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Exclusif/Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, SG CDPA: "Si le régime ne veut pas nous écouter, en pensant qu’il a le rapport de force, nous travaillerons à inverser ce rapport"
Publié le mercredi 1 mars 2017  |  icilome


© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, leader de la CDPA


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Elle a été de tous les combats politiques au Togo. Certains la surnomme la « dame de fer » à cause de sa rigueur et sa discipline, surtout dans ses activités politiques.


Secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), présidente du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), Mme Bigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, fait une analyse sur la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays, à travers cette interview qu’elle a accordée à la Rédaction d’icilome.com. Lecture !



Croyez-vous en l’alternance politique au Togo en 2020?

Bien sûr que j’y crois. L’alternance, il nous l’a faut nécessairement en 2020, et ce n’est pas pour rire que j’ai dit récemment dans une interview que nous ne laisserons pas l’actuel chef de l’Etat faire un 4e mandat. D’abord le troisième mandat, celui qui est en cours, il l’a arraché malgré nous. Mais nous continuerons à nous battre. Et quand je le dis, je ne le dis pas en comptant sur ma petite et modeste personne. Je ne le dis pas en comptant sur les chefs de partis qui sont vraiment engagés à provoquer le changement dans ce pays. Je le dis au nom de l’immense majorité des Togolais qui, au-delà des appartenances politiques, veulent le changement, qui pensent qu’il est temps qu’il y ait l’alternance dans ce pays. Et je le dit parce que nous allons y travailler, parce que j’espère pouvoir compter sur ces Togolais et Togolaises, qu’ils puissent dire au-delà des aspirations profondes, qu’ils puissent dire cette fois-ci : nous allons nous organiser pour que notre souhait le plus profond se réalise.

Mais Madame, on remarque aujourd’hui une sorte de démobilisation au niveau de la population. Comment comptez-vous la remobiliser pour la cause ?


Nous avons le devoir de les remobiliser et nous sommes là-dessus. Moi, je reviens d’une tournée à l’intérieur. Après la marche des OSC, j’ai dû me rendre à l’intérieur et j’ai discuté avec mes frères et sœurs dans les villages et j’ai vu encore une fois, j’ai touché du doigt les problèmes et la misère auxquels ils sont confrontés. La situation est plus que jamais désespérée. Nous, nous le disons tout le temps, mais plus les années passent, plus la misère s’accroit au sein des populations. Et nous faisons les liens, et elles-mêmes, elles voient, ces populations-là. Ce que j’ai entendu hier, c’est qu’à chaque fois qu’il y a des élections on vient nous mentir, on vient nous donner de l’argent, on vient dire, n’écoutez pas ceux-là. Nous allons faire ceci, nous allons faire cela. Mais cette fois-ci nous les attendons.

Et moi, mon devoir en tant que responsable politique, c’est lorsque les populations font face à ces difficultés quotidiennes que je les aide à faire le lien avec le combat politique que nous menons. Et cela, nous allons nous y employer.

Nous allons nous y employer à déjouer toutes les manœuvres de ce régime qui s’emploie à décrédibiliser, à diviser l’opposition. On fait en sorte que les gens qui se disent de l’opposition, on les envoie en mission pour prendre des positions qui écœurent les populations. Je pense que c’est un long chemin de croix que les populations togolaises vivent. C’est aussi un chemin de croix pour nous qui sommes au-devant des partis politiques qui sont de bonne fois. Nous voulons changer ce pays. Mais nous allons travailler et je pense que l’horizon s’éclaircit. Aujourd’hui, il est de plus en plus clair pour tout le monde qu’au-delà des questions de personnes, il faut que l’opposition arrête des objectifs autour desquels elle peut s’organiser. Et nous avons déjà sur la scène politique deux groupes. Nous avons CAP 2015 qui est une alliance électorale, mais aussi une alliance de gouvernement, que nous avions conclu à la veille des élections de 2015. D’aucuns ont pensé, ils étaient sûrs, ils font tout pour que CAP 2015 disparaissent. Mais Dieu merci, nous tenons bon. Récemment, il y a eu un groupe de 6 partis qui se sont mis ensemble aussi, peut-être que dans leurs objectifs, ils n’ont pas voulu aller plus loin que la question des réformes et celles des élections locales. Ils ont voulu rester informels et ça ne fait rien, l’essentiel, c’est qu’ils se soient entendus sur des objectifs précis.

