Lomé - Un journaliste togolais a été molesté par des gendarmes au cours d'un reportage dans la capitale de Lomé, suscitant de vives condamnations de la presse locale et l'ouverture d'une enquête, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Robert Kossi Avotor, journaliste au bi-hebdomadaire proche de l'opposition l'Alternative, enquêtait sur un litige foncier dans la banlieue nord de Lomé lorsqu'il a été "battu" par des gendarmes, a-t-il raconté à l'AFP.
"En arrivant j'ai constaté la présence d'un nombre important de gendarmes. Alors, je me suis présenté et j'ai demandé à rencontrer leur chef. Ils m'ont intimé l'ordre de quitter les lieux, qu'ils ne voulaient pas voir de journaliste", a-t-il affirmé.
"Ils se sont aussitôt rués sur moi. Ils m'ont battu et m'ont menotté. J'ai même uriné dans mon pantalon, car je ne pouvais pas bouger", a ajouté M. Kossi Avotor, qui a indiqué avoir porté plainte pour "abus d'autorité et délit d'entrave à la liberté de la presse".
Plusieurs organisations de journalistes ont condamné cette "agression" et appelé à des sanctions.
"Nous condamnons avec la dernière rigueur cette agression et mettons en garde les auteurs de violences et d'intimidations envers les journalistes", a déclaré à l'AFP Aimé Ekpé, président l'Observatoire togolais des médias.
"Le ministre de la sécurité, le colonel Yark Damehame a promis d'identifier les coupables et de les sanctionner", a-t-il précisé.
La Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac) a également condamné cet "incident grave" dans un communiqué.
Le procureur de la République a annoncé mercredi soir l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de cet incident.
L'Alternative est un journal privé réputé critique vis-à-vis du pouvoir du président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père à la présidentielle de 2005 avec l'appui de l'armée, avant d'être réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l'opposition.