Des manifestations planifiées, suivies de démarches administratives et des itinéraires et points de chute qui peuvent changer, selon le gré de l’autorité, c’est la forme traditionnelle de la marche au Togo. Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, des populations sortent de tout part et manifestent. Ce que Emmanuel Sogadji, de la Ligue des Consommateurs du Togo, appelle la manifestation « philosophique ».
"Il n’y a pas de raison valable pour que le gouvernement puisse augmenter les prix (…) Au Bénin, il n’y a pas d’augmentation, à l’international, c’est une raison fallacieuse. La ministre avait dit que c’est à chaque trois mois qu’il y a des commandes. Est-ce à dire que les Togolais en consomment de trop pour faire deux augmentations en l’intervalle d’un mois ?", s’est interrogé le Président de la LCT, réagissant à propos de la hausse des prix des produits pétroliers.
Avant de revenir sur la manifestation des populations. Admiratif, c’est le mot qui convient pour lui à la réaction des populations. « Je suis fière de la manifestation des populations, mais condamne les actes de destruction des biens publics. Mais j’avoue que je suis parfaitement fier que les Togolais ont commencé à manifester leur ras-le-bol », s’est-il réjouit.
Les appels de la société civile à manifester depuis quelques temps n’ont aucun impact sur les populations. Pour preuve, les trois jours de marche pour l’ouverture de Lcf et City Fm n’ont pas mobilisé une grande foule.
« Depuis un bon temps, nous avons l’impression que les populations ne nous écoutent pas. Lorsque nous organisons des manifestations programmées, des manifestations mathématiques, les populations ne sortent pas, elles ne se mobilisent pas. La manifestation philosophique va venir et c’est elle qui est arrivé aujourd’hui (ndlr, hier) ».
Et de conclure : « Je suis sûr que les Togolais ont compris comment ils doivent revendiquer ».