Il se fait que nous qui avons l’objectif de provoquer l’alternance, et de gouverner ce pays, il se fait que leurs objectifs constituent pour nous un objectif intermédiaire, parce qu’aujourd’hui, on ne peut pas obtenir l’alternance si on ne travaille pas sur la question des réformes, si on ne travaille pas sur la question des élections locales, donc en principe, le chemin est balisé pour que ces deux groupes puissent travailler ensemble autour d’un objectif minimum, les réformes et élections locales. Après chaque groupe retrouvera sa spécificité et je pense que c’est une bonne nouvelle. Je pense que c’est un processus qui est en cours, l’horizon s’éclaircit, et les conditions sont petit à petit en train de se mettre en place, pour que désormais tous ces manœuvres-là, de manipulation par la désinformation, que tout cela s’arrête et c’est une bonne nouvelle pour que le peuple se mobilise. En réalité, le peuple est démobilisé parce qu’il est écœuré. Il ne peut pas comprendre cette cacophonie qu’il y a au sein de l’opposition.

La semaine dernière CAP 2015 et le groupe des 6 partis politiques se sont rencontrés. Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?

Vous comprendrez très bien que je ne veuille pas vous livrer la substance de nos discussions. Tout ce que je peux vous dire c’est que les discussions se sont déroulées dans un très bon climat. Nous avons échangé sur ce que nous pourrions faire ensemble, nous n’avons pas fini mais nous continuerons de nous voir et Dieu merci comme je le disais, si tout va bien à partir du minimum sur lequel nous nous serons entendus, on pourra mener une action unitaire entre les deux groupes.

L’expérience rwandaise sollicitée par le HCRRUN pour la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles, vous semble-t-elle la mieux indiquée ?

Vraiment je ne suis pas du Rwanda, mais j’ai des informations sur l’expérience rwandaise. Je me souviens de comment on a initié une pétition qu’on a fait signer à un certain nombre de citoyens, pour dire il faut que l’actuel président reste au pouvoir, il faut supprimer la limitation de mandat. Nous avons vu les conditions dans lesquelles ces réformes ont été effectuées tant sur la forme que sur le fond. Je dis de manière très claire que le Rwanda ne saurait être l’exemple pour le Togo.

C’est plutôt un contre-exemple pour le Togo et nous ne voyons pas pourquoi le régime est allé chercher le Rwanda. Nous admirons le Rwanda, parce qu’il y a des prouesses sur le plan économique, social, mais nous avons eu à leur dire que je trouve dommage qu’au Rwanda, le régime en place ne crée pas des conditions pour sauvegarder ou pérenniser ces progrès qu’il est en train de faire. C’est-à-dire politiquement, il est en train de semer des germes de nouvelles tensions, et le jour où ceux qui n’ont pas encore le rapport de force en ce moment, arriveront à l’avoir, je me demande ce que ces progrès vont devenir, et c’est bien dommage. C’est pour cela que je pense que même le Rwanda aurait à prendre exemple sur les pays qui sont davantage dans la démocratie.

On constate aujourd’hui que les bêtes noires du régime se trouvent être la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin uninominal à deux tours. A la CDPA, que comptez-vous vraiment faire pour arracher ces points importants ?

