Intervenant ce vendredi sur le dossier des incendies des marches de Kara et de Lomé, le Procureur général (P.G) près de la Cour d’Appel de Lomé, Garba Gnambi, a jugé le cerveau de l’enquête sur ces incendies criminels, Mohamed Loum, trop rusé pour tenir des propos et se rétracter par après. « Ce monsieur doit être très intelligent. Loum a été arrêté à quelle heure ? Il a fait ces déclarations à quelle heure ? Vous comprendrez. Voyez tout ce qu’il a pu raconter, mais on attend l’audience pour savoir un peu plus », a-t-il promis dans une analyse de situation qui lui est propre. Sur la déclaration et contre déclaration de Loum, M. Gnambi trouve qu’ « il n’y a pas de raison qu’on donne plus de valeur à une déclaration première qu’à une dernière ». Selon lui, « les deux valent comme déclaration et on avisera et on confrontera les deux le moment venu ».
Evoquant le rapport du CST sur les incendies, rapport sorti en novembre dernier, et dont certaines personnes annoncées comme signataires se sont aussitôt rétractés, le P.G a indiqué que « les gens qui l’ont produit ont eu le temps devant le juge de dire que tel, tel aussi sont considérés ». « Est-ce que vous pensez que c’est dans les journaux que le juge va aller prendre les faits pour inculper les gens ? Ces gens ont été écoutés, ils ont été confrontés, s’ils avaient des déclarations à faire, c’est devant le juge. Et puis, il y a des gens qui font les enquêtes, l’enquête là est faite par qui ? » Ce sont là entre autres interrogations soulevées par Garba Gnambi. Comme conseil il a appelé à se conformer à la procédure. « Quelqu’un qui découvre des faits nouveaux doit passer par le juge d’instruction qui saisit le Procureur d’une réquisition supplétive. Tous ceux qui ont fait ça, ce sont des professionnels du droit, ils savent qu’en procédure, en matière d’instruction, une fois que le juge d’instruction est saisi, le procureur suis l’évolution mais n’est plus acteur principal », a-t-il suggéré.
Il a dès lors placé sous le coup d’une association du politique et du justiciable le fait de qualifier l’interpellation de certains leaders politiques et de militants de partis politiques lors des instructions, d’ « embastillement ». « Si la détention constitue un embastillement, donc mon petit cousin qui avait volé la poule et qui est détenu est aussi embastillé », avait-il ironisé avant de demander que l’on se prenne un peu plus au sérieux. « Le fait d’être un magistrat n’est pas un label. Le fait d’appartenir à un parti politique n’est pas aussi un label. Vous posez des actes et être derrière le rideau et dire que je suis issu de tel parti politique donc on ne doit pas me poursuivre. Non, que nous les Togolais, on dissocie le politique du justiciable », a-t-il déclaré.