par le crime organisé. Selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), 774 millions de dollars US en cigarettes illicites transitent par les ports de l’Afrique de l’Ouest chaque année, occasionnant des pertes énormes de recettes fiscales et douanières, sans compter les préjudices sanitaires occasionnés aux populations.
Le communiqué de l’ATC a précisé que l’étiquetage ou les messages sanitaires portés sur ces paquets de cigarettes sont généralement non-conformes aux dispositions en vigueur dans les pays de destination, et en conséquence sont illicites. « Puisque déclarés comme étant en transit, les contrôles adéquats ne sont pas effectués ainsi que les taxes appropriées ne sont pas liquidées et en conséquence constituent des pertes énormes pour l’Etat », a noté le communiqué.
L’Association Togolaise des Consommateurs, par la voix de son Vice-président, Benetti Gagalo, a sollicité l’implication de la population ainsi que celle du Gouvernement afin que les dispositions prises par l’Etat visant à mettre fin au commerce illicite de la cigarette soient pleinement implémentées dans le but d’éradiquer ce fléau dont les conséquences économiques et sanitaires sont préjudiciables à notre pays et à ceux de la sous-région ouest africaine.
Elle a aussi lancé un appel aux opérateurs économiques et personnes œuvrant dans le domaine du tabac à respecter la réglementation en vigueur au Togo. Elle a, par la même occasion, invité les structures de l’Etat chargées de lutter contre le phénomène, à redoubler de vigilance pour traquer les contrevenants.