Eh bien ce que nous comptons faire, je dois le dire, ce n’est pas en tant que parti politique isolé, parce que pour nous c’est très clair, que aucun parti politique isolé ne peut faire entendre raison à ce régime et c’est ensemble avec les autres forces de l’opposition que nous allons le faire. Et qu’est¬-ce que nous allons faire ? Eh bien, c’est ce que nous avons commencé à faire. Vous avez vu quand la commission de réflexion sur les réformes a été mis en place, nous avons dit que ce n’est pas la bonne voie. Et la CDPA a reçu la commission, en fin de semaine dernière, je peux vous dire que les discussions ont été franches, nous avons rappelé aux membres de ces commissions, en tout cas, la plupart des membres, nous leur avons fait comprendre que nous n’avons rien contre leur personne, mais que nous désapprouvons cette commission. Nous ne voyons aucunement l’utilité de cette commission et nous leur avons demandé d’aller dire à leur mandant que l’APG doit demeurer le cadre dans lequel nous opérerons ces réformes. C’est l’Apg qui a réglé la question du contenu du champ de ces réformes, et qui nous a aussi indiqué la voie, la manière dont il faut les faire, de manière consensuelle, et j’insiste sur le consensuel, parce que voyez-vous, les réformes que nous demandons, nous ne les demandons pas pour faire du mal à personne, nous les demandons pour le bien de ce pays. Et nous considérons que tous ceux qui sont engagés, tous ceux qui sont constitués pour prendre part à la gestion des affaires de ce pays, nous supposons qu’ils le font parce qu’ils veulent le bien de ce pays.

Et donc, nous devons discuter et arriver à faire comprendre la minorité qui ne voit pas encore l’utilité des réformes qu’il faut faire ces réformes-là telle que l’APG les a prévues. Toute autre manœuvre qui consisterait à ruser de manière à sortir du cadre de l’APG et de la Constitution de 1992, parce que le point 3 de l’APG le dit, c’est conformément à l’esprit de 92 que nous avons approuvé ensemble à une très large majorité qu’il faut faire les réformes. Donc toute autre manœuvre allant dans le sens contraire, ne peut être acceptée. Aujourd’hui, on ne comprend pas pourquoi il urge d’aller à la création d’une nouvelle République. Est-ce que c’est ça le problème du pays ? Est-ce que les problèmes du pays ne sont pas venus du fait que certains profitants d’un rapport de force instantanée, se sont cru autoriser à modifier de manière unilatérale la Constitution que nous sous sommes donnés tous et qui représentait en elle-même un consensus ? Aujourd’hui, le consensus le plus fort qui nous lie en matière de réformes et qui indique la façon dont il faut y aller se trouve dans l’APG.

Donc, nos actions vont être menées autour de cette vision, et nous comptons amener le régime à réaliser qu’il n’y a pas d’autres voies. Maintenant s’il y a des réformes en profondeur, qu’on veut faire, bien on le fera. Prenons l’exemple des pays voisins et puis dans un pays, une Constitution, vous ne pouvez pas l’envisager comme quelque chose que vous mettez en place ad vitam æternam, elle représente un consensus fort à un moment donné, elle représente un contrat social à un moment donné. Mais quand progressivement, à la faveur des nouvelles conditions contemporaines, le consensus arrive à se faire à nouveau, qu’il faut changer tel aspect ou tel autre aspect pour l’adapter au besoin de l’heure, on le fait. Maintenant, nous avons l’impression que pour desserrer l’étau de l’APG, le régime tente de faire croire qu’il veut aller au-delà de l’Apg pour bien faire, faire quelque chose qui répond à tous les problèmes, ça n’existe pas. Commençons par ce pourquoi nous nous sommes entendus.

Et, au cas où le régime persiste dans cette voie, quelle sera votre alternative?

