Le rapport du HCDH publié la semaine dernière faisait état d’une pratique tout aussi nocive que celle des faux témoignages.
En clair, il s’agit bien d’utiliser des gens pour porter de fausses accusations sur des prévenus aux fins de les condamner innocemment. Le rapport a spécifié cette pratique dans le cas du foncier, mais il n’y a pas que ce secteur.
Le recours aux faux témoins est quasiment une tradition dans les habitudes aussi bien de la police judiciaire que des magistrats tout cela téléguidé par des dirigeants du pays.
Deux exemples patents pour illustrer cette pratique malhonnête qui porte un coup dur au droit de tout citoyen à une justice juste et équitable.
Dans le cas des incendies, l’on a vu des freluquets qui ont été ramassés par-ci par-là pour porter des faux témoignages contre les leaders de l’opposition et faire d’eux les commanditaires de cet acte criminel qui a frappé de plein fouet l’économie nationale et paralysé l’activité de plusieurs milliers de familles.
Ces faux témoignages ont d’ailleurs contribué à égarer le ministre de la sécurité qui, au cours d’une conférence de presse avait naïvement présenté un bidon d’essence, de la poudre à canon et des buchettes d’allumettes comme étant des instruments ayant servi à brûler le marché de Lomé.
Il était allé jusqu’à affirmer tout aussi maladroitement que les pyromanes avaient usé des pratiques magiques et mystiques pour accéder au bâtiment du marché avant d’occasionner l’incendie.
Voilà donc un ministre de la sécurité qui est obligé, sur la base de faux témoignages de tenir un tel raisonnement artisanal pour expliquer le mode opératoire ayant servi à produire un acte aussi criminel que celui de l’incendie des marchés du Togo.
Ce corps de délit présenté de façon hasardeuse par le ministre de la sécurité sera naturellement ébranlé les jours suivants du fait de son incohérence et de son impertinence.
Et de coq à l’âne, la justice continue de jouer à la loterie dans ce dossier alors que plus d’une trente de personnes sont mises en cause et voient leur liberté réduite à cause des témoignages fantaisistes et aléatoires.
Les alchimistes du droit au Togo, navigant toujours à vue et s’incrustant dans cette sale habitude, ont tenté cette vilaine pratique du faux témoignage dans le dossier dit d’escroquerie internationale.
Loïck Le Floch-Prigent a été soumis à des pressions terribles et même à la torture psychologique pour porter un faux témoignage contre la personne de Pascal Bodjona, ancien ministre de l’administration territoriale que le pouvoir de Faure Gnassingbé cherche par tous les moyens à démolir.
L’on a donc essayé, heureusement en vain, d’amener l’ancien PDG de Elf à incriminer faussement Akoussoulèlou Bodjona. Surpris et choqué par cette démarche malhonnête, Le Floch-Prigent était obligé de hausser le ton sur « les nombreux juges » qui étaient mobilisés pour lui arracher ces faux témoignages.
C’est plus tard, trois à quatre mois après que ce dernier, une fois à Paris mettra tout cela à la place publique, sur les plus grands médias de la France. Quelle honte !
En fait ce n’est pas tout. Toujours pour chercher les poux dans la tête rasée, d’importantes délégations conduites par le conseiller de Faure Gnassingbé, Emmanuel Tchouko avaient séjourné au moins trois fois à Bamako à la recherche de Dame Aoua Mounira qui pourrait collaborer pour noyer l’ancien ministre Bodjona. Là aussi l’entreprise a échoué, malgré les millions qui ont été dépensés à cette fin.
Qu’y a-t-il alors de surprenant dans les révélations que vient de faire le bureau du Haut-Commissariat des Nations-Unies au Droit de l’Homme ? Rien de nouveau si ce n’est un secret de polichinelle.
Que ceux qui dirigent ce pays et qui s’adonnent à ce genre de raccourcis malsains se résolvent enfin à comprendre que leurs actes les rattraperont toujours et toujours. Et c’est à la place publique qu’ils se verront déshabillés. C’est comme cela que fonctinonent les lois la nature.