Togo - Pascal Bodjona : « C’est exagéré, Monsieur le Procureur, avec tout le respect que je vous dois de parler de ces deux procédures en essayant de faire croire que ce que j’ai eu à subir, on ne pouvait que mettre ça entre perte et profit »
Garba Gnambi, Procureur général (P.G) près de la Cour d’Appel de Lomé était ce vendredi l’invité de nos confrères de Radio Victoire Fm. Entre autres sujets qui ont fait l’objet d’entretien, il y avait le dossier d’escroquerie internationale, dossier dans lequel sont inculpés l’ancien ministre Pascal Bodjona, l’homme d’affaire, Sow Bertin Agba et le Français Loïk Le Floch Prigent. Dans ce dossier, l’ancien ministre fait l’objet de deux procédures, l’une relative à son statut de témoin et l’autre portant sur son statut d’inculpé. Dans une première intervention sur le sujet, le P.G a indiqué qu’ « on ne pourra parler des conséquences qu’à la fin de la procédure. Même si vous êtes déposé sous mandat et que vous n’êtes pas encore jugé, le temps passé avant le jugement est comptabilisé ». Ceci, avant de poursuivre qu’ « on ne peut pas présager de ce que sera décidé demain. Si demain il venait à être blanchi complètement, il lui appartiendra, le code le prévoit, de faire appel aux textes qui sont prévus. Mais s’il venait à être condamné, et s’il fallait consulter, on tiendra compte de la consultation. Aujourd’hui avec l’annulation de ce dossier qui était devant le juge d’instruction du premier cabinet, il ne reste qu’un seul dossier concernant l’affaire d’escroquerie ». Ce fut là une réaction qui a failli engendrer une confusion, mieux encore une divergence de vue.
On aura dès lors en ligne aussi bien Pascal Bodjona mais également d’autres avocats qui ont bien voulu apporter de la lumière sur la situation qui a cours. Pour sa forme de vérité, l’ancien ministre de l’Administration, de la Décentralisation et des Collectivités locales, a fait constater qu’ « il y a eu des violations des règles de procédure ». Ainsi, selon son raisonnement, « dire que la procédure avait été annulée parce qu’il y avait eu deux procédures parait inexact ». A son avis on ne saurait parler de « deux procédures, alors même que la procédure par laquelle j’ai été arrêté a été initiée sur une plainte qui s’appellerait la deuxième plainte à laquelle a été jointe la deuxième. Sur les deux procédures, j’ai d’ailleurs fait une requête avec mes conseils ». « Alors, c’est exagéré, Monsieur le Procureur, avec tout le respect que je vous dois de parler de ces deux procédures en essayant de faire croire que ce que j’ai eu à subir, on ne pouvait que mettre ça entre perte et profit », a-t-il adressé au P.G, Garba Gnambi. « Rien ne peut réparer le tort qui m’a été causé. Je suis à la disposition de la justice mais de grâce, qu’on ne vienne pas dire qu’on annule une procédure entièrement et je vous réfère à l’article 188, alinéa 2 du code de procédure pénale qui a éteint cette action », a-t-il conclu.
Cette intervention du ministre Bodjona qui a failli tourner à un jeu de ping-pong sera en tout cas dégonflée puisque que, Garba Gnambi a tenu à rassurer les uns et les autres qu’il n’a en aucun moment voulu faire passer ce qu’a vécu le ministre Bodjona en perte et profit. Comme précision il a expliqué ses premiers propos en informant que « la première procédure a été annulée parce qu’il n’était pas possible au juge de joindre une procédure où on a inculpé avec une procédure où on est témoin. Je n’ai pas dit que c’est parce qu’il y a deux procédures qu’on a annulé une ».
C’était en tout cas une explication qui en valait la peine dans ce dossier sensible et qui mobilisent toutes les attentions.