Nous ferons pression, si le régime persiste dans cette voie. Le régime persiste dans cette voie parce que, et cela nous l’avons entendu ce commentaire-là de la commission de réflexion sur les réformes qui nous dit, mais madame, c’est une question de rapport de force, il faut être réaliste. Vous ne dites pas à des politiques que parce qu’ils n’ont pas le rapport de force, il faut qu’ils s’aplatissent. Parce qu’ils n’ont pas le rapport de force, il faut qu’ils demandent à tout un peuple de s’aplatir. Ce n’est pas possible, parce qu’un rapport de force n’est pas quelque chose qui est figée dans du ciment. Le rapport de force que l’on peut considérer comme vous étant à un moment donné, le plus favorable et très fort encré dans un socle tel qu’il ne peut changer, je vous assure, il suffit d’un lien, il peut basculer. Et si le régime ne veut pas nous écouter, en pensant qu’il a le rapport de force, nous travaillerons à inverser ce rapport de force. Nous savons qu’il a mis beaucoup d’énergie pour détruire l’opposition, mais nous tenons bon, et ce rapport de force-là, nous allons le reconstruire.


En déplacement à Berlin la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères avait déclaré que les élections locales se feront en 2017. Or en décembre dernier, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales déclarait qu’elles se feront en 2018. Quelle est votre réaction par rapport à ces deux positions ?

Merci de relever ces contradictions. Effectivement nous étions représentés à cette réunion et l’objectif que nous avions c’était de faire en sorte qu’enfin on ait un calendrier précis qui nous permette de dire qu’on va pouvoir aller aux élections locales, à telle date précise à laquelle nous aura fini les tâches qui sont indispensables avant la tenue de ces élections y compris les réformes essentiellement le découpage électoral. Mais déjà, au cours de la réunion, nous avons senti qu’on ne voulait pas que cette question soit clarifiée. C’est avec insistance que de la Secrétaire de l’ANC que finalement on a pu arracher que les élections se tiendraient dans un délai de 15 à 18 mois.

Un délai qui commencerait à courir à partir de la date de ces réunions. Aujourd’hui, nous sommes étonnés que le ministre des Affaires étrangères annonce la tenue de ces élections dans un délai qui apparemment en deçà de 15 mois. Pour nous ça traduit deux choses. Ça montre bien que le régime évolue à deux vitesses. Une première vitesse qui est destinée à faire croire à l’extérieur que tout va bien, on est fréquentable, surtout qu’on est content de réussir quelques prouesses au sein de la communauté internationale qui donne l’impression qu’on est un pays normal du point de vue de la démocratie. Et puis, une seconde où on s’en fout totalement des Togolais, des contradictions qu’on peut montrer, l’inaction, parce qu’on se croit tout puissant.

Nous aurions compris que le ministre des Affaires étrangères ait annoncé une date plus rapprochée si depuis la fin de cette réunion-là il y avait eu des actions qui ont été entreprises pour préparer les élections locales. Aujourd’hui, nous ne savons pas où ils en sont. Nous avions obtenu qu’une commission composée de membres des participants à cette réunion-là puissent se retrouver deux ou trois mois pour faire le point sur le processus. Aujourd’hui personne n’a convoqué cette commission. Au total nous pensons qu’il ne faut pas accorder de grand crédit à ce qu’il dit. Mais nous avons aussi un sentiment bizarre parce que nous sommes sur le terrain et nous voyons bien que le régime essaye d’occuper le terrain en prévision de ces élections locales. Ce que je peux vous dire pour conclure sur ce sujet, c’est que nous sommes vigilants, nous restons vigilants. Nous continuerons à mener la bataille, faire pression pour que nous puissions faire les élections locales dans un délai raisonnable. Mais en même temps, nous préparer à parer à toute élection surprise. Nous suivons de très près les dossiers de la décentralisation. Vous avez certainement entendu un communiqué de la CDPA dénonçant le harcèlement dont nos militants font l’objet.

Justement, qu’en est-il exactement ?

Ce que nous avons appris depuis quelques semaines, c’est que les militants de différentes fédérations, nos fédérations correspondent à des préfectures, ciblés par le pouvoir sont harcelés pour indiquer les noms de leurs représentants dans les délégations spéciales. Ces dernières que nous dénonçons toutes et nous voulons la disparition par des élections locales qui permettraient de les remplacer par de élus ayant une légitimité véritablement. Alors sans rien nous dire aux états-majors des partis politiques, on va directement vers la base à travers les préfets qui ont reçu des instructions fermes, selon les investigations que nous avons eu à faire, pour reconstituer les délégations spéciales. Nous avons dit non. Pour nous, les choses ne peuvent pas se dérouler ainsi.

Sur le plan de la forme, nous condamnons. On veut passer par-dessus les états-majors pour poser ces genres d’actes. Et sur le fond, nous ne voyons la nécessité de renforcer ces délégations spéciales dans la mesure où nous nous sommes tous mis d’accord qu’il faut aller aux élections le plus rapidement possible. La solution aujourd’hui n’est pas colmater les brèches parce que de part même leur nature, ces délégations spéciales qui ont trop duré sont inaptes aujourd’hui à répondre aux aspirations des populations. Il faut passer à autre chose. Il faut créer les conditions pour que décolle finalement le développement de nos localités. C’est à cela que nous donnons la priorité.

Vous avez évoqué au début de cette interview, les manifestations des organisations de la société civile. Le samedi dernier leur manifestation a été réprimée par les forces de l’ordre. En tant que politique, quelle a été votre motivation à participer à cette manifestation ?

Nous avons été motivés et nous sommes motivés par le fait que ce qui se joue à travers la fermeture de ces deux médias dépasse le fait anecdotique de la fermeture de ces deux médias. Ce qui est en jeu, ce sont les libertés que nous avons conquises de hautes luttes. Le peuple togolais s’est investi pour dire nous ne voulons que nous soyons baïonnés, nous ne voulons plus qu’on nous maintienne dans l’ignorance, nous voulons qu’on nous laisse libre de dire ce que nous avons envie de dire concernant la gestion de la cité. Donc liberté d’expression, liberté de presse, droit à l’information sont les piliers de la démocratie et de l’Etat de droit. Et quand on commence à y toucher, il faut s’en inquiéter. Voilà pourquoi nous avons pris positions pour fermement condamner ce qui se fait, voilà pourquoi nous adhérons à toute initiative qui consisterait à faire pression sur le régime pour qu’il puisse reculer.

A la CDPA, nous avons pour mot d’ordre depuis notre existence en clandestinité, c’est d’ailleurs ce qui a été à la base de la création de notre parti, nous disons que l’oppression se nourrit du silence et de l’inaction. Voilà pourquoi nous avons participé à cette initiative prise par les Organisations de la société civile. Nous pensons qu’au-delà de la réouverture de ces deux médias ; il faut aller plus loin, il faut faire en sorte que les Togolais puissent sortir de l’ignorance. Je vous ai parlé tantôt de nos visites à l’intérieur du pays, dans les villages, nous y rencontrons des frères et sœurs qui sont coupés de tout, qui n’ont aucune information. Et c’est à dessein que le régime le fait.

Les quelques médias communautaires qu’on autorise à fonctionner dans les préfectures, on les surveille comme du lait sur le feu. On les ballonne, il ne faut qu’ils donnent de informations qui soient politiques, qui ont trait à la gestion de la cité. Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui quand vous allez dans les villages on vous demande ce qui se passe à Lomé. Ils sont coupés de tout. Nous devons mener ce combat et obtenir qu’il y ait davantage de médias. C’est aussi un droit pour tout citoyen qui a les moyens de vouloir mettre en place un outil de ce genre. C’est vrai qu’il faut règlementer mais ça ne veut pas dire qu’il faut refuser ce droit aux citoyens. Non seulement il faut davantage de médias à l’intérieur, mais surtout il faut arrêter de faire pression. Il faut que le cahier de charge de ces médias soit très clair. Qu’ils soient autorisés, à Lomé comme ailleurs, à donner des informations politiques, économiques et sociales, dont nos frères et sœurs ont besoin pour se forger, au lieu de les maintenir dans l’ignorance et d’en faire un bétail électoral dont on se sert le moment venu, nous disons non.
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